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Thom Andersen

The Thoughts That Once We Had

Doc. expérimental | hdv | couleur et n&b | 108:0 | USA | 2015

Inspiré de la théorie du cinéma de Gilles Deleuze, «The Thoughts That Once We Had» se construit autour de l’amour et du pouvoir de séduction des films. Réduisant à zéro l’abstraction lyrique, ruminant sur les nazis, les communistes et les espions, comparant les danses de serpent orientalistes de Maria Montez et de Debra Paget, le film est un cadeau pour tous ceux qui voient dans le cinéma un art, une forme de pensée et une source de plaisir.

Figure incontournable du film expérimental américain, Thom Andersen commence à réaliser des films au milieu des années 1960 à Los Angeles, où il étudie le cinéma (University of Southern California). Au même moment, il développe une pratique d’écriture qui accompagnera toujours sa production. En tant que critique il sera un des premiers à s’intéresser à l’oeuvre filmique d’Andy Warhol. Si ses premiers films relèvent de la production «expérimentale» ou «d’avant-garde» (cf. «Melting», 1965 ou «Short Line/Long Line», 1966-67), à partir de la moitié des années 1970 il développe une forme hybride à la croisée de l’étude visuelle et du film documentaire. Avec «Eadweard Muybridge, Zoopraxographer» (1974) – issu d’un article qu’Andersen avait publié dans Film Culture en 1966 – le cinéaste s’intéresse à la figure de Muybridge et à ses expériences dans l’étude du mouvement. À la fois biographie de l’auteur et étude sur la nature même de l’image en mouvement, Eadweard Muybridge explore la possibilité pour le documentaire de s’ouvrir au champ de la critique et de travailler ainsi, par le biais du commentaire, une forme d’écriture particulière. Avec «Red Hollywood» (1996), co-réalisé avec Noël Burch, Thom Andersen dévéloppe également une série des textes sur les communistes à Hollywood, en faisant ainsi du film une sorte de traité historiographique critique. «Los Angeles Plays Itself» (2003), son opus majeur, porte à l’extrême ce principe. Constitué à partir d’un nombre étonnant de séquences des films, le long-métrage explore, sur une durée de trois heures, les multiples identités de la ville de Los Angeles, et ce que le cinéma peut nous apprendre sur l’espace urbain.La production filmique de Thom Andersen se présente comme un lieu d’investigation idéal pour comprendre les liens entre l’écriture et la mise en forme visuelle de la pensée.