Programme Paris
Mercredi 26 novembre 2025
Aujourd'hui, les Rencontres Internationales Paris/Berlin vous invitent au Musée de la Chasse et de la Nature pour quatre séances de projection exceptionnelles, en entrée libre, à 14h, 16h, 18h et 20h.
Projection
Musée de la Chasse et de la Nature
62 rue des Archives - 75003 Paris / Métro : Hôtel de Ville, ligne 1 / Rambuteau, ligne 11 / Arts et Métiers, lignes 3 et 11 / Etienne Marcel, ligne 4
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"Assignations"
Lucia Prancha : Charles - Doc. expérimental | hdv | noir et blanc | 2:38 | Portugal, USA | 2025
Lucia Prancha
CHARLES
Doc. expérimental | hdv | noir et blanc | 2:38 | Portugal, USA | 2025
Do you remember the scene in Killer of Sheep (1978) où les enfants jouent sur des voies ferrées abandonnées ? La scène se déroule dans le quartier de Watts, en Californie. Le réalisateur Charles Burnett a emmené l’artiste Lúcia Prancha sur plusieurs lieux de tournage de ses films à Los Angeles
Lúcia Prancha (1985, Lisbonne) est une artiste qui vit et travaille à Barcelone. Lúcia est diplômée en peinture de la FBAUL (2009, PT) et a obtenu un Master en arts à CalArts – California Institute of the Arts (2015, USA). Son travail a été exposé au Pavilhão Branco, Museu da Cidade, Lisbonne ; au 19 Crac de Montbéliard ; au Centro de Arte Oliva ; au Sesc-Pompeia, São Paulo ; à LACA – Los Angeles Contemporary Archives ; au Hordaland Kunstsenter, Bergen ; à la Fondation Serralves, Porto ; à la Galeria Dynamo, Porto ; à la Galeria Leme, São Paulo ; au Musée Berardo, ainsi qu’à la Biennale de São Paulo. Ses vidéos ont été projetées à la Cinemateca Portuguesa ; à INTERSECCIÓN, La Corogne ; à Curtas Vila do Conde ; aux Rencontres Internationales Nouveau Cinéma et Art Contemporain de Paris ; et à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin. Elle participe actuellement à « El vértigo de las imágenes », XVIIIe Biennale Internationale de Photographie – Fotonoviembre, au TEA – Tenerife Espacio de las Artes et au Centro de Fotografía Isla de Tenerife, ES. De septembre à novembre, elle sera en résidence artistique à la Cité Internationale des Arts à Paris.
Ewa Effiom : When One Door Opens - Doc. expérimental | mp4 | couleur | 10:44 | Belgique, Royaume-Uni | 2024
Ewa Effiom
WHEN ONE DOOR OPENS
Doc. expérimental | mp4 | couleur | 10:44 | Belgique, Royaume-Uni | 2024
WHEN ONE DOOR OPENS se déploie comme une exploration des dynamiques complexes entre autorat, représentation et histoire. S’inspirant des méthodologies décisives d’Arthur Jafa et des esthétiques évocatrices de Christian Marclay, le film s’écarte des cadres conventionnels du cinéma dominant pour plonger au cœur d’un riche tissu de found footage, exhumant et réappropriant les récits enfouis au sein des race films, principalement issus de la période qui suit immédiatement l’ère pré-Code. À cet égard, l’œuvre se présente comme un contrepoint aux propositions parfois unidimensionnelles de Marclay. À travers une narration en apparence sinueuse, WHEN ONE DOOR OPENS bouscule les notions conventionnelles d’identité et d’appartenance, invitant le spectateur à se confronter aux complexités de la représentation historique. Chaque image devient un passage vers une époque révolue, où les personnages évoluent dans des espaces architecturaux à la fois littéraux et métaphoriques. L’exploration du mouvement au sein de ces espaces résonne d’une forte charge symbolique, révélant le pouvoir transformateur du cinéma. Au final, le film se dresse comme un hommage à l’attrait durable du médium cinématographique et à ses espaces implicites, capables de saisir et de réinventer les multiples strates de l’expérience humaine.
EWA EFFIOM est un architecte, auteur et producteur belgo-nigérian basé à Londres. L’imaginaire visuel, le futurisme et la mythologie sont des thèmes récurrents dans son travail, avec une attention particulière portée à leur relation avec l’espace. Il a fait partie de la deuxième promotion du programme New Architecture Writers de l’Architecture Foundation, qui s’est conclu par un programme public salué par la critique. Ses textes ont été publiés dans Architect’s Newspaper, Dwell, The AJ, ICON, Wallpaper, Frame, OnOffice, Architecture Aujourd’hui, The Modern House Magazine, A Daily Dose, Ex Libris, entre autres. Son essai Architecture, Buildings and Conservation in MAJA a été nommé dans la catégorie Meilleur article aux Estonian Architecture Awards 2022, un an après avoir obtenu la deuxième place au concours de commissariat de la Tallinn Architecture Biennale 2021 avec une proposition intitulée Adaptive Re-use. Son film Eagle Mansions a été présenté en première au Urban Film Festival de Perth en 2021, puis projeté à la Melbourne Design Week 2022. Il a ensuite obtenu la résidence How To au Centre canadien d’architecture, sous le titre How Not To Be A Developer. En 2022, son second film Beck Road a été présenté en première au festival Open City, avant d’être projeté à la 18? Biennale d’architecture de Venise. Il a été Fellow LINA en 2023 et a reçu la résidence Film Lab du musée MAXXI à Rome, où il a réalisé When One Door Opens, présenté au Demanio Marittimo–Km 278 puis dans l’exposition Restless Architecture commissariée par Diller Scofidio + Renfro au MAXXI. Il a également participé à la résidence Staging Ground de Theatrum Mundi, avec une exploration collaborative des transformations infrastructurelles de Paris après les Jeux olympiques. Il est ensuite revenu au réseau LINA pour prononcer le State of Architecture Address 2025, salué par la critique — un plaidoyer pour que la discipline architecturale retrouve la voie de l’imagination. Bien qu’il n’enseigne plus dans le programme MA in Architecture + Urbanism de la Manchester School of Architecture depuis 2022, il demeure critique invité à l’Estonian Institute of Technology et à la London Metropolitan University.
Maryam Tafakory : Razeh-del - Doc. expérimental | 0 | couleur | 27:47 | Iran | 2024
Maryam Tafakory
Razeh-Del
Doc. expérimental | 0 | couleur | 27:47 | Iran | 2024
En 1998, deux écolières ont envoyé une lettre au premier journal féminin d’Iran. Dans l’attente d’être publiées, elles ont imaginé un film impossible. À travers citations et interventions sur l’image, Razeh-del traverse des histoires parallèles de guerres menées contre les images des femmes.
Maryam Tafakory, née et élevée en Iran, travaille entre le film et la performance. Des projections monographiques de ses œuvres ont été présentées notamment au MoMA, au BOZAR, à la National Gallery of Art à Washington D.C., et à l’Academy Museum, entre autres. Parmi les expositions collectives sélectionnées figurent le Tate Modern, la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le New York Film Festival, le Festival de Locarno et le Festival international du film de Toronto. Elle a reçu le Gold Hugo au 58e Festival international du film de Chicago, le Tiger Short Award au 51e IFFR, ainsi que le Prix du Meilleur Film Expérimental aux 70e et 71e MIFF. Elle a été la lauréate 2024 du Film London Jarman Award.
Yana Osman, Anton Khamchishkin : Pwéra úsog - Doc. expérimental | mov | couleur et n&b | 19:50 | Afghanistan, Russie | 2025
Yana Osman, Anton Khamchishkin
Pwéra úsog
Doc. expérimental | mov | couleur et n&b | 19:50 | Afghanistan, Russie | 2025
En 1945, à Paris, est fondée la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF). Selon l’historienne Francisca de Haan, il s’agit alors de « la plus grande, et probablement la plus influente organisation internationale de femmes de l’après-Seconde Guerre mondiale ». Aujourd’hui encore, son héritage fait débat. Certains chercheurs, s’appuyant sur des rapports du FBI et du House Un-American Activities Committee, décrivent la FDIF comme une tentative communiste de manipuler les femmes. D’autres y voient un mouvement engagé pour les droits des femmes, et des chercheuses comme Elizabeth Armstrong soulignent son rôle dans les luttes anticoloniales et antiracistes menées par des femmes en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En 1987, à l’époque de la perestroïka, la FDIF organise à Moscou le Congrès mondial des femmes, sous le slogan : « Vers l’an 2000 — Sans armes nucléaires ! Pour la paix, l’égalité, le développement ! » L’événement réunit 2 800 femmes venues de 150 pays. Parmi elles se trouve la grand-mère de la protagoniste, interprète qui consignait les mots surgissant de conversations venues du monde entier — des mots sans équivalents dans d’autres langues. En revisitant ses notes, des archives filmées et les lieux des délégations officielles, la protagoniste suit ces fragments jusqu’à une question : quels mots peuvent saisir le présent, lorsque le langage lui-même se dérobe, se dissout, et que des slogans empruntés étouffent peu à peu sa propre voix ?
Yana Osman, Anton Khamchishkin (Afghanistan, Russie) — artistes et cinéastes. Leur travail explore les zones manquantes du récit, comblant les non-dits et révélant des narrations en suspens entre réel et imaginaire, faits et spéculations. Leurs films ont été sélectionnés au Hong Kong Film Festival, à DOK Leipzig, à Slamdance, aux Rencontres Internationales Paris/Berlin, et ont bénéficié du soutien du CNC, de la Cité internationale des arts, d’Usage du Monde au 21ème siècle, de l’Institut français, entre autres
Eline De Clercq, Anne Reyniers : Gesamthof / A Lesbian Garden - Film expérimental | mov | couleur | 15:0 | Belgique | 2021
Eline De Clercq, Anne Reyniers
Gesamthof / A Lesbian Garden
Film expérimental | mov | couleur | 15:0 | Belgique | 2021
Ce court métrage évoque le Gesamthof / A lesbian garden, un projet art-nature situé à Anvers, entre les murs d’un ancien monastère. Dans ce document audiovisuel inscrit dans le temps, nous suivons une visite guidée menée par Eline De Clercq, la force motrice du jardin. Celui-ci sert de point d’entrée pour aborder des thèmes variés : le colonialisme dans la botanique, l’ambiguïté des noms, les attentes sociales pesant sur les femmes et la quête d’une identité lesbienne. Ce jardin s’inspire des écrits d’écoféministes et d’autres autrices telles que Donna Haraway, Robin Wall Kimmerer, Jamaica Kincaid, Virginia Woolf et bien d’autres. La collaboration entre les deux artistes, Anne et Eline, a débuté au Gesamthof, où elles se sont rencontrées pour la première fois, et se poursuit aujourd’hui dans divers jardins.
Anne Reijniers (1992, Belgique) est une cinéaste basée à Anvers. Sa pratique collaborative interroge l’histoire coloniale, l’occupation de l’espace public et l’éthique du « faire ensemble ». Anne est titulaire d’un Master en arts audiovisuels de la LUCA School of Arts à Bruxelles et du KASK à Gand. Ses films réalisés en collaboration au sein du Collectif Faire-Part ont été présentés dans de nombreux festivals et expositions, en Belgique et à l’international. Avec le film Faire-part, elle a remporté plusieurs prix, notamment au Festival international du documentaire de Montréal, au Congo International Film Festival et au Brussels Art Film Festival. Eline De Clercq (1979, Belgique) vit et travaille à Anvers, où son atelier jouxte le jardin du monastère dans lequel elle a pris soin du Gesamthof de 2019 à 2025. Formée à la peinture, elle étend sa pratique à d’autres médiums tels que le jardinage, le film, l’écriture ou la céramique. Elle aime collaborer avec d’autres artistes et organise souvent des événements communautaires, comme le Homesick Tea Gathering. Plusieurs de ses projets abordent des thématiques antiracistes et anti-misogynes, avec une attention particulière aux réalités intersectionnelles. Depuis 2022, elle travaille comme chercheuse artistique à la Royal Academy of Fine Arts Antwerp.
Erin Johnson : The Ferns - Vidéo expérimentale | mov | couleur | 15:53 | USA | 2025
Erin Johnson
The Ferns
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 15:53 | USA | 2025
À l’approche de la fermeture du vieil herbier centenaire de l’Université Duke — qui abrite plus de 825 000 spécimens végétaux séchés — The Ferns entrelace récits personnels, politiques et scientifiques pour explorer les histoires entremêlées de la botanique, de l’identité et de la résistance. Au centre du film se trouvent Kathleen Pryer, directrice de l’herbier, et la théoricienne féministe Banu Subramaniam. Lorsque la première raconte avoir nommé un groupe de fougères d’après l’icône pop Lady Gaga — un geste ancré dans une identification queer — elle ouvre la voie à des conversations plus profondes sur les systèmes de nomination et de catégorisation. La seconde retrace la manière dont les normes sexuelles coloniales ont longtemps façonné la science botanique, imposant un genre binaire aux plantes et effaçant des systèmes reproductifs plus fluides et plus diversifiés. Tissé entre leurs deux voix, on retrouve des drag performers qui animent les archives de l’herbier, en play-back sur Poker Face dans des costumes scintillants inspirés de Gaga, évoluant entre les rangées de spécimens séchés. Ils deviennent les « fougères Gaga » — brouillant les frontières entre science et fantaisie, taxonomie et jeu. Tourné en Caroline du Nord, où la législation anti-LGBTQ+ continue de menacer les vies queer et trans, The Ferns situe l’herbier non seulement comme un lieu de préservation, mais comme une scène où se contestent les récits dominants. Remerciements particuliers à Dr Banu Subramaniam et Dr Kathleen Pryer pour avoir partagé leurs travaux, ainsi qu’aux performeurs Lotus Lolita, Portia Foxx et Poison. Merci à la directrice adjointe Vida Zamora et au monteur Rafe Scobey-Tahl.
Johnson a obtenu un MFA ainsi qu’un certificat en nouveaux médias à l’Université de Californie, Berkeley en 2013, et a participé à la Skowhegan School of Painting & Sculpture en 2019. Elle a également pris part à des résidences à la Jan van Eyck Academie (Maastricht, NL), au Lower Manhattan Cultural Council (New York, NY), à Hidrante (San Juan, PR), à Lighthouse Works (Fishers Island, NY), entre autres. En 2024, elle a été Working Artist Fellow à Pioneer Works (Brooklyn, NY). Son travail a été exposé ou projeté dans divers lieux, notamment e-flux (New York, NY), BOAN1942 ARTSPACE (Séoul, KR), BOFFO (Fire Island, NY), Rencontres Internationales (Paris, FR / Berlin, DE), BIENALSUR (Buenos Aires, AR), MOCA (Toronto, CA), Munchmuseet (Oslo, NO), Sanatorium (Istanbul, TR), Times Square Arts (New York, NY), etc. galerie (Prague, CZ), Cinalfama (Lisbonne, PT), deCordova Sculpture Park and Museum (Lincoln, MA), Billytown (La Haye, NL), la Galleria Eugenia Delfini (Rome, IT) ainsi que REDCAT (Los Angeles, CA). Johnson est directrice du programme de premier cycle et membre du corps enseignant du programme Studio Art à l’Université de New York.
Yana Osman et Anton Khamchishkin interrogent l’héritage de la Fédération démocratique internationale des femmes, fondée à Paris en 1945, et très active pendant la Guerre froide. En 1987, en pleine Perestroïka, la FDIF avait organisé à Moscou un Congrès mondial des femmes pour le désarmement, qui avait rassemblé 2800 femmes de 150 pays. Une traductrice avait noté des mots intraduisibles, porteurs d’une vérité unique. Maryam Tafakory raconte l’histoire de Zan, le premier journal féminin d’Iran, dont la brève parution à la fin des années 1990 incite deux étudiantes à proposer un film. Des images de femmes apparaissent et se dissolvent, étouffées par des inscriptions citant des réponses colériques de lecteurs masculins et des mots de soutien de femmes rêvant d’un cinéma impossible. Erin Johnson utilise l’herbier comme une scène pour contester les récits dominants, dans lesquels normes sexuelles et coloniales ont depuis longtemps façonné la science botanique. Eline De Clercq et Anne Reyniers présentent un jardin qui sert de point d’entrée pour aborder le colonialisme en botanique, l’ambiguïté des noms, et la recherche d’une identité lesbienne. Ewa Effiom explore les notions d’identité et d’appartenance au départ de séquences de film américains des années 30. Lucia Prancha est emmenée par Charles Burnett sur des lieux de tournage de ses films à Los Angeles, pour un examen critique des lignes de chemin de fer comme imagerie du progrès.
Projection
Musée de la Chasse et de la Nature
62 rue des Archives - 75003 Paris / Métro : Hôtel de Ville, ligne 1 / Rambuteau, ligne 11 / Arts et Métiers, lignes 3 et 11 / Etienne Marcel, ligne 4
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"Existentiel"
Andro Eradze : Flowering And Fading - Film expérimental | 0 | couleur | 16:22 | Georgie, 0 | 2024
Andro Eradze
Flowering And Fading
Film expérimental | 0 | couleur | 16:22 | Georgie, 0 | 2024
Un chien et un humain partagent leur sommeil dans le clair-obscur d’une maison tranquille. Soudain, les contours du réel commencent à se brouiller, et peu à peu, le rêve et la fantaisie prennent le dessus. Dans son nouveau travail, Andro Eradze façonne une vision renouvelée du surréalisme, où une composition d’image impeccable et un travail sonore saisissant frappent directement l’inconscient, plongeant les sens dans un océan de beauté absolue.
Andro Eradze (né en 1993, Tbilissi, Géorgie) est un artiste et cinéaste dont la pratique pluridisciplinaire explore les intersections entre présence, mémoire et spectralité. À travers la photographie, l’installation, la vidéo et le cinéma expérimental, Eradze examine l’agency des entités non humaines au sein de paysages où les frontières entre expériences humaines et non humaines se brouillent. Ses projets convoquent souvent des espaces liminaux, explorant les gestes inattendus et les relations subtiles entre objets, plantes et animaux. Il a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives ainsi qu’à des projections dans des institutions internationales telles que MoMA PS1 (New York), la 59e Biennale de Venise, The New Museum (New York), WIELS (Bruxelles), GAMeC (Bergame), la 22e Biennale Sesc_Videobrasil (São Paulo), la 14e Biennale de Kaunas (Lituanie), et la Fondation Vincent van Gogh Arles.
Claire Lance : A Homeward Bound - Fiction expérimentale | hdv | noir et blanc | 9:9 | France | 2024
Claire Lance
A Homeward Bound
Fiction expérimentale | hdv | noir et blanc | 9:9 | France | 2024
A travers un plan séquence hypnotique nous sommes transportés au cœur d'une maison, où le noir et blanc négatif révèle un espace indéfini entre mémoire et sidération. Fluctuant sous le vernis social, le regard se métamorphose, la maison dévoile ses secrets, les murs eux-mêmes semblent souffler des récits oubliés et des vérités indicibles.
Claire Lance (née en 1987, France) est une artiste qui utilise des médiums étroitement liés à l’optique humaine. Ses projets explorent la cognition et la persistance des images culturelles dans la perception, à travers la vidéo, l’installation et la photographie. Évoluant dans le temps, les œuvres de Lance fonctionnent souvent comme des tests de Rorschach, révélant ce qui est généralement invisible ou décrit comme intangible ou non objectif. La ville-monde, où les échelles et les dimensions s’interpénètrent en strates successives, crée des espaces virtuels et impalpables, accessibles uniquement au regard. Ces lieux indéterminés mais familiers invoquent la métaphore et la persistance des images que nous portons en nous — individuellement et culturellement — en tant que spectateur·rices. Ses œuvres ont été exposées à la galerie Ofr à Paris, au 39e FIFA à Montréal, au Kurzfilmwoche de Ratisbonne en Allemagne, et ont été publiées à plusieurs reprises dans le magazine britannique Carpark. En 2023, elle est invitée par le CIRM (Centre International de Recherche Mathématiques) pour un workshop intitulé « Maths and Art: Common Creation ». Elle est titulaire d’un master en Pratique et Théorie de l’Art Contemporain de l’Université Paris 8 Sorbonne. Elle a collaboré avec différents réalisateurs en tant que directrice de la photographie sur des tournages, ainsi que pour des commandes auprès de titres de presse tels que L’Obs, Trax ou Technikart.
Denis CÔtÉ : Jours Avant La Mort De Nicky - Fiction expérimentale | dcp | couleur et n&b | 19:30 | Canada | 2024
Denis CÔtÉ
Jours avant la mort de Nicky
Fiction expérimentale | dcp | couleur et n&b | 19:30 | Canada | 2024
Derrière le volant de sa petite voiture, Nicky a l'air d'être en pleine mission. Les routes défilent mais les idées dans sa tête restent insondables et désespérées. Un repas, la découverte d'un fusil, des rencontres fortuites: le mystère reste entier.
Dans les années 90, il tourne une quinzaine de courts métrages, puis a été journaliste et critique de cinéma avant de réaliser son premier long métrage Les états nordiques en 2005. Son 4e long métrage, Carcasses (2009), est présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes pendant que Curling, remporte les honneurs au Festival de Locarno en 2010. Vic+Flo ont vu un ours (2013) a obtenu l'Ours d'argent de la Berlinale en Allemagne pour son innovation. Toujours à la Berlinale, il a présenté quatre longs métrages en Compétition officielle. Les films singuliers de Denis Côté ont été montrés dans des centaines de manifestations cinématographiques en plus de faire l'objet d’une quarantaine de rétrospectives à travers le monde.
Cathy Lee Crane, John Di Stefano : Tra - Vidéo | hdv | couleur | 5:35 | USA, Canada | 2024
Cathy Lee Crane, John Di Stefano
Tra
Vidéo | hdv | couleur | 5:35 | USA, Canada | 2024
‘Tra’ est une ode au cinéaste italien Pier Paolo Pasolini. ‘Tra’ synthétise le récit de son film ‘Teorema’ (1968) en mettant en évidence ses moments interstitiels. L'acte de courir, qui apparaît tout au long du film, est isolé et utilisé pour exposer les courants sous-jacents du film.
John Di Stefano est artiste/ cinéaste, écrivain et commissaire d’exposition. Son travail met en relation l’intime et le social, le quotidien et l’histoire, à travers des formes hybrides de pratiques documentaires et la forme essayistique. Son œuvre aborde souvent son passé d’immigrant à travers une perspective queer, notamment dans son long métrage You Are Here (2009), présenté en première au Festival International du Documentaire de Marseille. Ses œuvres primées ont également été présentées à la Videonale (Bonn), à la Whitechapel Gallery, à Tensta Konsthall, au Musée d’Art Moderne de Barcelone, à Para/Site (Hong Kong) et à l’Anthology Film Archives. Ses écrits critiques apparaissent dans diverses publications internationales. Il enseigne à l’Université Concordia (Montréal). Cathy Lee Crane est cinéaste expérimentale ; son travail puise dans les archives historiques pour produire des films lyriques relevant de l’histoire spéculative. Lauréate d’une bourse Guggenheim, elle a bénéficié en 2015 de la première rétrospective de son œuvre à la National Gallery of Art (Washington D.C.). Ses films primés — notamment Pasolini’s Last Words (2012) — ont été projetés à la Viennale, à la Cinémathèque Française, au BFI et à Arsenal/Berlin. Son intérêt pour les frontières l’a conduite à réaliser Crossing Columbus (2020), consacré à la ville frontalière de Columbus, au Nouveau-Mexique, un film soutenu par la Rockefeller Foundation et le Harun Farocki Institut à Berlin. Elle enseigne à Ithaca College (New York).
Louis Rizzo Naudi : In Here - Fiction expérimentale | mov | couleur et n&b | 8:50 | Royaume-Uni | 2024
Louis Rizzo Naudi
In Here
Fiction expérimentale | mov | couleur et n&b | 8:50 | Royaume-Uni | 2024
« Nous rêvons de voyager à travers l’univers… mais l’univers n’est-il pas en nous ? Nous ne connaissons pas les profondeurs de notre esprit. Le chemin mystérieux mène vers l’intérieur. L’éternité, avec ses mondes du passé et du futur, est en nous ou n’est nulle part. Le monde extérieur est un monde d’ombres ; il projette son ombre dans le royaume de la lumière. À présent, en effet, il semble si sombre, solitaire, informe en nous ; mais combien différent il nous apparaîtra lorsque cette éclipse sera passée, et que le corps et l’ombre se seront retirés. Nous jouirons plus que jamais, car notre esprit aura été privé. » — Novalis, Pollen (1798). Traduction et adaptation à partir de l’édition allemande originale, avec l’aide de la traduction anglaise de W. Hastie dans Hymns and Thoughts on Religion (1888).
Louis Rizzo Naudi est un cinéaste britanno-maltais. Sa pratique explore l’expérience du sublime et la nature construite de la perception visuelle, sa caméra se tournant souvent vers les phénomènes naturels, les paysages et la technologie. Il est titulaire d’une licence en études cinématographiques de King’s College London — où il a reçu le prix de mémoire pour son essai consacré au sublime dans les images de la Station spatiale internationale — ainsi que d’un master en anthropologie cognitive et évolutionnaire de l’Université d’Oxford, où il a mené des recherches sur la manière dont les expériences du sublime peuvent encourager des comportements prosociaux, tels que la générosité. Ses films ont été projetés dans toute l’Europe, notamment à l’International Film Festival Rotterdam, au Festival international du film de Karlovy Vary, au British Film Institute et au Tate St Ives, et ont également été utilisés comme supports de relaxation dans des hôpitaux, pour des patient·es en cours de procédure médicale.
Stefan Koutzev : Restbestand - Documentaire | 16mm | couleur | 19:24 | Bulgarie, Allemagne | 2025
Stefan Koutzev
Restbestand
Documentaire | 16mm | couleur | 19:24 | Bulgarie, Allemagne | 2025
Au cœur du cycle obsédant de la production industrielle de cercueils, le travail humain contraste avec le stock inépuisable que génère la chaîne. À l’ère de la fabrication assistée par ordinateur et de la surexploitation massive des ressources naturelles, Unsold Copies aspire à un moment de repos, un souffle hors de l’assemblage mécanique, tandis que l’humanité ne cesse de s’ensevelir elle-même dans les vestiges d’un monde matériel.
Stefan Koutzev est un cinéaste bulgare vivant et travaillant à Cologne. Son travail se concentre sur des formes narratives situées entre l’écriture scénaristique et les pratiques documentaires, ainsi que sur la réalisation de films expérimentaux et de créations sonores. Ses courts métrages — dont RESTBESTAND (2025), HAUSPAUSEN (2024) et SCHWÄRMEN (2020) — ont été présentés à DOK Leipzig, à l’Odense International Film Festival, au Beijing International Short Film Festival, au Stockholm International Film Festival et aux Rencontres Internationales Paris/Berlin. En 2026, il présentera en première mondiale son premier long métrage, WHY HASN’T EVERYTHING DISAPPEARED YET, une exploration hybride et multilingue de l’appartenance, des origines et des migrations.
