Programme Paris
Mardi 25 novembre 2025
Aujourd'hui, les Rencontres Internationales Paris/Berlin vous invitent à l'Institut du monde arabe pour quatre séances de projection exceptionnelles, en entrée libre, à 14h, 16h, 18h et 20h.
Projection
Institut du monde arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard - 75005 Paris / Métro : Jussieu, ligne 7 / Cardinal Lemoine, ligne 10
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
Les réservations ne sont pas obligatoires. Vous pouvez assister à une séance sans avoir réservé, dans la limite des places disponibles.
"De natura"
Pink Twins : Firewalk - Animation | dcp | couleur | 9:35 | Finlande | 2025
Pink Twins
Firewalk
Animation | dcp | couleur | 9:35 | Finlande | 2025
Une marche nocturne pré-apocalyptique vous entraîne à travers une forêt en flammes pour être témoin d’une destruction imminente. Le feu, dans la forêt, annonce soit un désastre sur le point de survenir, soit une porte métaphysique ouvrant sur d’autres réalités.
Le duo Pink Twins, composé de Juha et Vesa Vehviläinen et basé à Helsinki, œuvre depuis 1997 dans les domaines de l’art médiatique, de l’image en mouvement et de la musique électronique. Les limites de la perception humaine, l’immersion et la physicalité sont au cœur de leurs recherches. Leurs animations complexes sont réalisées grâce au design paramétrique et à la programmation. Leurs œuvres ne se déploient pas seulement dans des expositions et des festivals, mais aussi sous forme de performances live mêlant musique et projections vidéo. Pink Twins se sont produits sur tous les continents, dans des lieux aussi variés que des salles de concert, des festivals, des théâtres ou des églises. Ces dernières années, ils ont également créé des œuvres audio et vidéo spécifiquement en ligne, comme la pièce sonore Infinity pour la collection d’art numérique du Kiasma.
Laurence Favre : Zerzura - Doc. expérimental | 16mm | couleur | 11:0 | Suisse | 2024
Laurence Favre
Zerzura
Doc. expérimental | 16mm | couleur | 11:0 | Suisse | 2024
Nommé d’après une oasys mythique perdue, Zerzura interroge : Comment perçoit-on la « nature » ? Est-ce une « chose » à laquelle nous, humains, sommes extérieurs ? Ou faisons-nous tous partie d’un maillage où il n’y a ni centre ni périphérie? Est-ce qu’un assemblage de sons et d’images peut nous inviter à voir « la nature » comme du vivant, pourvu de sensibilité et d’agentivité ? Après Résistance (2017) et Osmose (2022), Zerzura clos la trilogie Corpus Animale.
Laurence Favre est artiste, cinéaste et chercheuse. Sa pratique s’articule autour de l’image argentique, du son et de l’écriture. Elle réalise des films expérimentaux, des installations et des performances filmiques, explorant les moyens de provoquer des changements épistémiques à travers la perception sensorielle. Ses films sont présentés à l’internationale dans des festivals de cinéma (Locarno Film Festival, Visions du Réel, Rotterdam IFFR, Ann Arbor Film Festival, entre autres), dans des espaces d’art ainsi que dans des contextes informels et lors de symposiums. Elle est lauréate de nombreuses bourses, prix et résidences d’artiste. Laurence est membre active du laboratoire cinématographique autogéré LaborBerlin, et cofondatrice de SPECTRAL, une plateforme dédiée à la création et à la diffusion des arts cinématographiques élargis.
Tianming Zhou : Gan Tang, The Lake - Doc. expérimental | 4k | couleur | 13:48 | Chine, USA | 2024
Tianming Zhou
Gan Tang, The Lake
Doc. expérimental | 4k | couleur | 13:48 | Chine, USA | 2024
À l’été 2023, le gouvernement de Jiujiang a lancé le projet de dépollution du lac Gan Tang. En quelques semaines, ce lac ancestral, fort de plus de deux millénaires d’histoire, a été entièrement asséché. Non loin de là, dans le parc Gan Tang, un garçon se réveille sous la pluie. C’est là que le destin de Gan Tang l’attend.
ianming Zhou (Alaric) travaille avec des médias fondés sur l’image, le son et l’installation. Il explore les zones intermédiaires entre paysages physiques et paysages conceptuels. Ses œuvres ont été présentées notamment à Antimatter, Mimesis, Interfilm, Experiments in Cinema, Non-Syntax, Leiden Shorts, RPM Festival, entre autres.
Mark Salvatus : Should The Source Of Fulfillment Be Seen With Our Eyes - Vidéo expérimentale | hdv | couleur | 16:25 | Philippines | 2024
Mark Salvatus
Should the Source of Fulfillment Be Seen with Our Eyes
Vidéo expérimentale | hdv | couleur | 16:25 | Philippines | 2024
Kung ang Makagiginhawa ay Matingnan ng Ating mga Mata (Should the Source of Fulfillment Be Seen with Our Eyes) – 2024 Cette œuvre explore les ethno-écologies du mont Banahaw — la manière dont le monde plus-qu’humain qui l’entoure façonne, et est façonné par, les imaginaires culturels. Elle tisse ensemble les recherches continues de Salvatus sur les histoires vernaculaires du mont Banahaw et de Lucban, rassemblées à partir d’archives familiales, de récits populaires et de motifs mythiques. Elle examine plusieurs trajectoires de renouveau millénariste qui convergent vers le mont Banahaw en tant que topos mystique et ethno-écologique : d’une révolution destinée à encourager les populations locales à trouver leur propre idiome de discernement religieux, à une histoire de fanfares et de musiciens et leur rôle dans une modernité régionale postcoloniale, jusqu’à la propre pratique d’assemblage et de « salvaging » de Salvatus qui nous inscrit dans ce monde mystique partagé, éveillant en nous un esprit politique à l’échelle planétaire.
Mark Salvatus, artiste philippin originaire de Lucban et vivant à Manille, décrit son approche artistique étendue sous le terme de « Salvage Projects ». Ce concept, qui fait écho à son nom, constitue un cadre à partir duquel se déploient ses multiples investigations portant sur les vestiges de la politique urbaine, les strates narratives de l’histoire nationale, et le mouvement incessant de la vie contemporaine. Travaillant à travers une pluralité de disciplines — objets, photographie, vidéo, installations et pratiques participatives — Salvatus conçoit des formes d’engagement directes et indirectes qui mettent en lumière les résultats multiples des énergies, des significations et des expériences.
Saurav Ghimire : Songs Of Love And Hate - Fiction expérimentale | hdv | noir et blanc | 16:52 | Népal | 2024
Saurav Ghimire
Songs Of Love And Hate
Fiction expérimentale | hdv | noir et blanc | 16:52 | Népal | 2024
Prem, le charismatique animateur d’une émission de radio dédiée aux affaires de cœur, est lui-même en proie au chagrin. Il cherche refuge dans les montagnes escarpées. Alors qu’il traverse sa propre tempête émotionnelle, les appels désespérés des auditeurs réclamant ses conseils résonnent à travers la nature sauvage. Prem, tout comme ceux qui l’écoutent, tente de trouver son chemin dans le terrain traître et imprévisible de l’amour. Une histoire saisissante de tourments affectifs et de quête de soi.
Saurav Ghimire est un artiste audiovisuel népalais dont le travail explore les frontières du récit entre fiction et documentaire. Ses projets sont montés à partir d’un mélange d’archives et d’images filmées, d’entretiens personnels, ainsi que de collectes de chansons et de poésie. Ghimire a reçu la Visiting Artist Fellowship du Laxmi Mittal South Asia Institute de l’Université Harvard. Son court métrage Songs of Love and Hate (17 min, 2024) a été présenté en première mondiale à la 74e Berlinale, où il a reçu une Mention Spéciale du Jury. De même, son premier court métrage Barking Dogs (14 min, 2021) a été récompensé comme Meilleur Film Expérimental au Tasveer South Asian Film Festival (États-Unis) et Meilleur Film Étudiant au Pame Film Festival (Népal). En outre, il a participé à plusieurs programmes de formation, dont la Locarno Basecamp Academy (Suisse), l’Odense Talent Camp (Danemark) et la Fantastic Film School du BIFAN (Corée du Sud).
Ali Yahya : Beneath Which Rivers Flow - Doc. expérimental | mov | couleur et n&b | 16:0 | Iraq | 2025
Ali Yahya
BENEATH WHICH RIVERS FLOW
Doc. expérimental | mov | couleur et n&b | 16:0 | Iraq | 2025
Dans les marais du sud de l’Irak, Ibrahim et sa famille vivent isolés du reste du monde, étroitement liés au fleuve, aux roseaux et aux animaux dont ils prennent soin. Le calme et réservé Ibrahim ne trouve de réconfort que auprès de son buffle, son seul véritable compagnon. Alors que le monde d’Ibrahim s’effondre, il doit affronter des forces qui le dépassent et qui menacent non seulement son mode de vie, mais aussi l’unique être vivant qu’il comprend vraiment.
Ali Yahya est un cinéaste iraquien, né en 1994 à Bagdad, où il a vécu et travaillé toute sa vie. Son parcours a débuté après des études de psychologie au niveau licence. Il s’est ensuite tourné vers les arts visuels, d’abord comme graphiste, puis comme directeur artistique chez Becorp, l’une des principales agences créatives d’Irak, où il continue de diriger des projets de narration visuelle et des projets culturels. Il poursuit actuellement un master en cinéma. Il utilise le film pour explorer l’expérience humaine, capturant la beauté et les complexités du quotidien. À travers son travail, il porte les histoires de son pays vers le reste du monde. Son premier court métrage, Beneath Which Rivers Flow (2025), tourné dans les marais du sud de l’Irak, mêle observation poétique et réalité vécue, explorant la relation fragile entre une communauté et son paysage en train de disparaître. Le film a été présenté en première au 75e Festival international du film de Berlin, où il a reçu une Mention spéciale du jury.
Pink Twins déconstruit notre perception des images, au départ d’une promenade de nuit dans une forêt en feu, pré-apocalyptique, signe d’une catastrophe à venir, ou d’une passerelle entre plusieurs réalités. Laurence Favre pose la question du rapport entre la nature et la perception, et de notre appartenance à un monde où la nature est pourvue de sensibilité. Tianming Zhou filme le lac Gan Tang, vidé au cours de l'été 2023 sur ordre du gouvernement de la province du Jiujiang – en quelques semaines, ce lac millénaire a été asséché. Mark Salvatus explore les ethno-écologies du mont Banahaw, aux Philippines. Au départ d'archives familiales, d'histoires populaires et de motifs mythiques, il examine la modernité régionale postcoloniale, dans des trajectoires qui convergent vers le volcan, topos mystique et partagé. Saurav Ghimire scrute le fonctionnement des relations dans la société népalaise, en suivant l'animateur d'une émission de radio consacrée aux conseils amoureux, qui, le cœur brisé, disparaît. Dans les marais du sud de l'Irak, sur le point de l’effondrement environnemental, Ali Yahya suit Ibrahim et son seul compagnon, un buffle.
Projection
Institut du monde arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard - 75005 Paris / Métro : Jussieu, ligne 7 / Cardinal Lemoine, ligne 10
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
Les réservations ne sont pas obligatoires. Vous pouvez assister à une séance sans avoir réservé, dans la limite des places disponibles.
"De l'autre côté"
Randa Maroufi : L’mina - Documentaire | dcp | couleur | 26:0 | Maroc, France | 2025
Randa Maroufi
L’mina
Documentaire | dcp | couleur | 26:0 | Maroc, France | 2025
Jerada est une ville minière au Maroc où l’exploitation du charbon, bien que officiellement arrêtée en 2001, se poursuit de manière informelle jusqu’à aujourd’hui. "L’mina" reconstitue le travail actuel dans les puits en utilisant un dispositif de décor conçu en collaboration avec les habitant·e·s de la ville, qui se mettent en scène dans leur propre rôle.
