Programme Paris
Samedi 29 novembre 2025
Aujourd'hui, les Rencontres Internationales Paris/Berlin vous invitent au Studio Bastille, en entrée libre, pour deux séance de projection et une table ronde, à 13h, 15h et 17h, et à la Cité internationale des arts pour deux séances, également en entrée libre, pour deux séances spéciales à 18h et 20h.
Projection
Studio Bastille
2 ter Place de la Bastille - 75012 Paris / Métro : Bastille, lignes 1,5 et 7
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"Etranges communautés"
Kevin Sepp : Goodbye Regina - Doc. expérimental | 16mm | | 8:48 | Allemagne | 2025
Kevin Sepp
GOODBYE REGINA
Doc. expérimental | 16mm | | 8:48 | Allemagne | 2025
La Alpes italiennes du Sud n’est pas réputée pour sa scène tuning, et pourtant, elle existe. Un petit groupe de jeunes hommes s’y est retrouvé pour exprimer à sa manière son attachement au territoire. Leurs voitures de sport japonaises glissent étrangement à travers les villages historiques, le long des pentes alpines et au cœur de paysages à couper le souffle. GOODBYE REGINA est une lettre d’adieu du réalisateur à sa grand-mère, qui a grandi dans ces montagnes. Le film explore le lien entre l’ancien et le nouveau, sans les opposer. Dans un paysage où rien ne semble changer, les machines apparaissent comme des créatures issues de cette nature même. Il en résulte une sorte de documentaire naturaliste, une collection d’impressions loin des images de carte postale destinées aux touristes.
Kevin Sepp est un réalisateur et monteur basé à Berlin. Issu des sciences humaines, il est un cinéaste autodidacte dont l’intérêt pour des formes courtes et visuellement denses l’a conduit à travailler dans le domaine du film commercial. En parallèle de ses projets commandités, il poursuit une recherche personnelle et continue d’explorer de nouvelles possibilités. Ses collaborations avec des musicien·nes et d’autres artistes influencent fortement sa perception du son à l’image et façonnent l’atmosphère de son travail. Ses films ont été présentés dans des festivals tels que le Berlin Commercial et les Berlin Music Video Awards, ainsi que sur des plateformes comme Directors’ Library, Sleek Magazine et Crack Magazine.
Steve Hawley, Steve Dutton : Midville - Doc. expérimental | mp4 | couleur | 13:20 | Royaume-Uni, Slovénie | 2025
Steve Hawley, Steve Dutton
Midville
Doc. expérimental | mp4 | couleur | 13:20 | Royaume-Uni, Slovénie | 2025
« Midville » était le nom pseudonyme donné à une école d’art des Midlands, au Royaume-Uni, lorsqu’elle fut étudiée pendant trois ans à partir de 1967 par deux sociologues. Le livre qui en résulta, Art Students Observed, publié en 1973, est devenu un document classique de la littérature sur l’enseignement artistique, l’endroit où l’art « romantique » et l’art « conceptuel » se sont affrontés pour la première fois. 58 ans plus tard, j’ai retrouvé les étudiant·es du livre et les ai interrogé·es sur leurs souvenirs et leurs expériences (parfois traumatiques). Nous avons recréé « Midville » sous la forme d’une mini-opéra collage de 13 minutes, assisté par IA, où les étudiant·es — tels qu’ils et elles étaient alors et tel·les qu’ils et elles sont aujourd’hui — livrent leurs témoignages à travers des voix générées par IA, des chœurs, des avatars et des images originales du monde réel.
Steve Hawley est un artiste basé à Ljubljana, appartenant depuis 1981 à la seconde vague des artistes vidéo britanniques. Son travail porte sur le langage, l’humour et la nature de la mémoire à travers le film et la vidéo d’archives. Ses œuvres ont été montrées dans des festivals vidéo et diffusées dans le monde entier. Ses travaux autour du mythe et de la ville incluent Ghost, réalisé à Hong Kong et projeté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2000. War Memorial (2017) a été nommé pour le prix du meilleur court documentaire au Sheffield DocFest, et son livre Men, War and Film, consacré aux films de messages Calling Blighty de la Seconde Guerre mondiale, a été publié en 2022. Steve Dutton est un artiste et commissaire occasionnel basé dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Sa pratique s’étend au dessin, au son, à l’image en mouvement et au texte, avec une attention portée à l’exploration des intersections et des chevauchements entre langage, espace et temps. Il développe actuellement un nouveau corpus d’œuvres intitulé The Phantom Industry. Son travail engage les actes de lire, dessiner, peindre, parler et écrire, et pourrait être décrit avant tout comme une pratique fondée sur le langage.