Anouk Chambaz : Di Notte - Film expérimental | 16mm | couleur | 8:10 | Suisse, Slovénie | 2025
Anouk Chambaz
Di Notte
Film expérimental | 16mm | couleur | 8:10 | Suisse, Slovénie | 2025
La nuit tombe sur la montagne. Une voiture solitaire serpente le long de la route. Au volant, quelqu'un fredonne une étrange berceuse
Anouk Chambaz (Renens, 1993) travaille avec l’image en mouvement, explorant les seuils entre les espaces, les rêves et les individus. Elle est diplômée en cinéma de l’ECAL (Lausanne) et en philosophie de La Sapienza (Rome). Elle a reçu le Prix Combat (vidéo) en 2022, ainsi que des mentions spéciales au Prix Francesco Fabbri en 2023 et au Festival international du film de Rio de Janeiro en 2024. En 2025, elle est finaliste du Talent Prize.
Andro Eradze propose la vision surréelle d’une maison paisible au crépuscule. Claire Lance traverse en plan séquence une maison comme espace cinématographique où se dévoile un espace indéfini recelant des vérités indicibles. Denis Côté suit Nicky, qui semble être en mission au volant de sa voiture. Les idées dans sa tête restent insondables. Cathy Lee Crane dresse une ode à Pier Paolo Pasolini et à son film "Théorème", à partir des moments interstitiels du film. Louis Rizzo Naudi s’intéresse au caractère construit de la perception visuelle de la nature. Stefan Koutzev filme le travail humain, à l’heure de la surexploitation excessive des ressources naturelles, alors que l’humanité s’ensevelit continuellement dans les restes d’un monde matériel. Anouk Chambaz suit une voiture solitaire qui avance sur une route en montagne, de nuit. La conductrice commence à chanter une étrange berceuse…
Séance spéciale
Musée de la Chasse et de la Nature
62 rue des Archives - 75003 Paris / Métro : Hôtel de Ville, ligne 1 / Rambuteau, ligne 11 / Arts et Métiers, lignes 3 et 11 / Etienne Marcel, ligne 4
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"Nature vive"
Bea De Visser : The Sonic Gaze - Installation multimédia | 0 | couleur | 6:10 | Pays-Bas | 2025
Bea De Visser
The Sonic Gaze
Installation multimédia | 0 | couleur | 6:10 | Pays-Bas | 2025
Un cheval est placé dans un espace clos, sur un tapis roulant aquatique, doublement enfermé par le seul bruit de l’eau qui éclabousse. Nous entendons bien davantage que ce que nous voyons, en raison des fréquences enregistrées et de l’amplitude auditive propre au cheval. Grâce à la compression des hauteurs, à un équipement d’enregistrement spécialisé et à des captations sonores réalisées loin du plateau, l’expérience auditive de l’animal a été rendue audible pour les humains. Il en résulte une représentation acoustique de la perspective subjective de l’animal. À travers le filtre sonore du cheval, nous entendons un monde différent — mais tout aussi réel, de celui montré à l’écran. Tandis que notre regard reste humain, nos oreilles, elles, accèdent à la complexité de sa réalité sonore.
Bea de Visser est reconnue pour son art filmique, ses installations et ses performances sonores. Son travail peut être décrit comme une pratique fondée sur les médias numériques — du point de vue d’une peintre et conteuse qui appréhende le monde à travers différentes lentilles. Les animaux constituent un motif récurrent dans son œuvre. Ses travaux les plus récents se concentrent sur des formes de narration non anthropocentriques. Elle mêle fiction et quotidien, et met en évidence les structures de pouvoir, de domination et de contrôle. Son œuvre séduit le spectateur par un langage audiovisuel riche, exploratoire dans sa narration. Bea de Visser vient d’un parcours en peinture et d’une formation en son électroacoustique. Elle a d’abord commencé sa carrière comme artiste sonore et performeuse dans la scène des clubs et les artist-run spaces des années 1980. Bea de Visser a étudié à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam (1993–1995).
Eginhartz Kanter : Misdirected Impulse - Film expérimental | 16mm | couleur | 2:50 | Allemagne, Autriche | 2025
Eginhartz Kanter
misdirected impulse
Film expérimental | 16mm | couleur | 2:50 | Allemagne, Autriche | 2025
Misdirected Impulse montre des paysages naturels et des parcs désertés à travers de longs plans fixes. Des arrangements pittoresques d’arbres et de buissons se déploient dans un calme silencieux, jusqu’à ce qu’une lumière fumante surgisse soudainement et rompe l’apaisement. Le staccato de plans très brefs qui suit, où la lumière se dirige autant vers la caméra que vers le spectateur, agit comme une attaque contre le regard et la perspective, dissolvant toute vision romantisée de la nature.
Eginhartz Kanter (*1984, Leipzig) a étudié les arts plastiques, les études culturelles et la photographie à l’Université d’art et de design de Linz, à l’Académie des beaux-arts de Vienne et à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Dans son approche artistique, il interroge les frontières et les conventions du quotidien ainsi que des environnements de vie. Ses interventions (sub)urbaines négocient des aspects du public et entretiennent souvent un lien direct avec l’architecture.
Sonia Levy : We Marry You, O Sea, As A Sign Of True And Perpetual Dominion - Doc. expérimental | 4k | couleur | 19:28 | France, Royaume-Uni | 2025
Sonia Levy
We Marry You, O Sea, as a Sign of True and Perpetual Dominion
Doc. expérimental | 4k | couleur | 19:28 | France, Royaume-Uni | 2025
We Marry You, O Sea aborde Venise et sa lagune “par en dessous”, en déplaçant l’attention vers les processus bio-géomorphologiques immergés — vitaux, altérés, continuellement en mutation — plutôt que vers les récits, maintes fois racontés, de l’histoire politique et militaire de la ville. Le tournage sous-marin ouvre de nouvelles voies de connaissance des matérialités de la lagune et révèle un environnement fracturé, troublé, qui complique les récits historiques dominants, ceux qui ne commencent qu’au-dessus de la surface. En s’accordant au rythme du flux et du reflux, on commence à percevoir les interactions entre terre et eau, vie et décomposition, et les processus intimes qui composent ce milieu. Observer les formes de vie rendues possibles dans cet espace aquatique endommagé oblige à sonder les transformations profondes qu’il a subies. We Marry You O Sea as a Sign of True and Perpetual Dominion tire son titre de la formule prononcée lors du rituel vénitien des Épousailles de la mer, célébré chaque année le jour de l’Ascension entre le XI? et le XVIII? siècle : le Doge, figure souveraine de la République, “épousait” symboliquement la lagune en y jetant un anneau d’or, proclamant ainsi la domination de Venise sur les eaux. L’artiste revisite cette relation multiséculaire entre la ville et son milieu aquatique, en interrogeant l’héritage persistant de ces volontés de maîtrise. Comment imaginer d’autres futurs pour Venise si l’on commence par éprouver la lagune comme un espace vivant, habité par une multiplicité de formes de vie et de mort ? Dans la lagune — un espace façonné depuis des siècles par des interventions humaines continues — zones humides et infrastructures sont depuis longtemps imbriquées. L’essor de Venise comme carrefour commercial et centre d’innovation navale au Moyen Âge a entraîné des aménagements hydrauliques majeurs pour maintenir des eaux peu profondes à des fins défensives. Mais au XX? siècle, les impératifs de modernisation ont transformé des pans entiers des marais en raffineries de pétrole et en l’un des plus grands terminaux à conteneurs d’Italie, faisant de la lagune une frontière industrielle. L’anthropologue urbaine Clara Zanardi a montré comment ces mutations ont reconfiguré les divisions sociales tout en provoquant une dégradation écologique irréversible ayant profondément bouleversé les formes de vie lagunaires. Le film restitue ces histoires de modernisation en entrelaçant de rares photographies d’archives provenant du Fonds photographique Giacomelli de Venise avec des images sous-marines du présent. L’inversion négative noir-et-blanc appliquée aux vues immergées accentue la portée historique des archives, reliant passé et présent et laissant affleurer les futurs possibles dans les eaux contaminées de la lagune. Une bande sonore originale — mêlant chœurs humains et enregistrements subaquatiques — renforce encore les correspondances entre espaces immergés et domaines humains. La composition saisit les pulsations de la lagune et les empreintes de l’activité industrielle : des sons aquatiques noyés par le vacarme des embarcations aux battements réguliers des machines au milieu de la marée montante. Elle révèle ainsi les profondes imbrications entre les activités humaines et les faibles profondeurs de la lagune.
Sonia Levy est une artiste et cinéaste, d’ascendance berbère et polonaise. Son travail, fondé sur des enquêtes situées et interdisciplinaires, examine les implications des logiques occidentales d’expansion et d’extraction, et la manière dont ces forces s’inscrivent dans la transformation et la gouvernance des mondes hydrosociaux. Sa pratique cherche à sonder les seuils qui ont façonné — et continuent d’influencer — les conditions nécessaires à l’épanouissement du vivant.
Martí Madaula : Tramuntana - Film expérimental | dcp | noir et blanc | 18:27 | Espagne | 2025
Martí Madaula
Tramuntana
Film expérimental | dcp | noir et blanc | 18:27 | Espagne | 2025
Dans une zone reculée du nord de l’Espagne, le vent porte un nom : la Tramuntana. La Tramuntana prend ce qu’elle veut — vêtements, arbres, bateaux, et les habitants du paysage, qui vivent sous la menace constante d’être emportés par sa force. Ce film est un portrait lyrique de ce vent furieux, tissé à partir des récits transmis par les villageois.
Martí Madaula est un artiste et cinéaste basé à Madrid. Il est titulaire d’un diplôme en beaux-arts de l’Université de Barcelone, d’un Master of Visual Arts de la LUCA School of Arts de Gand (Belgique) et d’un Master of Fine Arts en film, vidéo, nouveaux médias et animation de la School of the Art Institute of Chicago. En 2019, il reçoit le Prix extraordinaire des Beaux-Arts de l’Université de Barcelone. En 2021, il obtient la prestigieuse bourse de la Fondation “la Caixa” pour poursuivre ses études aux États-Unis. Son dernier film, Tramuntana, a connu sa première mondiale au Museum of Modern Art (MoMA) de New York, dans le cadre de Doc Fortnight 2025, le festival international du film et des médias non fictionnels du MoMA. Son premier film, The Living Wardrobe, a été présenté en première mondiale dans la section Opening Scenes de Visions du Réel 2024, l’un des plus importants festivals internationaux de documentaire et de cinéma du réel. Madaula a participé à des résidences artistiques dans des institutions prestigieuses telles que le Centre Pompidou (Paris) ou la Haus der Kulturen der Welt (Berlin). Il a exposé son travail dans des expositions personnelles et collectives à l’international.
Arjuna Neuman : Promise - Doc. expérimental | 16mm | couleur | 2:30 | Canada, Allemagne | 2025
Arjuna Neuman
Promise
Doc. expérimental | 16mm | couleur | 2:30 | Canada, Allemagne | 2025
Quelle est la possibilité, la barbarie ou la folie de créer de l'art, de la poésie, des films alors qu'un génocide se déroule sous nos yeux ?
Arjuna Neuman est un artiste et écrivain. Il a présenté des expositions personnelles rétrospectives de mi-carrière au MACBA de Barcelone, au musée Munch d’Oslo, à la Belkin Gallery de Vancouver, et prochainement à la Kunsthalle Bern. Il a également signé des expositions personnelles à la Kunsthalle Wien, au CCA Glasgow, à The Showroom (Londres), à la TPW Gallery (Toronto), à la Whitechapel Gallery (Londres), à l’Istanbul Modern (Turquie), au MAAT (Portugal), entre beaucoup d’autres. Son travail a été présenté à la Berlin Biennale, à la Sharjah Biennial, à Bergen Assembly, à la 56? Biennale de Venise, à la Qalandia Biennial, à la Ural Industrial Biennial, à Hacer Noche au Mexique, ainsi que dans de nombreuses grandes expositions collectives. Ses films ont été sélectionnés dans des festivals tels que la Berlinale, Images Festival, Doclisboa ou Third Horizon. En 2024, il reçoit le Artist Moving Image Prize au Les Rencontres Internationales Festival ; la même année, il est résident à la Villa Aurora, après avoir été fellow au Flaherty Seminar en 2022. Ses œuvres figurent dans les collections de la Belkin Collection, du Collectors Circle de la Kunsthalle Bern, de l’IAC Lyon et de Platform UK. Une monographie à paraître lui est consacrée chez Archive Books. Comme écrivain, il a publié des essais dans Relief Press, Into the Pines Press, The Journal for New Writing, VIA Magazine, Concord, Art Voices, Flaunt, LEAP, Hearings et e-flux. Il est également le fondateur de Archive of Belonging, une plateforme et une ressource dédiée au soutien des migrants et des réfugiés.
Léonard Pongo : Tales From The Source - Film expérimental | 0 | couleur | 38:19 | Belgique, Congo (RDC) | 2024
Léonard Pongo
Tales From The Source
Film expérimental | 0 | couleur | 38:19 | Belgique, Congo (RDC) | 2024
Tales from the Source propose un regard sur les paysages de la République démocratique du Congo afin de traduire quelque chose de leur puissance, de leur diversité et de leur savoir insondables. Le paysage y apparaît comme un personnage à part entière — une entité vivante, habitée par les symboles des traditions congolaises. L’approche visuelle emprunte aux techniques de l’imagerie multispectrale, produisant une expérience d’un autre monde, traversée de lumières et de couleurs surréelles. Associée à une composition musicale originale de Bear Bones, Lay Low, l’œuvre nous plonge dans un dialogue sensoriel avec le paysage, un être intelligent et sans âge, en transformation constante, qui vient défier notre perception.
Léonard Pongo (né en 1988 à Liège, Belgique) est un artiste visuel et cinéaste vivant et travaillant entre la Belgique et la République démocratique du Congo. Son travail explore les complexités de la perception et de la représentation, tout en remettant en question les représentations conventionnelles de la RDC, en s’attachant aux récits et symboles traditionnels et à leur relation au territoire. Formé à l’origine au photojournalisme, Pongo entame son parcours artistique en 2011 lorsqu’il se rend en RDC pour couvrir les élections présidentielles. Cette expérience transforme profondément son approche : il passe d’une documentation objective à une pratique plus subjective et expérientielle. Sa famille et les communautés locales l’encouragent alors à dépasser sa perspective initiale pour développer un regard plus nuancé et intime sur la vie congolaise. Pongo est reconnu pour ses installations multimédias combinant textiles, photographie, techniques d’impression variées et images en mouvement. Son travail s’enracine dans les cosmologies et traditions orales congolaises, en particulier dans l’idée que « tout n’est pas visible ». Grâce à des techniques spécialisées — dont la photographie en spectre complet, qui capte des longueurs d’onde invisibles à l’œil humain — il révèle des dimensions du paysage et de l’expérience habituellement dissimulées. Son projet au long cours The Uncanny (2011–2017) explore le quotidien en RDC à travers des images en noir et blanc empreintes d’une atmosphère onirique, tandis que Primordial Earth (2017–en cours) se concentre sur le territoire, mobilisant photographie couleur, textiles et installations vidéo pour évoquer une sensation de spiritualité et d’interconnexion. Son dernier film, Tales from the Source (2021–2024), prolonge cet ancrage dans les récits traditionnels, en s’attachant aux cultures luba et en soulignant l’imbrication profonde entre culture et environnement. Sa démarche collaborative implique un travail étroit avec les communautés à travers la RDC, puisant dans leurs savoirs, récits et traditions, afin de créer des formes visuelles qui prolongent la lignée des traditions luba en forgeant des expressions contemporaines liées aux concepts et visions ancestraux. Son travail a été exposé à l’international dans des institutions majeures telles que le Bozar – Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la Tate Modern à Londres, la Biennale de Dakar (Sénégal) ou encore le Nasher Museum of Art à Duke University. En 2023, sa première monographie The Uncanny est publiée chez Gost Books, et en 2025 il est sélectionné parmi les « Future Greats » d’ArtReview par le photographe Roger Ballen.
Bea De Visser filme un cheval dans l’environnement clos d’un dispositif d’entrainement aquatique et nous fait écouter ce que le cheval entend. Eginhartz Kanter nous entraîne dans des paysages, et attaque les représentations naturalistes et romantiques de la nature. Sonia Levy explore la lagune de Venise, maintenue à une faible profondeur au Moyen Âge pour des raisons défensives puis transformée en frontière industrielle. Martí Madaula fait le portrait de la "Tramuntana", vent violent dont la force se manifeste dans le paysage : il plie les troncs d’arbres et érode la végétation qui ose pousser sous son emprise. Arjuna Neuman filme un paysage, dont émerge une invocation à la liberté. Léonard Pongo engage un dialogue visuel avec la terre de la République démocratique du Congo et ses récits ancestraux, le paysage devenant une entité vivante, habitée par le symbolisme des traditions.
Projection
Musée de la Chasse et de la Nature
62 rue des Archives - 75003 Paris / Métro : Hôtel de Ville, ligne 1 / Rambuteau, ligne 11 / Arts et Métiers, lignes 3 et 11 / Etienne Marcel, ligne 4
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"Collision, percussion, télescopage"
Aidan Timmer : Tarik En Ik - Doc. expérimental | 4k | couleur | 21:48 | Pays-Bas, Belgique | 2025
Aidan Timmer
Tarik en Ik
Doc. expérimental | 4k | couleur | 21:48 | Pays-Bas, Belgique | 2025
En revisitant les images d’un détournement survenu lors du journal télévisé national néerlandais, en 2015, Aidan Timmer, qui a désormais le même âge que l’auteur des faits, réfléchit à cet événement. En regardant le jeune homme peiner à réciter une lettre en direct à la télévision, Aidan se rapproche émotionnellement du garçon qui avait pris son père en otage.
Aidan Timmer (né à Amsterdam, Pays-Bas) développe un travail principalement ancré dans le champ audiovisuel. Il s’est plongé de plus en plus profondément dans le documentaire, l’essai filmique et les formes hybrides. La plupart de ses films ou de ses œuvres naissent d’une fascination obsessionnelle pour tout ce qui tente de transmettre une vérité ou une forme de véracité. Il envisage ses films comme des explorations essayistiques de l’objectivité et de l’illusion d’impartialité. Tarik en Ik met en scène la relation émotionnelle et obsessionnelle avec une peur issue du passé.
Gael Peltier : Percussion Mécanique - Performance | mov | couleur | 2:2 | France | 2018
Gael Peltier
Percussion mécanique
Performance | mov | couleur | 2:2 | France | 2018
Pour Gaël Peltier, la vidéo est avant tout le moyen d’enregistrer une performance dont la répétition n’est pas envisageable. Il s’agit d’un art de l’instant qui, comme ici, conduit à une destruction mécanique violente. La proximité avec le cinéma tient dans les procédures des actions auxquelles il se livre, se mettant volontiers en danger et acceptant comme un cascadeur les contraintes et les risques d’une opération minutieusement préparée. Au-delà de cette parenté technique et de références auxquelles on pense inévitablement, tel Crash de David Cronenberg d’après le roman de J. G. Ballard, tout dans cette œuvre s’oppose au cinéma. Il n’y a pas de récit, on se concentre sur un accident, sur l’accélération qui l’y conduit et sur le choc brutal auquel se soumet le performeur. Celui-ci se place entièrement dans le réel ; seuls les protections et le harnachement du conducteur distinguent ce crash volontaire d’un événement fortuit, tel qu’il s’en produit souvent sur la route. Cette similitude intrigue l’œil et indique l’existence d’un désir latent, non seulement de voir mais de participer à ce qui généralement n’est perçu que comme un événement dramatique aux conséquences souvent mortelles.
Gaël Peltier développe une pratique où l’attitude prévaut sur la production d’objets, de ready-mades ou de films, inscrivant son travail dans la lignée d’artistes sans œuvre. Il se définit comme un « artiste infra-conceptuel par défaut », adoptant une position latérale où un protocole appliqué au réel devient matériau. Ses projets mobilisent des engagements précis : prise de 30 kg de surpoids à New York pour un rôle inexistant (La Conjuration, 2010), collision automobile comme action critique (Percussion Mécanique, 2018), ou interventions qui troublent légèrement une situation ordinaire. La vidéo enregistre ces processus, non pour produire un effet, mais pour rendre visibles les conditions d’apparition dans un contexte réel. Il est exposé en France et à l’étranger depuis 2002.
