Catalogue > Un extrait vidéo au hasard

Apichatpong Weerasethakul

Vapour

Fiction expérimentale | hdv | noir et blanc | 21:0 | Thaïlande | 2015

“Vapour” se déroule dans le village de Toongha dans la région de Mae Ram en Thaïlande, où le réalisateur vit depuis plusieurs années. Les nuages descendent sur le village et l’engloutissent pour une journée. Ils touchent les tuiles, les lits, les chaises, les tapis, l’herbe, et les habitants, contaminant tout d’une vapeur blanche. Le village est en proie à des problèmes de gestion des terres et depuis près de soixante ans s’oppose au gouvernement thaïlandais.

Apichatong Weerasethakul, né à Bangkok en 1970, débute une carrière d`architecte avant d’obtenir un diplôme de cinéma au Art Institute de Chicago, en 1997. Ses travaux commencent à circuler dans le monde entier, dont «Mystérieux objet à midi», un premier long métrage expérimental en 2000 et le court «Boys at noon», la même année. En quelques années, il s’impose ainsi comme un des chefs de file de la scène expérimentale thailandaise. Parallèlement en 1999, Apichtapong Weerasethakul fonde «Kick the machine», une entreprise de promotion du cinéma expérimental et indépendant à travers le monde. En 2002, il présente à Cannes son premier long métrage de fiction, «Blissfully yours», considéré par de nombreux observateurs comme l’une des grandes révélations de cette édition. Suivra «Tropical Malady», en 2004. En 2005, Apichatpong a été consultant pour le projet Tsunami Digital Short Films, 13 films commissionnés par le Bureau pour l’Art contemporain et la Culture du ministère de la Culture thaïlandais. Ces films devaient rendre hommage aux victimes du tsunami et permettre aux artistes de réinterpréter ce tragique événement. Le film d’Apichatpong s’intitulait «Ghost of Asia», réalisé en collaboration avec l’artiste cinéaste française Christelle Lheureux. En 2008, il fait partie du jury cannois présidé par Sean Penn. En 2009, «Primitive Project» présenté parallèlement au musée d’art moderne de la ville de Paris et à Liverpool se remémore les affrontements sanglants à Nabua qui ont opposé civils et forces de l’ordre lors de la Guerre Froide, quand on tentait d’éradiquer toute trace de communisme chez les villageois. Dans les années 2000, il milite également contre la censure du cinéma en Thaïlande. Après avoir reçu le prix Un certain regard en 2002 pour «Blissfully Yours» et le prix du jury pour «Tropical Malady» en 2004, le cinéaste obtient la Palme d’or du Festival de Cannes 2010 pour son film «Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures».