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Louis-cyprien Rials

Polygon

Vidéo | 4k | couleur | 12:39 | France, Kazakhstan | 2016

Polygon est une vidéo de douze minutes, tournée dans le Polygone nucléaire de Semipalatinsk au Kazakhstan en 2016. Il vient comme une suite naturelle du film tourné en Irak par Rials, Mene, Mene, Tekel, Upharsin où l’auteur avait filmé un cercle de flammes éternelles dans un champ pétrolifère de Kirkouk.
C’est un cercle d’eau, de 400 mètres de diamètres, qui a retenu l’attention cette année, de l’artiste. Creusé par une bombe atomique en 1965, ce lac est empli d’une eau, radioactive, presque plus brûlante que le feu lui-même. Inspiré par La Jetée de Chris Marker, et Stalker de Tarkovski, la vidéo est composée de diaporama photographiques, de traveling satellitaires, de plans vidéo au sol ou pris avec un drone. Polygon est aussi une introduction à la première performance filmée de Rials. Les voix en Russe autant que la musique, écrite par Romain Poirier guident le spectateur vers une contemplation référencée, glissant d’une partie documentaire à une oeuvre presque science-fictionnelle, pourtant terriblement humaine et contemporaine. Pour reprendre un propos de Mark Twain, “ La vérité est parfois plus éloignée de nous que la fiction ” et il est donc plus facile, parfois, d’utiliser la fiction pour révéler une pénible vérité.

Né en 1981 à Paris, Louis-Cyprien Rials pratique la photographie et la vidéo. Après des études de théatre au conservatoire, son aspiration à des modes de création indépendants l’ont incliné vers les choix qui ont marqué sa carrière d’artiste. En 2005, il est parti vivre trois ans à Tokyo et y a organisé sa première exposition, Koban . Depuis son retour du Japon, il vit entre Paris et Berlin. Il y poursuit ses recherches. En 2010, il est parti pour un premier voyage à moto qui l’a conduit à Tchernobyl et en Europe de l’Est. L’année suivante, il est reparti pendant plusieurs mois : Il a alors parcouru l’ex-Yougoslavie, la République Turque de Chypre du Nord, l’Irak, la Géorgie, l’Arménie, la République du Haut- Karabagh, la Crimée, en documentant aussi bien des formes et des paysages que des zones entières, fermées, qu’il voit comme des “ parcs naturels involontaires “ En 2012, il a terminé sa première fiction expérimentale, le western déshumanisé Nessuno . Résident au Centre des Arts Photographiques de Bahrain de mars à mai 2014, il y a exposé à la maison Jamsheer, a donné des enseignements et entamé plusieurs projets, notamment, avec l’aide du chercheur Pierre Lombard sur les restes de la civilisation, Dilmun . En décembre de la même année il a été invité a réaliser son projet d’icônes ainsi que le projet documentaire Russia America en résidence à Kronstadt par le NCCA. ( National Center of Contemporary Art ) Il s’investit de plus en plus dans la création de vidéos à mi-chemin entre l’art et le documentaire contemplatif, avec les projets Holy Wars , Dilmun Highway ( Bahreïn, 2014 ), Mene, Mene, Tekel, Upharsin ( Irak, 2015 ), Polygon ( Kazakhstan 2016 ) et Résistances ( Lituanie et Liban 2017 )