Née en 1987 à Casablanca (Maroc), Randa Maroufi est artiste plasticienne et réalisatrice. Elle est diplômée de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, de l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers, et du Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains. Pensionnaire de l’Académie de France à Madrid, Casa de Velázquez en 2018 et de la Villa Médicis à Rome en 2026. Ses films Le Park (2015) et Bab Sebta (2019), primés dans plusieurs festivals, marquent le début d’une trilogie consacrée à trois cités marocaines. L’mina (2025) en est le dernier volet.
Kim Woong-yong : Gray Matter - Documentaire | 4k | noir et blanc | 16:42 | Coree du Sud | 2024
Kim Woong-yong
gray matter
Documentaire | 4k | noir et blanc | 16:42 | Coree du Sud | 2024
Pour les travailleurs migrants philippins employés dans des usines à la périphérie de Séoul, la maison est à la fois un lieu quitté et un espace paradoxal de désir et de crainte — un lieu emporté par les inondations mais qui continue de hanter la mémoire. Sans cesse déplacés, relogés, remis en mouvement, leur idée du foyer devient indissociable du mouvement même de leurs corps. Les sons des machines d’usine, des fragments de films d’horreur et des images de téléphones portables s’entrelacent pour composer un récit qui se déploie à l’intérieur du corps du travailleur migrant lui-même. J’ai commencé à imaginer une maison pour celles et ceux qui dérivent toujours.
Woong Yong Kim a étudié la réalisation cinématographique et l’art contemporain à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD – Genève), en Suisse, et développe une pratique à la croisée de l’installation vidéo et du cinéma. Il a participé à plusieurs programmes de résidence, notamment au Digital Arts Studios de Belfast, au CEEAC de Strasbourg, à la résidence MMCA Goyang, au SeMA Nanji Studio, à l’ACC, ainsi qu’en tant qu’artiste invité à la Rijksakademie. Il a également achevé les cours doctoraux en théorie du film et des médias à la Graduate School of Advanced Imaging Science de l’université Chung-Ang. Par ailleurs, il a traduit et publié en coréen Exhibiting the Moving Image (JRP|Ringier).
Mohamed Abdelkarim : Gazing...unseeing - Fiction expérimentale | mov | couleur | 7:50 | Egypte | 2021
Mohamed Abdelkarim
Gazing...Unseeing
Fiction expérimentale | mov | couleur | 7:50 | Egypte | 2021
La vidéo imagine un scénario futur inscrit dans une narration de climate fiction. Le récit prend la forme d’un pseudo-entretien avec un fugitif imaginé, vivant dans une ère post-catastrophe. À travers différents points de vue, inflexions idéologiques et rapports de souveraineté économique, l’entretien projette l’avenir des écologistes, des gouvernements et du secteur privé dans une ville submergée puis reconstruite après les inondations. Le paysage et la fiction complexifient les relations entre infrastructures, privatisation, écologie, surveillance et migration, en esquissant un futur où ces forces s’entrecroisent au sein d’un territoire transformé.
Abdelkarim est artiste visuel, performeur et producteur culturel. Après un master à l’ECAV/Edhea (Suisse) en 2016, il s’est tourné vers la création de performances fondées sur l’écriture, développant une pratique performative ancrée dans une recherche pluridisciplinaire qui met en jeu — et interroge — le récit, le chant, la détection, le faire, la fiction et la spéculation. Dans ses performances, le texte témoigne du processus de recherche. L’accent est mis sur le processus lui-même : une réflexion sur les modes de production et les généalogies culturelles. Ce processus reste ouvert, non linéaire. Son projet actuel, structuré comme un ensemble de volets, explore l’agency du paysage en tant que témoin « d’une histoire que nous avons manquée et d’un futur auquel nous n’avons pas encore assisté ». Ses performances ont été présentées notamment à Guild Master of Cabaret Voltaire, à Manifesta 11 (Zurich, 2016) ; au Sofia Underground Performance Art Festival (Bulgarie, 2016) ; à Photo Cairo 6, Contemporary Image Collective (CIC, Égypte, 2017) ; au Live Works Performance Act Award Vol. 5, 37? édition de Drodesera (Trente, Italie, 2017) ; dans At the Crossroads of Different Pasts, Presents and Futures à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo (Turin, 2018) ; à Interazioni Festival (Rome, 2022) ; et au Festival Internazionale della Performance, Performative 04, au MAXXI L’Aquila (2024). Dans le cadre de sa pratique performative, il a créé Live Praxes, un espace de rencontre dédié à la performance, comprenant ateliers, séminaires et soirées performative
Resem Verkron, Marc Serena : As Aventuras Do Angosat - Fiction | mov | couleur | 35:0 | Angola | 2025
Resem Verkron, Marc Serena
AS AVENTURAS DO ANGOSAT
Fiction | mov | couleur | 35:0 | Angola | 2025
En 2017, l’Angola a lancé son premier satellite dans l’espace… qui a été déclaré perdu peu après. As Aventuras do Angosat est le rêve né de cette entreprise avortée, sous la forme d’un film musical écrit et interprété par Isis Hembe, l’une des figures majeures de la musique urbaine angolaise, ici métamorphosée en Man Ré. Le film est tourné en un seul plan séquence dans le quartier de Cazenga, à Luanda, avec de jeunes talents émergents.
Resem Verkron (1999) est membre de deux mouvements culturels majeurs à Luanda : le collectif d’art urbain Verkron Collective et Geração 80. Son premier court métrage, Lola & Mami (2021), explorait la masculinité toxique. Marc Serena (1983) a coréalisé le documentaire primé Tchindas (2015), diffusé par PBS aux États-Unis. Son long métrage El escritor de un país sin librerías a été présenté en première à l’Alternativa et a remporté un DIG Award récompensant un journalisme d’investigation européen d’exception.