Arthur Debert : La Conférence Des Instruments Savants - Vidéo expérimentale | 4k | couleur | 9:1 | France | 2024
Arthur Debert
La Conférence des Instruments Savants
Vidéo expérimentale | 4k | couleur | 9:1 | France | 2024
Dans un amphithéâtre en bois construit en 1933 pour l’étude des animaux et des plantes, un groupe d’outils anciens assiste à une conférence qui semble porter sur les animaux et leurs mouvements, mais les outils comprennent peu à peu qu’il s’agit des êtres vivants qui leur ont donné leur nom et parfois même leur forme.
Né en 1990 à Paris, Arthur Debert vit et travaille entre Nancy et Berlin. Son travail prend forme dans la collaboration et l’échange, interroge la transmission et la survivance des savoirs qui s’inscrivent dans les anecdotes individuelles, les mémoires collectives et la technologie. Les aspects performatifs des objets porteurs de connaissances et de leurs processus de transition sont transcrits en installations, vidéos et éditions. Arthur Debert est diplômé de l’École de l’Image à Épinal (2011), de l’École Supérieure d’Art de Lorraine à Metz (2013), et a participé à l’École Offshore à Shanghai (2014-2015), programme de recherche de l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy. Son travail a été présenté au Centre Dürrenmatt Neuchâtel (2025), la Triennale de la Jeune Création (Luxembourg, 2013 et 2021), à Koraï (Chypre, 2023), du Ann Arbor Film Festival (Michigan, 2022), dans le cadre du Berlin Art Prize (2018) et primé au Festival du film indépendant de Berlin (2023).
Jinjoo Yang : Coming Home - Installation vidéo | 4k | couleur | 12:57 | Canada | 2024
Jinjoo Yang
Coming Home
Installation vidéo | 4k | couleur | 12:57 | Canada | 2024
Le film traverse les espaces de stockage cachés du Musée des beaux-arts de Montréal, révélant des œuvres dont les dossiers de provenance demeurent incomplets. Certaines portent les traces de déplacements en temps de guerre et d’omissions délibérées ; d’autres ont changé d’attribution, modifiant les récits qui leur sont attachés. Le film suit la manière dont les structures institutionnelles déterminent ce qui devient visible et ce qui reste irrésolu. À mesure que la caméra chemine à travers les réserves, Coming Home observe le musée comme un système d’organisation actif, où les œuvres sont continuellement recontextualisées. Le spectateur découvre la collection comme une archive invisible et est invité à s’orienter dans un lieu où la certitude demeure partielle et l’orientation toujours instable.
Jinjoo Yang est une artiste et architecte basée à Montréal, dont les films naissent d’un engagement direct avec des lieux spécifiques. Elle travaille dans des intérieurs institutionnels, utilisant des mouvements de caméra contrôlés pour suivre la manière dont les espaces contiennent et médiatisent leurs histoires. Sa pratique oscille entre observation et construction, transformant des environnements réglementés en paysages temporels où visibilité, autorat et mémoire se déplacent subtilement. Parmi ses œuvres récentes figurent Coming Home, tourné dans les réserves du Musée des beaux-arts de Montréal, et Occupied, un film à venir construit autour d’infrastructures héritées de la guerre froide. Ses projets ont été présentés à l’international dans des institutions telles que le Musée des beaux-arts de Montréal, le Center for Architecture à New York et la Royal Danish Academy of Fine Arts à Copenhague.
Mladen Bundalo : Every Time You Leave, You Are Born Again - Documentaire | mp4 | couleur | 25:0 | Bosnie-Herzégovine, Belgique | 2025
Mladen Bundalo
Every time you leave, you are born again
Documentaire | mp4 | couleur | 25:0 | Bosnie-Herzégovine, Belgique | 2025
Le bruit hypnotique et ronronnant du moteur d’un autobus résonne, accompagné du grondement de l’intérieur du véhicule. La voix de l’auteur, proche et intime, nous entraîne dans un monologue intérieur. Nous sommes en route vers Prijedor, sa ville natale en Bosnie et le lieu de ses départs perpétuels. Avant d’y arriver, il nous faut d’abord appréhender le départ en tant qu’espace dans lequel nous pouvons grandir et renaître.
Mladen Bundalo (né en 1986 à Prijedor) est un artiste interdisciplinaire, cinéaste et auteur d'origine bosniaque, actuellement basé à Bruxelles. Ses films-essais explorent les thèmes de l'appartenance et de la condition humaine dans le contexte de la migration, de la diaspora ainsi que les périodes d'incertitude et de crise.
Kevin Sepp filme un groupe de jeunes hommes dans des voitures de sport, qui traversent les paysages alpins du Tyrol. Steve Hawley et Steve Dutton interrogent d’anciens étudiants de Midville, école d’art au Royaume-Uni devenue le centre mondial de l’art conceptuel à ses débuts. Arthur Debert filme un amphithéâtre en bois des années 1930 pour l’étude des animaux et des plantes, où un groupe d’outils anciens assiste à une conférence. Jinjoo Yang révèle les espaces cachés des réserves du Musée des Beaux-arts de Montréal, examine comment les structures institutionnelles façonnent la visibilité, et remet en question la manière dont les récits autour des œuvres sont façonnés par des actes d’omission et de reclassification. Mladen Bundalo interroge l’archétype de la séparation – le départ du foyer et de la terre natale, et le besoin de revenir et de questionner depuis une nouvelle position, comme membre de la diaspora.
Projection
Studio Bastille
2 ter Place de la Bastille - 75012 Paris / Métro : Bastille, lignes 1,5 et 7
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"Maisons qui tremblent"
Pierre-jean Giloux : Biomimetic Stories # 3. Dholera - Fiction expérimentale | 4k | couleur | 7:0 | France | 2024
Pierre-jean Giloux
Biomimetic Stories # 3. Dholera
Fiction expérimentale | 4k | couleur | 7:0 | France | 2024
Dholera dévoile la vision dystopique de cette ville éponyme, imaginée au cœur du paysage désertique de l’État indien du Gujarat. Son immense réseau d’autoroutes, de voies ferrées surélevées, de pylônes électriques et de châteaux d’eau s’étend à perte de vue sur un terrain aride, sans végétation, balayé par des tourbillons de poussière. Ce vaste projet urbain — dont les travaux ont débuté il y a plus de dix ans — est aujourd’hui pratiquement à l’arrêt. Des prises de vue in situ réalisées par drone révèlent l’ampleur de ce chantier inachevé, où certains bâtiments symboliques du plan initial réapparaissent virtuellement sous forme de nuages de points. Le film fait surgir le fantôme de la ville de Dholera : un chantier spectral où des ruines du futur fissurent l’idée même d’utopie.
Pierre Jean Giloux, né en 1965, est lauréat de la Villa Kujoyama, Kyoto en 2015 et lauréat du Grand Prix Art Vidéo au Festival Côté Court de Pantin en 2016. Pratiquant une forme de réalité augmentée, il montre ses installations dans des musées et centres d’art tels que le Museum du Botanique à Bruxelles, la Criée, Centre d’art contemporain de Rennes, le Barbican à Londres, le Moma d’Hiroshima et le Musée national d’Osaka au Japon ainsi que dans les galeries DNA à Berlin, Sophie Scheidecker et Christophe Gaillard à Paris, Cristina Guerra à Lisbonne, la Bank MABsociety à Shanghai. Ses œuvres sont présentes dans des collections privées (à Paris, Rennes, Bruxelles et Tokyo, Pierre Darier en Suisse, An-Sammlung à Munich) et publiques (Fonds d’art contemporain - Paris collection et Ville de Marseille).
Thomas Leon : To Ashes - Vidéo | 0 | couleur | 5:6 | France | 2025
Thomas Leon
To Ashes
Vidéo | 0 | couleur | 5:6 | France | 2025
To Ashes explore les seuils entre réalité et hallucination machinique, interrogeant les technologies contemporaines de génération d’images — en particulier l’intelligence artificielle — et leur influence sur notre perception du réel. Réalisée selon un processus hybride mêlant modélisation 3D et outils de génération basés sur l’IA, la vidéo se déploie en un long travelling continu à travers une mégastructure brutaliste en perpétuelle métamorphose. Les formes architecturales se délitent, se transforment ; des particules semblables à de la cendre s’élèvent dans l’air. Cette désagrégation est accompagnée d’un paysage sonore expérimental, où synthétiseurs analogiques et voix altérées font affleurer l’idée d’un effondrement latent. Peu à peu, l’architecture cède la place à des structures cristallines instables. La réalité vacille. À la fin, quelque chose rompt, glisse, disparaît. Il faut que tout brûle.
Thomas Léon développe sa pratique en fusionnant cinéma, arts graphiques et images issues des nouvelles technologies. Il crée des films, des installations vidéo et sonores immersives, ainsi que des dessins en grand format. Son oeuvre explore les interrelations entre mémoire, sensualité, expériences intimes et imaginaire, en s’appuyant sur des fictions, qu’elles soient sociales, urbanistiques, climatiques etc. Il s’inspire notamment de la science-fiction et de la littérature utopique et développe le plus souvent ses travaux par l’intermédiaire des outils contemporains de création d’images (modélisation 3D, IA, etc.). Il participe régulièrement à des projections ou expositions en France et à l’étranger: « Listening to Transparency » au Minsheng Art Museum de Shanghai (Chine, 2017), « Cruces Sonoros : Mundos Posibles » au MAC de Santiago de Chile (Chili, 2016), « Rendez-vous 11 » à l'Institut d'art contemporain à Villeurbanne (2011) et à la South African National Gallery à Cape Town (Afrique du Sud, 2012). Il a notamment suivi les résidences : Drawing Factory organisée par le CNAP et le Drawing Lab (Paris) en 2021 ; la résidence à Taiwan, organisée par le Grame, centre national de création musicale (Lyon) et le Digital Art Center (Taipei) en 2011. Ses oeuvres sont notamment présentes dans les collection du CNAP et de la Fondation Louis Vuitton. Thomas Léon vit et travaille à Montreuil.
