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Louidgi Beltrame

El Brujo

Film expérimental | 4k | couleur | 17:29 | France, Pérou | 2016

El Brujo, qui signifie “ le sorcier “ en espagnol est aussi le nom d’un site archéologique mochica. C’est sur cette plage de la côte péruvienne que l’artiste a tourné une partie de son film : le guérisseur José Levis Picón y rejoue la séquence finale du film de François Truffaut Les Quatre Cent Coups (1959) où le jeune héros Antoine Doinel, interprété par Jean-Pierre Léaud, s’enfuit vers le rivage. Le célèbre acteur français prend lui aussi part à l’oeuvre de Louidgi Beltrame, filmé à la dérive dans les rues de Paris. A travers ces transpositions, l’artiste orchestre une série de déplacements, une migration des personnages, des motifs et des époques : “Antoine Doinel est déplacé dans l’espace et dans le temps, mais aussi dans le langage. En Aymara, langue indienne vernaculaire, le passé se situe devant le locuteur et le futur derrièrere lui. “ Aux lignes géométriques du paysage péruvien fait de pyramides et d’excavations répond la structure du montage filmique composée de travellings et de plans panoramiques sur la musique modulaire et synthétique du morceau Triangle (1979) de Jacno.

Louidgi Beltrame est né en 1971 à Marseille. Il vit et travaille actuellement à Paris. Il a étudié à l’école supérieure d’art et de design à Marseille, au Fresnoy-Studio National des Arts Contemporains et à la Villa Arson de Nice. Dans son travail salué par le prix SAM en 2014, Louidgi Beltrame examine les processus de constitution d’archives et de documentation de l’organisation humaine à travers le 20ème siècle, en utilisant la fiction comme une possible façon d’appréhender l’histoire. Le travail de Louidgi Beltrame se développe autour d’une déconstruction des structures formelles et narratives du cinéma, envisagé comme médium avec sa syntaxe spécifique mais aussi comme force politique qui a influencé le développement du siècle dernier et d’une documentation de l’architecture moderniste et de ses vestiges. Il filme ainsi dans des endroits définis par leur relation paradigmatique à la modernité : Hiroshima, Rio de Janeiro, Brasilia, Chandigarh, Tchernobyl, ou Gunkanjima, île abandonnée au large de Nagasaki, vestige d’une ancienne cité charbonnière. Son travail, récemment exposé au Palais de Tokyo (2016), a été montré au Centre d’art Contemporain de Chelles (2010), au Musée d’art Moderne et Contemporain de Strasbourg (2008), au Pinchuk Art Center de Kiev (2007), à l’Atelier du jeu de Paume (Paris, 2006), au Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, (France, 2005), au Centre Georges Pompidou, (Paris, 2005).