Randa Maroufi filme Jerada, ville minière du Maroc où l'extraction du charbon, bien qu'officiellement arrêtée en 2001, se poursuit de manière informelle. Elle recrée le travail dans ces mines, à l'aide d'un décor créé en collaboration avec les habitants de la ville, qui jouent leur propre rôle. Dans un centre pour travailleurs en Corée, Kim Woong-Yong transpose en gestes les souvenirs de travailleurs migrants philippins. Mohamed Abdelkarim imagine le scénario futuriste d'un récit de fiction climatique, en s'appuyant sur la pseudo-interview d'un fugitif imaginaire dans un monde post-apocalyptique. En 2017, l'Angola a lancé dans l'espace Angosat, son premier satellite... qui s'est perdu. En un unique plan séquence, Resem Verkron et Marc Serena réinterprètent ce rêve, avec des artistes émergents issus des rues de Luanda.
Séance spéciale
Institut du monde arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard - 75005 Paris / Métro : Jussieu, ligne 7 / Cardinal Lemoine, ligne 10
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
Les réservations ne sont pas obligatoires. Vous pouvez assister à une séance sans avoir réservé, dans la limite des places disponibles.
"L'absence"
Yosr Ben Messaoud : Envol - Vidéo | hdv | couleur | 4:12 | Tunisie, France | 2024
Yosr Ben Messaoud
Envol
Vidéo | hdv | couleur | 4:12 | Tunisie, France | 2024
Dans la pénombre, la main surgit comme un fragment de présence, suspendue entre apparition et effacement. Elle devient un territoire sensible, effleuré par une intimité silencieuse, et se déploie comme un paysage ouvert, un espace d’accueil pour ce qui passe sans jamais vraiment se laisser saisir. La vidéo devient alors un lieu de ralentissement, où le regard croise une présence partielle mais habitée, traversée par un monde en mouvement.
Yosr Ben Messaoud est une artiste visuelle qui travaille entre la France et la Tunisie. Elle poursuit actuellement ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris, après avoir obtenu un diplôme en art contemporain et sciences humaines à l’Université de Vincennes. Son travail se compose de vidéos, de photographies, de dessins et d’installations ou encore d’hybridation entre ces différentes formes d’expression. La variété de formes opératoires transmet une esthétique d’ouverture et de flottaison, où l’on est appelé à être un pont, à accueillir l’altérité pour l’émergence d’une nouvelle forme de communion. Dans son travail, elle interroge les enjeux liés au déplacement des récits et à leurs survivances en partant de l’intime, par la mise en place de dispositifs conçus à la fois comme des systèmes d’accueil, des contenus d’expériences et des circuits de narration, qui se peuplent de ce qui les entourent. Les axes se déplacent incessamment, entre le vécu et les faits d’affects, les images récoltées et celles qui survivent, l’intime et la parole collective, pour réfléchir autour de la condition de l'humain, non pas en tant qu’humanité au centre du monde mais comme faisant partie de son ordre sensible, matériel et social
Sina Khani : Watch With The Weary Ones - Doc. expérimental | 4k | couleur | 7:29 | Iran | 2025
Sina Khani
Watch With the Weary Ones
Doc. expérimental | 4k | couleur | 7:29 | Iran | 2025
Watch with the Weary Ones est un court documentaire qui observe le paysage urbain américain tandis que la cinéaste se laisse doucement glisser vers des souvenirs d’Iran. Il met en regard les surfaces des villes des États-Unis et les sensations de quelqu’un vivant loin de chez soi, suspendu entre deux lieux. Le film réfléchit à la peine que portent celles et ceux qui ont quitté l’Iran en quête d’une autre vie, et ceux qui sont restés et continuent de se battre pour la leur. Il s’agit de tenir deux mondes à la fois, celui qui est devant toi et celui qui ne te quitte jamais, et de tenter de donner un sens à ce poids
Sina Khani (alias Sina Ahmadkhani) est un cinéaste, scénariste et monteur né à Téhéran et basé à Los Angeles. Son premier long métrage a remporté le prix du Meilleur long métrage expérimental international au Portoviejo Film Festival et a reçu distinctions, nominations et sélections au Regina IFF, au Toronto International Nollywood FF, au New York City Indie FF, ainsi que dans de nombreux autres festivals internationaux. Il a récemment obtenu son MFA à la Virginia Commonwealth University et continue à créer des histoires audacieuses, centrées sur les personnages.
Samy Benammar, Mohamad Awad : Adieu Ugarit - Documentaire | 16mm | noir et blanc | 15:45 | Canada | 2024
Samy Benammar, Mohamad Awad
Adieu Ugarit
Documentaire | 16mm | noir et blanc | 15:45 | Canada | 2024
En 2012, Mohamed voit son meilleur ami abattu par une milice armée aux abords de Damas, en Syrie. Le sang se répand dans l’eau du lac et contamine la mémoire. Dix ans plus tard, les reflets des Laurentides rappellent le traumatisme de Mahamed, maintenant réfugié au Québec. Je lui demande s’il souhaite excaver les souvenirs, réparer les peurs en nous isolant quelques jours dans le calme le plus angoissant qui soit pour lui. Il raconte la mort, l’immigration, la colère. Nous nous demandons comment et pourquoi raconter cette histoire.
Samy Benammar est un cinéaste et critique de cinéma résidant entre Marseille et Montréal. Son travail d’écriture et de réalisation, construit autour d'enjeux sociopolitiques hérités de ses origines algériennes et ouvrières, déploie des dispositifs documentaires réflexifs et une approche tactile et expérimentale de l'image. Il a notamment réalisé adieu ugarit (2024), avant seriana (2024), kaua’i’o’o (2023) et peugeot pulmonaire (2021). Ses films sont distribués par Winnipeg Film Group, CFMDC et Vidéographe. Ils ont été présentés dans des festivals tels que le BFI London Festival, les RIDMs, Experiments in Cinema, Windx, le Symposium de Cinémathèque québécoise et le Beijing short film festival. Ses textes peuvent être lus dans différentes revues spécialisées. Il a siégé sur les comités de rédaction de 24 images, Hors-Champ et Panorama-cinéma. Il poursuit actuellement un doctorat en recherche-création sur la photographie coloniale dans la région des Aurès en Algérie.