Liliia Filina : Inner Immigration - Film expérimental | 35mm | couleur | 3:36 | Russie | 2025
Liliia Filina
INNER IMMIGRATION
Film expérimental | 35mm | couleur | 3:36 | Russie | 2025
Dans une ville d’Europe de l’Est sans nom, quelques jeunes se retrouvent pris entre une résistance silencieuse et une complicité passive, tandis que leur pays sombre dans la guerre. Les rues de la ville, autrefois familières, deviennent un paysage de peur. Tourné dans un style sobre et d’observation, Inner Emigration est un portrait hanté d’une génération suspendue dans l’immobilité, contrainte de traverser une réalité en ruine qui n’offre plus aucun choix clair.
Lily Filina est une artiste et réalisatrice, née en 1999 à Kaluga, en Russie. Diplômée de la Rodchenko Art School, dans la classe de Sergueï Bratkov, elle travaille comme réalisatrice publicitaire et développe des projets indépendants à l’intersection du cinéma et de la vidéo d’art. En 2024, un film de Liliya a été présenté dans la programmation du Festival international du film de Rotterdam. En 2024 également, son projet "Internal Emigration" a reçu le soutien du programme Yandex360.
Melanie Manchot : Line Of Sight (the Tower) - Vidéo | 0 | couleur | 12:7 | Allemagne, Suisse | 2025
Melanie Manchot
Line Of Sight (The Tower)
Vidéo | 0 | couleur | 12:7 | Allemagne, Suisse | 2025
Tournée dans une tour de télécommunications désaffectée, autrefois abritant des équipements militaires secrets, cette œuvre prolonge mon enquête sur les montagnes et leurs architectures en tant qu’espaces d’enchevêtrements entre humains et milieux naturels. Elle revient plus précisément encore au village alpin d’Engelberg, où je réalise des travaux depuis 2010. Dans Line of Sight, la caméra explore une structure désertée, un espace laissé derrière. Comme si chacun avait quitté les lieux en plein geste, les environnements portent les traces d’une vie passée, depuis longtemps disparue. À l’intérieur comme à l’extérieur, la caméra observe cette architecture déroutante au fil de longs panoramiques et travellings, jusqu’à un moment d’envol qui dévoile la structure — comme flottant dans l’espace. Lorsque la tour était en fonction, elle assurait de multiples usages, notamment celui d’abri et de refuge durant les tempêtes. Une pièce remplie de vieux matelas témoigne de ces moments de danger. Le titre Line of Sight renvoie à ces tours perchées au sommet des montagnes, se faisant face à distance et permettant d’anciennes formes de communication. Avec l’évolution technologique, ces tours sont désormais des dinosaures : solitaires, obsolètes, devenant ainsi des symboles d’endurance, de résistance et de modes d’échange révolus. En 2025, cette tour est en cours de transformation en un espace dédié au « divertissement de montagne » — accentuant la dichotomie d’industries alpines qui ne cessent d’accroître la fréquentation des sommets et des glaciers, contribuant de fait à l’accélération du changement climatique.
Artiste visuelle et cinéaste basée à Londres, Melanie Manchot utilise la photographie, le film, la vidéo et le son pour mener des enquêtes approfondies sur nos identités individuelles et collectives. Son travail interroge et mobilise des actes de soin, de résistance et de communalité afin d’engager les urgences sociales et politiques de nos sociétés. Ses films explorent des formes innovantes de narration, portés par une compréhension aiguë du pouvoir du cinéma à traiter des enjeux cruciaux et à produire un impact profond. Toutes ses œuvres filmées reposent sur une recherche ancrée dans des lieux spécifiques, et les paysages montagneux constituent un motif récurrent permettant d’aborder la fragilité des environnements dont nous avons la charge. Les œuvres de Manchot ont été présentées dans des expositions en musées et galeries à l’international, et elle prépare actuellement une vaste exposition personnelle au Royaume-Uni pour le début de l’année 2026. Son premier long métrage, STEPHEN, commandé par la Liverpool Biennial, aborde le jeu d’argent, les addictions, la guérison et la santé mentale à travers une articulation entre fiction narrative et documentaire. Distribué en salles par Modern Film en 2024, il continue d’être présenté en exposition sous forme d’installation multi-écrans. Manchot travaille actuellement à son deuxième film, Self Storage, tandis qu’un autre long métrage – un hybride fiction/documentaire intitulé One Day As A Tiger, est en développement.
