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John Menick

Haunting

Vidéo expérimentale | mov | couleur et n&b | 32:0 | USA | 2020

Réalisé pendant le confinement à New York, "Haunting" est un diptyque vidéo rassemblant des séquences extraites de plusieurs décennies de films d'horreur fantastiques. Il s'agit de films dans lesquels les espaces domestiques et résidentiels - maisons de banlieue, manoirs en ruine, hôtels hors saison - sont hantés par des entités spectrales ou paranormales. S'inspirant des conventions très codifiées du film d’horreur, "Haunting" crée une architecture imaginaire dans laquelle le refoulé revient toujours, et où le passé n'est jamais mort. Les protagonistes des films - souvent joués par des acteurs aujourd'hui oubliés - ne sont pas sans rappeler les fantômes eux-mêmes, leurs déambulations s'enchaînant sur les deux écrans en une étrange chorégraphie d’apparitions. "Haunting" est une étude du spectral, car il s'agit d'une réponse au monde fantomatique qui a émergé de la pandémie - un monde devenu, pour beaucoup, à la fois étrange et terrifiant.

Dans sa pratique visuelle et ses écrits, John Menick examine comment ce qui est fictif trouble le réel. Au moyen de l'histoire du cinéma, du ouï-dire, de la pseudo-science et du cinéma de genre, il a développé une pratique artistique diversifiée, qui opère entre fiction et critique. Son premier film, "The Disappearance" (2002), a pris la forme d'un repérage fictif à Nuremberg (Allemagne), afin de raconter l'histoire de la ville après la guerre. "Starring Sigmund Freud" (2012) est un rappel vidéo de la vie de Sigmund Freud en tant que personnage de fiction au cinéma. Son plus récent projet, "Haunting" (2020), évoque la longue histoire des fantômes dans le cinéma d’horreur, et la façon dont le film lui-même peut être compris comme un médium spectral. Né à White Plains (USA), il a étudié les beaux-arts à la Cooper Union for the Advancement of Science and Art, New York (USA). Après avoir obtenu son diplôme, il a été l'un des premiers membres de plusieurs importants collectifs d’artistes à New York (USA), dont Nomads + Residents, et le 16 Beaver Group. Ses œuvres en art visuel et ses films ont été exposés et projetés à la documenta 13, Kassel (Allemagne); au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); au MoMA PS1, New York (USA); au Palais de Tokyo, Paris (France); au CCA – California College of the Arts Wattis, San Francisco (USA); et au Artists Space, New York (USA). Ses essais et récits ont notamment paru dans Frieze, The Believer, Mousse Magazine, BOMB, Spike Art Quarterly, Art in America et Witte de With Review. Son premier recueil de prose, "A Report on the City", a été publié en 2012 par Walther König et a été cité par le magazine Frieze comme l'un des livres marquants de l'année. John Menick a reçu des bourses de la Jerome Foundation, St Paul (USA), ainsi que de la New York Foundation for the Arts (USA), et a reçu plusieurs commissions, notamment des Laboratoires d'Aubervilliers (France). Il vit actuellement à New York (USA), où il est également professeur invité de cinéma à la Cooper Union.