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Delphine Balley

Charivari

Fiction expérimentale | hdv | couleur | 19:54 | France | 2016

Charivari, l’intrusion des sons discordants dans un village, annonce la chasse de la boite noire, l’inversion des codes, la menace funeste qui contrarie l’ordre établi, une rumeur lointaine qui s’approche... Une cavalière venue d’un autre temps gît sur le sol, blessée. Le visage d’un homme apparait battu par le vent, souillé par la terre. La forêt derrière lui est à peine visible. Concentré, il écoute: les bruits d’une chasse ancestrale céleste, des aboiements de chiens, puis soudain... un charivari primitif naît d’une rumeur transportée par le vent. Les chasseurs en poste, guettent cette chasse lointaine, par-delàles forêt qui se déroule au son du cors. Blessée au visage, la cavalière se redresse. Le regard fixe, elle traverse en boitant la forêt plongée dans un désordre de sons. Elle est attendue... L’homme au visage souillé halète, la boîte noire est à terre. Le sang coule de sa plaie. La lame du couteau brille dans la nuit. Du sacrifice naît le rituel, la cavalière porte le masque d’or sur le visage. Dans une maison bourgeoise, Le Charivari atteint son apogée, les murs résonnent d’un rythme funeste et hors d’âge. Des convives vétus de fourrures déambulent dans les couloirs, les visages défilent telle une galerie de portraits. C’est le rendez-vous secret d’un rite ancestrale. Le vent s’est introduit dans la maison. Au loin, des coups de feu résonnent, des chiens aboient, le gibier est de retour, la chasse peut commencer.

Née en 1974 à Romans en France, Delphine Balley vit et travaille à Saint-Jean-en-Royan Delphine Balley est diplômée de l’école Nationale Supèrieure de la Photographie d’Arles en 1999. Ses séries photographiques, faites à la chambre, reconstituent et théatralisent faits divers, scènes familiales, scènes d’avant ou d’après crime, histoires vraies, avec une extrème minutie, un goût prononcé pour le motif et le détail. Ces sayntes, métaphores du quotidien, sont autant de huis clos hors du temps qui mélent savamment réalité et fantastique. La singularité créatrice de l’artiste transporte le spectateur dans un univers insolite, étrange, inquiétant, parfois dérangeant. Delphine Balley entremèle la chronique, le journalisme, le fantastique, la narration, le conte, la sorcellerie, ou encore le cinéma.