Susanna Wallin : Lizzy - Doc. expérimental | 0 | couleur | 15:0 | Suède, USA | 2024
Susanna Wallin
Lizzy
Doc. expérimental | 0 | couleur | 15:0 | Suède, USA | 2024
Lizzy est le fruit des jours passés à la suite de la mort d’une voisine, disparue dans la maison où elle avait vécu toute sa vie, au bord de la rivière Hillsborough à Tampa, en Floride, et qui a laissé derrière elle un orgue électrique adressé à la cinéaste, sans aucune note. Le recevoir fut comme une énigme sauvage. Comment une histoire peut-elle se poursuivre entre les mains d’une autre ? Quelles forces organisent le récit ? En tissant l’intérieur avec l’extérieur, la poussière avec le marécage, la célébration avec la critique, le film traverse des notions binaires telles que soi–monde, vérité–fiction, témoigner–imaginer, et nature–expérience, entre autres.
Susanna Wallin est une artiste et cinéaste engagée dans des questions liées à ce que nous faisons de notre temps, de nos corps et des outils dont nous disposons pour vivre une vie. Elle explore ses sujets à travers des contextes, des modalités et des temporalités diverses, s’immergeant souvent longuement dans un lieu particulier. Attentive à ce qui émerge dans l’hésitation, dans le « faire ensemble », par l’expérimentation et l’ouverture, elle prête une oreille à l’indicible, avec la fiction comme pratique. Née et élevée en Suède, elle a étudié le cinéma et la pratique/la théorie artistiques à Goldsmiths College et à l’University of the Arts London, au Royaume-Uni. Elle a reçu de nombreux prix, notamment The Flamin London Artist Film and Video Award, New Approaches (Film London, UK), Pure Fiction (Suède), ainsi que des commandes du UK Film Council, de Channel 4, de la BBC, de l’Arts Council England, d’Arte France/Allemagne, de SVT (Suède) et du BFI au Royaume-Uni. Ses films primés circulent entre salles de cinéma et espaces d’exposition, et ont été montrés notamment au MOCA LA, à The American Cinematheque, au Barbican, à la Whitechapel Gallery, dans le métro londonien, à l’ICA et au British Film Institute. Ces dernières années, Wallin développe plusieurs projets de longs métrages, dont l’un, tourné en Floride, est actuellement en postproduction. Elle fait partie de la Research School de l’University of the Arts London, où elle prépare un doctorat par la pratique, et elle est professeure assistante en cinéma et vidéo à l’University of South Florida, aux États-Unis. Elle vit et travaille entre Tampa et Londres.
Niklas Buescher : Center - Fiction expérimentale | 16mm | couleur | 20:0 | Allemagne | 2024
Niklas Buescher
Center
Fiction expérimentale | 16mm | couleur | 20:0 | Allemagne | 2024
Une journée dans le complexe du Sony Center à Berlin. Deux personnes se rencontrent dans la salle d’attente d’un chiropracteur. Elles sont fatiguées, toutes les deux. Pendant ce temps, le bâtiment reste en chantier, en permanence.
Niklas Buescher a étudié les arts plastiques à la Gerrit Rietveld Academie d’Amsterdam. Il y obtient en 2019 son diplôme avec son premier court métrage. En 2021, il commence des études de réalisation à la Deutsche Film- und Fernsehakademie Berlin. Depuis, il a réalisé plusieurs courts métrages de fiction, chacun centré sur un lieu différent de la ville.
Gerard & Kelly : E For Eileen - Fiction | 4k | couleur | 23:35 | USA, France | 2024
Gerard & Kelly
E for Eileen
Fiction | 4k | couleur | 23:35 | USA, France | 2024
Un personnage énigmatique passe son dernier jour dans la maison qu’elle a conçue et construite. Sa solitude est interrompue par l’arrivée d’anciens amis qui menacent de la submerger sous le poids du passé. Fiction spéculative, E for Eileen est entièrement tourné dans la villa E-1027 d’Eileen Gray — l’un des trois monuments historiques français de l’ère moderne, et le seul édifié par une femme.