Mariam Ghani : There S A Hole In The World Where You Used To Be - Vidéo | 35mm | couleur et n&b | 15:31 | USA, Afghanistan | 2025
Mariam Ghani
There S A Hole In The World Where You Used To Be
Vidéo | 35mm | couleur et n&b | 15:31 | USA, Afghanistan | 2025
THERE'S A HOLE IN THE WORLD WHERE YOU USED TO BE est un court métrage sur la mémoire et le deuil. Il part du postulat que le chagrin et les trous noirs sont tous deux si denses et si intenses qu’ils courbent l’espace et le temps autour de leur gravité propre – chaque absence devenant à la fois une blessure dans le cœur et un trou dans le monde.
Mariam Ghani est artiste et cinéaste. Ses films, projets publics et installations ont été présentés dans le monde entier, notamment à Times Square et à l’aéroport LaGuardia ; au Tate Modern, au Guggenheim, au MoMA, au Smithsonian, à la Secession, au CCCB, et au Metropolitan Museum. Son travail a été montré à Documenta 13 ainsi qu’aux biennales de Liverpool, Lahore, Yinchuan et Sharjah ; aux festivals de cinéma de la Berlinale, Rotterdam, CPH:DOX, SFFILM, DOC NYC, Jihlava, BlackStar et Ann Arbor ; en salles et en ligne sur Ovid, Criterion et Docuseek.
Taiki Sakpisit : The Spirit Level - Vidéo expérimentale | 4k | couleur et n&b | 20:30 | Thaïlande | 2024
Taiki Sakpisit
The Spirit Level
Vidéo expérimentale | 4k | couleur et n&b | 20:30 | Thaïlande | 2024
The Spirit Level médite sur les traumatismes et la violence qui traversent la Thaïlande troublée, reflétés à travers les voyages en voiture de l’artiste dans la région nord-est du pays, le long du fleuve Mékong. Le film commence avec une rivière descendant de la cascade Than Thong pour se jeter dans le Mékong, et explore une grotte souterraine mythique qui, selon la légende, abritait un royaume enfoui sous le Mékong, là où réside le divin Naga dans le monde inférieur. Au cœur de The Spirit Level se trouve une séquence frénétique montrant une médium en plein état de possession. Cet épisode épileptique émule un effet de rétroaction optique, suscitant des images spectrales semblables à une transe, alors que l’entité spirituelle s’inscrit dans le corps de la médium. Progressivement, ces images hallucinées se délitent et sont interrompues par une image figée. Cette suspension du temps surgit pour commémorer les esprits disloqués des trois militants anti-gouvernementaux dont les corps mutilés furent retrouvés dans le Mékong en décembre 2019. Exilés depuis le coup d’État de 2014, ils furent kidnappés par un escadron de la mort officiellement soutenu. Leurs corps furent découverts menottés, éventrés, lestés de blocs de béton, enveloppés dans des sacs de riz brun, puis jetés dans le fleuve. Il s’agit de l’un des innombrables cas de disparitions forcées et d’assassinats de dissident·e·s politiques perpétrés par l’État depuis les années 1970, une violence toujours en cours et jamais résolue. The Spirit Level évoque ainsi les courants souterrains d’obscurité qui ondulent sous la surface d’une Thaïlande profondément problématique.
Taiki Sakpisit (???? ?????????????) est un cinéaste et artiste visuel basé à Bangkok, reconnu pour son approche innovante du récit et son exploration profonde de l’histoire complexe de la Thaïlande. À travers le prisme du cinéma, Sakpisit met à nu le passé tumultueux du pays, imprégnant ses films expérimentaux d’un engagement politique subtil mais retentissant. Ses œuvres sondent les tensions, les conflits et les anticipations sous-jacentes de la Thaïlande contemporaine, méticuleusement façonnées par des assemblages audiovisuels précis et sensoriellement saisissants. Utilisant une vaste gamme de sons et d’images, Sakpisit crée des expériences immersives qui défient les récits conventionnels et suscitent la réflexion. Son long métrage The Edge of Daybreak a remporté le prix FIPRESCI au Festival international du film de Rotterdam pour sa « mise en scène d’une atmosphère mystérieuse et d’images riches dépeignant le traumatisme et la violence, pour sa capacité à aborder quarante ans de bouleversements politiques à travers un voyage cinématographique puissant et hypnotique, et pour sa volonté d’affronter le passé afin de confronter le présent et l’avenir ». Ses œuvres récentes ont été présentées à la 14e Biennale de Gwangju, au Museum of Contemporary Art de Busan, à la Bangkok Art Biennale 2024, à la 14e Biennale du Mercosur ainsi qu’à la Thailand Biennale.
Haythem Zakaria : Interstices Op.iii - Vidéo expérimentale | 4k | noir et blanc | 23:5 | Tunisie | 2024
Haythem Zakaria
Interstices Op.III
Vidéo expérimentale | 4k | noir et blanc | 23:5 | Tunisie | 2024
Opus III explore le paysage des montagnes de l’Atlas à la fois comme un territoire physique et comme un topos symbolique. Tournée entre la Tunisie et le Maroc, l’œuvre prolonge les recherches initiées dans Opus I et II, en confrontant le paysage visible à ses résonances mythologiques. La pièce envisage l’Atlas non seulement comme un massif géographique, mais comme une figure archétypale façonnée par des récits récurrents, des croyances et des mémoires collectives. À travers un langage visuel lent et contemplatif, Opus III devient un passage entre la présence matérielle des montagnes et les strates immatérielles de sens qui les habitent. L’œuvre invite le·la spectateur·rice à déplacer son point de vue et à entrer dans un espace où paysage, mythe et perception s’entrelacent.
