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Yasmina Benabderrahmane

Rokh

Film expérimental | super8 | noir et blanc | 14:2 | France, Qatar | 2023

Rokh est un portrait métaphorique de la minoterie dans son état actuel comme le “grenier du pays”. Rokh (Le Phoénix - mythologique) est en rapport avec la “Conférence des oiseaux” du poète Farid Ud-Din Attar, avec la quête du mythique Simorgh, qui apparaît dans tant de contes arabes, indiens et persans. Rokh est une tentative de capturer quelque chose de ce moulin en voie de disparition et de mutation. Il fait référence à l’histoire et au l’histoire et le présent d’une terre en mutation à travers une collection de gestes traditionnels, et de l’arrivée du bateau qui importe le grain d’Asie à son d’Asie, le grain est trié, stocké et retravaillé, étudié et dégusté. Mécaniques oniriques et répétitives nous transportent dans une transe hypnotique, visuelle et sonore, en écho à l’histoire de l’humanité à travers les mouvements, les passages et le transit des oiseaux. Le bâtiment est vu comme un nid ou un organisme vivant produisant du grain qui nourrit. Il y a un mouvement éphémère vers la démolition de l’édifice, la chute des gravats, des décombres et de la future reconstruction. Je vois ce projet de film comme une allégorie de la nidification, de l’attente du prochain envol, un voyage onirique dans un immeuble. Un voyage onirique dans un corps de béton révélé par la lumière caressante, la puissance de la chaleur, la visite du soleil du jour à la nuit, un cycle éternel qui insole la pellicule comme une peau marquée au fer.

Yasmina Benabderrahmane est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2009 et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains de Tourcoing – en 2015. Elle travaille avec le film et la photographie argentiques de manière expérimentale. Yasmina s’intéresse au fragment et focalise son regard au plus près de la matière, jusqu’à l’invisible. Elle crée des corpus d’images fixes, animées et sonores. Sa pratique à mi-chemin du documentaire du journal-filmé, emprunte plusieurs formes : de la simple image au film, jusqu’à l’installation multimédia. Yasmina reçoit en 2018 le Prix du court-métrage Solveig-Anspach pour son film La renardière. En 2019 on la distingue Révélation Photographie – Lauréate du Prix LE BAL de la Jeune Création avec l’ADAGP. En 2021, elle remporte la commande photographique nationale « Regards du Grand Paris – Année 6 » (CNAP – Ateliers Médicis). Son travail est exposé à l’international et intègre des collections privées et publiques. Yasmina Benabderrahmane est pensionnaire à la Villa Médicis de la promotion 2022-2023, elle y conduit ses recherches pour le projet de film au long-court Carne Vale, lotta lavora come un fascista.