Gerard & Kelly sont des artistes visuels et cinéastes dont la pratique interdisciplinaire traverse le film, la performance et l’installation, intégrant chorégraphie, écriture, impression, dessin et sculpture. Basés à Paris depuis 2018, ils sont connus pour des projets conceptuellement rigoureux et fondés sur la recherche, qui interrogent les questions de mémoire et d’histoire, de sexualité et de formation de la subjectivité. Gerard & Kelly collaborent depuis le début des années 2000 pour développer un corpus d’œuvres distinctif qui place le mouvement, le récit et la théorie critique en dialogue direct avec l’architecture et le site. Leurs projets se déploient souvent dans des espaces modernistes emblématiques et ont été présentés dans des institutions majeures en Europe et aux États-Unis. Issus des fermes de l’Ohio et des régions minières de Pennsylvanie, Brennan Gerard et Ryan Kelly se rencontrent à New York et entament une collaboration qui les conduit au Whitney Museum Independent Study Program, où ils sont boursiers Van Lier en 2009-2010, puis à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où ils obtiennent tous deux un MFA en 2013, au sein du studio interdisciplinaire dirigé par l’artiste Mary Kelly. Ruins, leur première exposition personnelle dans une institution européenne, a été présentée par le Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes en 2022-2023. Des expositions personnelles et performances ont également été présentées à la Galerie Marian Goodman, Paris (2025), à la Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence (2024), au Centre Pompidou, Paris (2023), à la Galerie Marian Goodman, New York (2022), au MAMCO, Genève (2020), au MOCA, Los Angeles (2020), au Festival d’Automne, Paris (2017 et 2019), au Getty Museum, Los Angeles (2019), à Pioneer Works, New York (2018), au Palais de Tokyo, Paris (2016), au New Museum, New York (2014), et à The Kitchen, New York (2014). Ils ont participé à la NGV Triennial 2023 à la National Gallery of Victoria, Melbourne, aux Chicago Architecture Biennials 2023 et 2017, ainsi qu’à la biennale Made in L.A. 2014 au Hammer Museum, Los Angeles. Leur travail a également été présenté dans des expositions collectives au Château La Coste, Le Puy-Sainte-Réparade (2025), à la Collection Lambert, Avignon (2024), à Le Commun, Genève (2024), sur la High Line, New York (2023), au FRAC Franche-Comté, Besançon (2022), et au Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2015), entre autres. Gerard & Kelly ont reçu de nombreuses distinctions, dont le VIA Art Fund (2024), le programme Mondes nouveaux du Ministère de la Culture (2023), la Graham Foundation (2014) et Art Matters (2013). Leurs œuvres figurent dans les collections permanentes du Carré d’Art, Nîmes, du FRAC Franche-Comté, Besançon, du Solomon R. Guggenheim Museum, New York, du LACMA – Los Angeles County Museum of Art, du Hammer Museum, Los Angeles, de la National Gallery of Victoria, Melbourne, du Musée Serralves d’art contemporain, Porto, et du Whitney Museum of American Art, New York.
Pierre-Jean Giloux fait émerger le spectre de la ville de Dholera, fantôme d’un projet urbain à l’abandon dans une région désertique de l’Inde. Thomas Léon explore le passage entre réalité et hallucination machinique en générant une architecture de mégastructures de béton en perpétuelle mutation. Liliia Filina, dans une ville d’Europe de l’Est sans nom, où tout ce qui est familier devient paysage de peur, filme des jeunes dans un état de désespoir, entre résistance silencieuse et complicité passive, tandis que leur pays sombre dans la guerre. Melanie Manchot filme une tour désaffectée qui abritait autrefois du matériel militaire secret, et scrute le paysage alpin comme espace d'interactions complexes entre humain et nature. Dans une région marécageuse de Floride, Susanna Wallin explore une maison vide, qui devient une énigme impossible à résoudre. Niklas Buescher fictionnalise le Sony Center de Berlin, qui semble être un chantier éternel, déjà usé, où des personnes épuisées se croisent. Gerard & Kelly imaginent Eileen Gray, alors qu’elle passe ses derniers moments dans la maison qu’elle a conçue et construite. Sa solitude interrompue par l’arrivée de vieux amis, elle lutte pour ne pas se noyer dans le passé.
Forum
Studio Bastille
2 ter Place de la Bastille - 75012 Paris / Métro : Bastille, lignes 1,5 et 7
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
Table ronde
"Les musées et les centres d'art contemporains vont-ils disparaître ?"
Trois curateur.rices de musées sont invité.e.s à discuter de leurs pratiques curatoriales et à partager leurs expériences et leurs points de vue.
Participant.e.s :
– Christophe Galois - Curateur, responsable des expositions - Mudam Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg.
– Jonathan Pouthier - Attaché de conservation au Musée national d’art moderne - Centre Pompidou, en charge de la programmation de la collection des films, Paris, France.
– Valentine Umansky - Curatrice - International Art, Tate Modern, Londres, Royaume Uni.