Haythem Zakaria (né en 1983 en Tunisie, basé en France) est un artiste transdisciplinaire et performeur sonore. Travaillant entre la vidéo, l’installation, la photographie, le dessin et le son, il explore la manière dont les paysages, les mythes et les formes de mémoire façonnent la perception, et comment le visible peut s’ouvrir à des dimensions plus fugitives de l’expérience. Sa pratique s’ancre dans la recherche de terrain, les temporalités lentes et une attention affinée à la résonance des lieux. Depuis 2010, son travail a été présenté à l’international dans de grandes expositions, biennales et espaces d’art indépendants à travers l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l’Asie et l’Amérique du Nord, notamment à documenta 15, la Biennale de Venise, le Japan Media Arts Festival, Cairotronica, Dream City, Kunstraum Kreuzberg/Bethanien, Casa Árabe, ainsi que dans de nombreuses institutions à Paris, Londres, Berlin, Pékin, Rabat, Tokyo et San Francisco. Lauréat du Grand Prix du Japan Media Arts Festival pour Interstices, Zakaria continue de développer des projets fondés sur la recherche, où l’image, le son et la matière se croisent, ouvrant un espace d’enquête sur les archétypes, la mémoire et les seuils entre le visible et l’invisible.
Yosr Ben Messaoud scrute des espaces familiers qui semblent habités par la disparition. Sina Ahmadkhani explore un paysage urbain américain, dans une introspection sur son pays natal, aux prises avec le poids du chagrin et la responsabilité liés à l'angoisse collective qui a touché les Iraniens. Samy Benammar suit le récit de Mohamad qui, en 2012, a vu son meilleur ami se faire abattre par une milice près d’un lac, dans la banlieue de Damas, en Syrie. Le sang versé a contaminé sa mémoire. Dix ans plus tard, au Canada, des reflets sur un lac ravivent le traumatisme. Mariam Ghani interroge la mémoire et le deuil, partant du principe que le chagrin, comme les trous noirs, est si dense qu'il courbe l'espace et le temps autour de sa gravité spécifique – chaque absence étant à la fois une blessure dans le cœur et un trou dans le monde. Taiki Sakpisit explore une grotte souterraine mythique sur les rives Mékong qui, selon la légende, était un royaume souterrain où résidait le divin Naga dans le monde des enfers. Il y rencontre un chaman qui semble possédé par les esprits de dissidents disparus de mort violente. Haythem Zakaria explore le paysage des montagnes de l'Atlas, à la fois en tant que lieu et en tant que sujet.
Séance spéciale
Institut du monde arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard - 75005 Paris / Métro : Jussieu, ligne 7 / Cardinal Lemoine, ligne 10
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
Les réservations ne sont pas obligatoires. Vous pouvez assister à une séance sans avoir réservé, dans la limite des places disponibles.
"La mélancolie des oiseaux"
Christoph Girardet : One Hundred Years Later - Film expérimental | mov | noir et blanc | 7:55 | Allemagne | 2025
Christoph Girardet
One Hundred Years Later
Film expérimental | mov | noir et blanc | 7:55 | Allemagne | 2025
En 1939, une seconde équipe, avec une doublure et des figurants, a tourné des scènes pour le classique hollywoodien Mr. Smith Goes to Washington au Lincoln Memorial. La succession de longues séquences éliminées du montage final sape la narration cinématographique classique : l’intrigue ne semble pas avancer. L’architecture néoclassique demeure le décor d’un rituel récurrent et troublant, dans lequel le protagoniste se perd.
Christoph Girardet, né en 1966, est un artiste vidéo et cinéaste allemand. Son travail prend pour matière à la fois des images trouvées par hasard et d’autres issues de recherches approfondies dans les archives de l’histoire du cinéma. Par le montage, les ellipses et les répétitions, il met au jour les structures profondes et les mécanismes internes de la réalité filmique représentée. Au-delà de l’analyse du matériau et de ses clichés, son œuvre explore en essence un état mélancolique d’absence, construisant ainsi un monde visuel singulier. De 1988 à 1994, Girardet étudie les arts visuels à la Hochschule für Bildende Künste de Braunschweig, dans la classe cinéma de Birgit Hein. Depuis 1989, il réalise films, vidéos et installations vidéo — parfois en collaboration avec l’artiste vidéo Volker Schreiner (1994–2004), et plus fréquemment avec le cinéaste Matthias Müller (depuis 1999). Girardet a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment au Stedelijk Van Abbemuseum d’Eindhoven, au MoMA PS1 à New York, au Palais de Tokyo à Paris, au Hirshhorn Museum de Washington et à l’Eye Filmmuseum d’Amsterdam. Il a également bénéficié d’expositions personnelles dans des institutions telles que FACT (Liverpool), le Kunstverein Hannover ou West (La Haye). Ses œuvres ont été présentées dans les grands festivals internationaux — Cannes, Venise, Berlin, Toronto, Locarno, Oberhausen ou Rotterdam — et figurent dans des collections publiques et privées. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont une bourse pour le programme International Studio and Curatorial Program à New York (2000) et une résidence à la Villa Massimo à Rome (2004). Il vit et travaille à Hanovre, en Allemagne.
Carlos Irijalba : Wanderers - Doc. expérimental | 4k | couleur | 3:38 | Espagne, Pays-Bas | 2025
Carlos Irijalba
Wanderers
Doc. expérimental | 4k | couleur | 3:38 | Espagne, Pays-Bas | 2025
Wanderers est un film centré sur la manière dont la matière — et, par ricochet, nos corps — est mue par le magnétisme, l’impulsion ou le rythme porté par l’inertie terrestre. Un mouvement primordial, d’origine minérale, antérieur à la vie et à l’humain. Pour en rendre compte, le film adopte une perspective universelle sur la dynamique des oiseaux, la migration des corps, et la fascination humaine pour le vol, perçue comme une tentative de défier ces lois. Cette notion abstraite se déploie à travers deux phénomènes contemporains : la fauconnerie moderne pratiquée à bord d’avions commerciaux, et la passion des pilotes de répliques d’avions de ligne en radiocommandé. Ces deux pratiques dessinent la dichotomie entre l’évolution naturelle, notre matérialité physique et le désir de s’extraire de la réalité terrestre — des forces générales, de la gravité, de ce qui nous retient au sol.