Clement Roussier : Myrninerest - Doc. expérimental | hdcam | couleur | 14:16 | France | 2025
Clement Roussier
MYRNINEREST
Doc. expérimental | hdcam | couleur | 14:16 | France | 2025
Seule dans sa chambre une femme danse; un touriste erre dans les rues animées de Tokyo ; une poète parle de rivières, de pitié et de fantômes.
Clément Roussier est né en 1984. Il est l'auteur de deux recueils de poésie (Maintenant il est toujours trois heures; Fondane) publiés en 2025 aux éditions Derrière la salle de bain; ainsi que d'un roman, Sullivan et les ciels de feu des soirs de la savane, publié en 2020 chez l'École des Loisirs. Dans le silence et dans le bruit, sa première réalisation, remporte le Grand Prix de la Compétition Française au FID Marseille 2023.
Ruth HÖflich : The Flood - Film expérimental | 4k | couleur et n&b | 19:15 | Allemagne, Australie | 2024
Ruth HÖflich
The Flood
Film expérimental | 4k | couleur et n&b | 19:15 | Allemagne, Australie | 2024
The Flood recontextualise un épisode historique d’inondation survenu dans les années 1960, un événement qui avait submergé et partiellement détruit une serre horticole ainsi que la propriété attenante, au sein des infrastructures urbaines contemporaines et de leur dette persistante envers les interventions sur le territoire. À mesure que les images intérieures et extérieures se heurtent, l’inondation prend un double sens : celui d’une submersion physique et celui d’une remontée psychique à la surface.
Ruth Höflich est une artiste visuelle travaillant l’image en mouvement et la photographie. Née à Munich, elle est actuellement basée à Naarm/Melbourne. Son travail a été projeté et exposé à l’international, notamment à la National Gallery of Victoria, chez Gertrude Contemporary, au Rotterdam International Film Festival, à Images Festival, au Pravo Ljudski Film Festival et à l’Art Gallery of NSW. Elle est actuellement chercheuse associée au Powerhouse Museum de Sydney, où elle développe un nouveau film. Elle est titulaire d’un MFA du Bard College, New York.
Mohamed Bourouissa : Généalogie De La Violence - Fiction | dcp | couleur | 15:15 | France | 2024
Mohamed Bourouissa
Généalogie de la violence
Fiction | dcp | couleur | 15:15 | France | 2024
Imaginez un film sur les violences policières — sans violence. Un film où rien ne se passe, et pourtant vous restez sidéré. Une violence invisible, dissimulée sous l’humiliation légale. Une domination enveloppée dans des protocoles polis. J’ai commencé à parler de ce court métrage en 2018, mais son idée me hantait sans doute depuis la fin des années 1990, lorsque j’ai commencé à être constamment arrêté par la police pour des « contrôles d’identité aléatoires ». J’ai ressenti l’urgence de raconter cette histoire intime. Avec sa série de sculptures en aluminium coulé — esquisse du projet plus vaste Généalogie de la Violence — Mohamed Bourouissa cherche à transmettre les sensations intimes qu’une procédure formelle peut infliger, les traces qu’une pratique judiciaire systématique peut inscrire, au-dehors comme au-dedans du corps. Ces sculptures représentent des instants de palpation lors de fouilles corporelles. Elles évoquent la tension entre des fragments de corps et les mains qui les examinent, révélant un point de contact entre les corps sociaux et le corps de l’État. L’artiste dévoile l’expérience intérieure de ce que la notion de contrôle impose en termes de dépossession corporelle. Cette intériorité se matérialise dans le vide qui habite les œuvres. À travers elles, Mohamed Bourouissa figure une dynamique émotionnelle qui met en scène deux corps masculins — soulignant le rapport de force et la domination de l’un sur l’autre.
Mohamed Bourouissa est né en 1978 à Blida (Algérie). Il vit et travaille à Gennevilliers. Il est représenté par les galeries Mennour (Paris) et Blum (Los Angeles). Exposé en 2010 au Palais de Tokyo et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à l’occasion de Dynasty — une proposition commune des deux institutions visant à mettre en lumière une nouvelle génération d’artistes français — Mohamed Bourouissa a depuis présenté son travail dans de nombreux musées et biennales internationales (Rencontres internationales de la photographie d’Arles ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Centre Pompidou, Paris ; New Museum, New York ; Barnes Foundation, Philadelphie ; Stedelijk Museum, Amsterdam ; Frankfurt am Main ; Le Bal, Paris ; Haus der Kunst, Munich ; Biennales de Sydney, Sharjah, La Havane, Lyon, Venise, Alger, Liverpool, Berlin ; Triennale de Milan…). Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées (Centre Pompidou, Paris ; SF MoMA, San Francisco ; LACMA, Los Angeles ; Collection Pinault ; Fondation Louis Vuitton, Paris ; The Israel Museum, Israël…).
Chun Wang : Budapest Is Grey And Blue, But Hell Is Purple - Film expérimental | 0 | couleur et n&b | 16:10 | Taiwan, Hongrie | 2023
Chun Wang
Budapest Is Grey And Blue, But Hell Is Purple
Film expérimental | 0 | couleur et n&b | 16:10 | Taiwan, Hongrie | 2023
Ces images apparaissent dans ce monde uniquement grâce à un garçon gitan de dix-huit ans, Pisti. Une rencontre fortuite, une faille existante dans notre chaîne de cause et d’effet. Comme ouvrir une porte et réaliser qu’elle n’a pas de fin, et qu’elle ne pourra désormais plus jamais être refermée. “Je” est un lieu où les événements ont lieu, une exploration existentielle.
WANG Chun (né en 1988, Taïwan) est technicien en production vidéo et producteur de films. Sa pratique s’appuie sur les transformations entre différents langages créatifs (ceux de l’image, du texte, du son et du corps), à la recherche des limites du langage et tentant de mesurer la distance contenue dans l’acte de regarder.
Aidan Timmer regarde les images d’un jeune homme armé faisant irruption sur le plateau du JT néerlandais en 2015 pour y lire une lettre. Il a aujourd’hui le même âge que celui du jeune homme à l’époque. Gael Peltier réalise une performance sans récit, qui conduit à une destruction mécanique violente. Clément Roussier filme l’errance d’un touriste dans les rues animées de Tokyo, un poète qui parle de rivières, de pitié et de fantômes, une femme qui danse seule dans sa chambre le Butō. Entre différents fils narratifs, incluant une voiture stationnée, un laboratoire de biosciences et un jardin, Ruth Höflich analyse une inondation invisible qui a submergé une pépinière sous serre, l’eau agissant à la fois comme acteur et comme cadre conceptuel. Mohamed Bourouissa filme un jeune homme subissant un contrôle d’identité, alors qu’il est en voiture avec son amie. Chun Wang filme en Hongrie des apparitions, un garçon tsigane de 18 ans et Béla Tarr.