Modération:
Nathalie Hénon / Jean-François Rettig – Directeur.rice des Rencontres internationales Paris/Berlin
Le titre donné à cette table ronde, « Les musées et les centres d'art vont-ils disparaître ? », est délibérément quelque peu provocateur, mais invite avant tout à réfléchir aux raisons pour lesquelles ces lieux restent plus nécessaires et importants que jamais.
Aussi, alors qu'Ito Steyerl en 2013 posait la question "Is the Museum a Battlefield?" et désignait le musée comme un lieu d'articulation critique essentiel de nos sociétés contemporaines, le plus probable n'est-il pas que, dans les décennies à venir, les musées et lieux d'art contemporain ne soient plus que des champs de ruines ? Alors que notre époque est traversée par une pluralité de crises –démocratique, climatique, écologique–, et par la montée des populismes et des extrêmes droites qui tendent à instrumentaliser la culture en la réduisant à une fonction partisane dissociée du bien commun, une question centrale se pose : les lieux de culture et d’art contemporain auront-ils encore du sens dans un monde marqué par ces effondrements ? La réponse est sans doute affirmative, mais elle suppose de réinterroger les conditions de leur nécessité, de leurs enjeux et de leur pertinence.
L’une des idées directrices des Rencontres Internationales Paris/Berlin cette année est celle énoncée par Roland Barthes lors de son premier cours au Collège de France en 1977, intitulé "Comment vivre ensemble : simulations romanesques de quelques espaces quotidiens" où il envisage la possibilité d’une sociabilité singulière où coexisteraient l’indépendance de l’individu et l’appartenance à un collectif, le rêve d’une vie à la fois libre et partagée, sans l’aliénation à un discours. Barthes qualifiait cette perspective d’utopique, mais la tension qu’elle exprime demeure au cœur de nos questionnements : comment faire des lieux d’art des espaces critiques et hospitaliers, capables d’articuler autonomie et commun ?
C'est cette tension que nous souhaitons explorer avec les participants, en nous concentrant sur leurs pratiques, leurs expériences et leurs perspectives, dans le but de partager une réflexion commune sur l'avenir des lieux d'art contemporain.
Séance spéciale
Cité internationale des arts
18 rue de l'Hôtel de Ville - 75004 Paris / Métro : Pont Marie, ligne 7 / Saint Paul, ligne 1
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
Carte blanche à Antoni Muntadas, "Political Advertisement XI (1952-2024)"
Pour sa carte blanche, Antoni Muntadas a choisi de projeter « Political Advertisement XI (1952-2024) », coréalisé avec Marshall Reese.
En présence d’Antoni MuntadasAntoni Muntadas, Marshall Reese : Political Advertisement XI (1952-2024) | Documentaire exp. | hdv | couleur et n&b | 1:38:00 | Espagne, USA | 2024
Antoni Muntadas, connu pour son exploration critique de la communication, du pouvoir et des médias est l’une des figures incontournables de la scène artistique contemporaine. Sa démarche peut être rattachée au courant post-conceptuel, avec des œuvres – vidéos, installations, interventions publiques, textes… - qui abordent des questions sociales et politiques, et remettent en question la perception de l’information. « Political Advertisement XI (1952-2024) », coréalisé avec Marshall Reese, illustre l’évolution des stratégies publicitaires des campagnes présidentielles aux Etats-Unis, avec l’exploitation médiatique de la peur, des préjugés et des émotions, portant un regard critique sur le rôle des médias en politique et leurs effets sur la démocratie, et résonnant fortement avec l’actualité politique actuelle et la montée en puissance des extrêmes.
Projection
Cité internationale des arts
18 rue de l'Hôtel de Ville - 75004 Paris / Métro : Pont Marie, ligne 7 / Saint Paul, ligne 1
Entrée libre tout public dans la limite des places disponibles
Accréditation professionnels et badge jeunes : accès gratuit prioritaire dans la limite des places disponibles
"I.A. capital"
Aurèle Ferrier : Claws - Doc. expérimental | 4k | couleur | 18:27 | Suisse, Chine | 2025
Aurèle Ferrier
Claws
Doc. expérimental | 4k | couleur | 18:27 | Suisse, Chine | 2025
CLAWS est un essai en images mouvantes composé de plans glissés à travers des villes en expansion rapide, dérivant des terrains périphériques vers des noyaux denses avant de s’ouvrir de nouveau sur l’horizon. Dans des cadres largement dépourvus de présence humaine, l’architecture, les matériaux et le son transforment l’expansion urbaine en un champ de perception — un espace où la géométrie persiste, où l’intention vacille, et où la terre se souvient.