Carlos Irijalba (né à Pampelune, Espagne, en 1979) Résident à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten (Amsterdam) en 2013–2014 et diplômé de l’UDK Berlin auprès du professeur Lothar Baumgarten, Irijalba a reçu de nombreux prix artistiques, parmi lesquels le NYC Culture Pair Program avec le Department of Design and Construction (DDC) en 2023, le Mondriaan Fonds (Amsterdam, 2022), le Sifting Foundation Art Grant (San Francisco, 2015) ou encore la bourse Marcelino Botín (2007–2008), entre autres. Il a exposé à l’international, notamment à la Biennale de Shanghai 2021, au CAB Art Center (Bruxelles), à la Triennale de Guangzhou 2017, ainsi qu’au MUMA (Melbourne, Australie). À la question : « Le monde a-t-il besoin de cet objet nouveau ? », la réponse est la plupart du temps « non ». C’est pourquoi le travail d’Irijalba se déploie selon un principe de pertinence, cherchant à rester en résonance avec les contextes. Dans des projets tels que Skins (2013), Hiatus (2022) et Pannotia (2016–en cours), il travaille avec la géologie et des matériaux industriels sensibles au temps, offrant de nouvelles perspectives sur les récits dominants de l’histoire occidentale. Ses œuvres figurent dans des collections publiques telles que le Museo Nacional Reina Sofía, la Netherlands National Collection, la Sammlung Wemhöner (Allemagne), la Taviloglu Art Collection (Istanbul) ou encore la Fondation Acciona (Espagne). Elles sont également largement représentées dans des collections privées en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie, notamment les collections Pilar Citoler, Kells Collection, David Breskin Collection, entre beaucoup d’autres.
Margit LukÁcs, Persijn Broersen : Lion S Court - Vidéo | 0 | couleur | 20:0 | Pays-Bas | 2025
Margit LukÁcs, Persijn Broersen
Lion S Court
Vidéo | 0 | couleur | 20:0 | Pays-Bas | 2025
Lion’s Court est un court opéra cinématographique dans lequel le Binnenhof — siège du Parlement néerlandais à La Haye — est réimaginé comme une scène virtuelle où l’histoire se dissout dans le mythe. Inspirés par la découverte de restes de lions datant du XIV? siècle sur le site, et par la figure des baleines échouées interprétées comme des présages, Lukács & Broersen ont collaboré avec le compositeur et politologue Bram Kortekaas pour réinterpréter la vision goethéenne de la rédemption dans Faust. Au centre de cette œuvre se tient le lion Faust, interprété par le baryton Michael Wilmering — un despote en quête d’une liberté qui se dévore elle-même, miroir d’une ambition impériale au bord de l’effondrement. Les artistes se sont également appuyés sur les écrits de 1650 de Johan de Witt, Grand Pensionnaire républicain, dont les mots sont portés par la baleine (alto-mezzo Carina Vinke), surgissant des fondations inondées du Binnenhof. De Witt soutenait qu’une véritable république ne doit pas être gouvernée selon les caprices d’un seul, mais fondée sur les principes de liberté et d’égalité — les bases mêmes de la démocratie. Dans Lion’s Court, un hortus conclusus numérique se déploie : un monde fluide et clos où pouvoir, morale et prophétie convergent, et où les mythes du passé résonnent au cœur des politiques du présent.
Margit Lukács et Persijn Broersen sont un duo d’artistes basé à Amsterdam, qui explore les enchevêtrements entre nature, culture et technologie. Leur travail comprend des films, des animations numériques et des installations spatiales qui interrogent la manière dont les médias façonnent notre perception du monde naturel. Diplômés du département de design graphique de la Gerrit Rietveld Academie, ils ont poursuivi un MFA au Sandberg Institute et ont été artistes en résidence à la Rijksakademie d’Amsterdam. La pratique de Broersen & Lukács s’ancre dans la théorie des médias, l’histoire de l’art et la mythologie. S’appuyant sur des sources cinématographiques, scientifiques et historiques, ils réinventent paysages et phénomènes naturels au travers d’environnements numériques stratifiés. Leur travail réfléchit souvent aux politiques de représentation et à l’appropriation de la nature, reconfigurant les récits dominants par des formes de narration fragmentées et multiperspectivistes. Leurs installations et leurs films ont été largement exposés à l’international, notamment au Stedelijk Museum Amsterdam (NL), au Centre Pompidou (FR), à FOAM (NL), au MUHKA (BE), au Centraal Museum (NL), au MacKenzie Art Gallery (CA), à la WRO Biennale (PL), à la Biennale de Sydney (AU), aux Rencontres Internationales (HKW Berlin, Louvre/Grand Palais/CWBP, Paris) et à la Biennale de Wuzhen (CN). En 2024, ils ont représenté les Pays-Bas à la Biennale de Gwangju. Leur film I Wan’na Be Like You a été nommé pour le Tiger Award/IFFR 2024.
Lin Htet Aung : A Metamorphosis - Fiction expérimentale | 0 | couleur | 16:36 | Myanmar | 2024
Lin Htet Aung
A Metamorphosis
Fiction expérimentale | 0 | couleur | 16:36 | Myanmar | 2024
Dans les maisons, après les séparations, les mères étaient faites de larmes. Les fils se transformaient en verres vides. Et les berceuses devenaient une malédiction. Le film examine la souffrance et la résilience du peuple birman en s’appuyant sur les éléments politiques distinctifs qui, depuis plusieurs années, dérivent à la surface de l’océan d’opéra politique né des dictatures militaires répétées au Myanmar. La composition visuelle puise dans les couleurs du drapeau national birman, adopté en 2010 lors de la prétendue période de transition du pays. Ce drapeau, issu de la Constitution de 2008 imposée par un ancien dictateur militaire, contraste fortement avec la précédente loi sur le drapeau de 1974, puisqu’il introduit une définition formelle du drapeau. Le film déconstruit et interroge cette définition existante en jouant avec les couleurs, les objets et les séquences ; en utilisant des images de la Télévision de Propagande Gouvernementale montrant différentes générations sous des dictatures militaires successives ; en mêlant la voix glaçante de l’actuel dictateur, Min Aung Hlaing, récitant des berceuses hantées grâce à une technologie d’IA. Le film revisite également la chanson provenant de la dernière archive filmée d’une fête d’anniversaire de l’ancien dictateur birman, le général Ne Win, célébrée à l’hôtel Sedona à Yangon le 21 mars 2001, un an avant sa mort.
Lin Htet Aung (né en 1998) est un cinéaste originaire du Myanmar. Il a commencé par la poésie d’avant-garde avant de se tourner vers le cinéma en 2017. Ses courts métrages ont été sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux, notamment le New York Film Festival, Vancouver, Tirana, le Karlovy Vary International Film Festival, l’International Film Festival Rotterdam, et ont reçu de nombreux prix, dont le Tiger Short Award à l’International Film Festival Rotterdam (IFFR). Ancien participant du TIFF Directors’ Lab, de Berlinale Talents, de la Locarno Filmmakers Academy, de l’Asian Film Academy, et lauréat d’un Prince Claus Seed Award 2023, il développe actuellement son premier long métrage, Making A Sea, qui a reçu l’Asian Cinema Fund ainsi que le Red Sea Award à l’Asian Project Market (APM). Après le coup d’État de 2021, il a rejoint le mouvement de désobéissance civile (CDM) durant ses études d’ingénierie au Myanmar et poursuit aujourd’hui sa formation à la Städelschule, en Allemagne.
Antoine Chapon : Al Basateen - Documentaire | dcp | couleur | 24:41 | France | 2025
Antoine Chapon
Al Basateen
Documentaire | dcp | couleur | 24:41 | France | 2025
En 2015, le quartier de Basateen al-Razi, à Damas, a été rasé en représailles au soulèvement de sa population contre le régime de Bachar al-Assad. À sa place doit surgir Marota City, un district moderne et hyperconnecté, ponctué de 80 gratte-ciel. Dix ans plus tard, après avoir tout perdu, deux anciens habitants se remémorent leur quartier — l’endroit où se trouvaient leurs maisons et les plus vieux vergers de Damas. À travers leurs témoignages et la réutilisation d’animations 3D produites par le régime, la mémoire se réveille et oppose sa résistance à cette volonté d’effacement.
Antoine Chapon (né en 1990, France) est cinéaste et artiste pluridisciplinaire. Son travail élabore des formes hybrides mêlant cinéma, animation en images de synthèse et archives. Son premier court métrage, My Own Landscapes, a été présenté en première mondiale à Visions du Réel, où il a remporté le prix du Meilleur court métrage, avant d’être sélectionné dans plus de quarante festivals, dont Sundance, Telluride, Palm Springs, Sarajevo et Premiers Plans. Ses œuvres ont été montrées au ZKM|Karlsruhe, au Centre Pompidou, à la 17e Biennale d’architecture de Venise et au Singapore Art Museum. Ancien participant de Berlinale Talents, il travaille actuellement à l’écriture de son premier long métrage documentaire.
Dina Mimi, Mimi : The Melancholy Of This Useless Afternoon Ii - Film expérimental | mov | noir et blanc | 13:0 | Palestine | 2022
Dina Mimi, Mimi
The Melancholy of this useless afternoon II
Film expérimental | mov | noir et blanc | 13:0 | Palestine | 2022
The Melancholy of this Useless Afternoon, chapter 2 (2023, 11:25) explore les gestes partagés entre le fugitif et le passeur, ainsi que leur rapport au regard porté sur eux. The Melancholy of this Useless Afternoon enquête sur les liens entre le fugitif et le passeur, leurs gestes communs et leurs relations à la visibilité. Par la fuite, l’évasion, au risque de la capture ou de la mort, le fugitif œuvre à se maintenir caché. Le passeur, quant à lui, se déplace avec discrétion, utilisant des gestes pour dissimuler des choses, souvent tout contre son propre corps.
Dina Mimi est une artiste visuelle et cinéaste palestinienne, basée entre la Palestine et les Pays-Bas. Mimi travaille à partir du film expérimental et de performances-conférences qui explorent la question de savoir comment et quand les corps deviennent des lieux de résistance. Cette question trouve une matérialité dans les images en mouvement, en particulier des images trouvées, rejetées et donc considérées comme dépourvues de valeur. En comprenant le montage comme un terrain de jeu, Mimi explore l’opacité dans les images en mouvement, en cherchant à frôler des fragments qui souhaitent rester insaisissables ou qui sont en train de disparaître. Cela constitue une tentative continue de narration non linéaire, comme une manière de défigurer la sienne.
Christoph Girardet sape la narration cinématographique habituelle du film classique hollywoodien « Mr. Smith au Sénat ». L'intrigue ne progresse pas, l'architecture néoclassique du Lincoln Memorial devient le décor d’un rituel, où le protagoniste se perd entre les piliers du bâtiment. Carlos Irijalba examine les mouvements entre matière animée et inanimée, et leurs déplacements sous l’effet de la gravité ou au travers de cycles géologiques. Broersen & Lukács représente le Parlement néerlandais à la Haye en ruine numérique, et, en son centre, le lion Faust, figure spectrale en quête d'une liberté qui se dévore elle-même, au bord de l'effondrement. Lin Htet Aung examine la souffrance et la résilience du peuple birman, au travers d’extraits d’émissions diffusées à la télévision nationale. En 2015, à Damas, le quartier de Basateen al-Razi et ses vergers ont été rasés pour punir la population qui s'était soulevée contre le régime. Antoine Chapon filme deux anciens habitants qui se souviennent de leur vie dans ce quartier. Dina Mimi, dans son film tourné en Palestine, en Jordanie et aux Pays-Bas, explore les gestes communs au fugitif et au passeur.