Aurèle Ferrier est un artiste visuel suisse travaillant avec le film, explorant les environnements construits et les périphéries urbaines. CLAWS conclut sa trilogie consacrée aux paysages façonnés par l’humain. Ses œuvres en images mouvantes ont été présentées notamment au Hiroshima City Museum of Contemporary Art (Hiroshima), à l’IDFA (Amsterdam), aux Rencontres Internationales (Paris/Berlin), à l’Open City Documentary Festival (Londres), à l’Anthology Film Archives (New York) et à l’Image Forum (Tokyo).
Moritz Frei : Am I The Sleeping Bag Of My Soul? - Film expérimental | mp4 | couleur | 3:53 | Allemagne | 2025
Moritz Frei
Am I the sleeping bag of my soul?
Film expérimental | mp4 | couleur | 3:53 | Allemagne | 2025
Des clowns autour d’un piano inondé, d’étranges courtiers en bourse, des fontaines en carton dans l’espace urbain. Sans structure narrative définie, les frontières entre soi, corps et conscience se brouillent. Des signes familiers deviennent étrangers, les espaces se dissolvent, les significations échappent. Malgré son abstraction, le film semble étrangement accordé à notre présent. Comme s’il révélait un malaise plus profond et enfoui sous la surface des images du quotidien, difficile à nommer, mais pourtant pleinement perceptible.
Moritz Frei est un artiste visuel qui travaille avec l’installation, la vidéo, le texte et le son. Sa pratique oscille entre analyse et absurdité, utilisant l’humour comme stratégie pour interroger les structures sociales et médiatiques. L’expérimentation, et la possibilité de l’échec, fait partie intégrante de son processus, lui permettant d’explorer avec légèreté les mécanismes de contrôle et de perception. Frei a étudié à la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig. Pendant de nombreuses années, il a travaillé à temps partiel dans des vidéoclubs, la Filmgalerie 451 à Berlin et Alpha 60 à Leipzig, deux lieux de référence pour le cinéma expérimental et international. Cette expérience a affûté son regard sur la matérialité et la puissance des images en mouvement. Le point de départ de son travail artistique et cinématographique fut la première tasse de café qu’il a partagée avec Bruno Ganz, pour son film Meine erste Tasse Kaffee (Ma première tasse de café).
Michael Dietrich : Zone Of Silence (scream Machine) - Film expérimental | hdv | couleur | 9:30 | Autriche | 2025
Michael Dietrich
zone of silence (scream machine)
Film expérimental | hdv | couleur | 9:30 | Autriche | 2025
Le film expérimental Zone of Silence (Scream Machine) explore l’interaction entre lumière, brouillard et résonance pour évoquer l’isolement intérieur et la désorientation psychique. La ville est enveloppée d’une atmosphère dense ; reflets lumineux et sons étouffés composent une « zone de silence » où l’orientation comme la communication commencent à se dissoudre. Inspiré des problèmes historiques de navigation maritime — lorsque les signaux de brume devenaient inaudibles dans certaines conditions météorologiques — le film transpose ce phénomène dans le domaine de l’inconscient humain. Le concept psychanalytique de « zone de silence » formulé par Theodor Reik devient un motif central, désignant les émotions refoulées et la difficulté à les traverser. La séquence finale montre l’inscription « EUROPA » s’effaçant peu à peu, sombre reflet du futur politique du continent. Par son atmosphère saturée, sa composition mêlant enregistrements de terrain et sons synthétisés, et son usage de métaphores visuelles, le film propose une exploration profonde du vide intérieur et de la quête d’orientation.
Michael Dietrich (*1985, Vienne, Autriche) a étudié le social design à la HfbK de Hambourg ainsi que la photographie à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Son travail explore l’impact des interventions humaines sur la nature, déployant souvent, à travers la vidéo et l’acousmatique, des scénarios troublants.
David Kelley : African Union - Film expérimental | mp4 | couleur | 4:4 | USA | 2025
David Kelley
African Union
Film expérimental | mp4 | couleur | 4:4 | USA | 2025
African Union répond aux révélations de 2018 concernant la surveillance chinoise au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba. Réalisé à partir d’IA générative, d’images commerciales issues de banques d’images et de séquences documentaires, le film explore l’impérialisme numérique, l’extraction des données, et les enchevêtrements idéologiques de l’intelligence artificielle au sein des dynamiques politiques et technologiques en constante évolution entre la Chine et l’Afrique.
David Kelley explore les écologies cachées de l’infrastructure globale — de l’extraction minière en eaux profondes et la route de la soie aux sables bitumineux de l’Alberta et à l’extraction des terres rares en Chine. Travaillant entre film, photographie, installation et sculpture, il examine comment la technologie, la modernité, l’écologie et la mémoire opèrent comme des systèmes de médiation interdépendants. Sa pratique s’inspire du film-essai, de l’ethnographie expérimentale et du théâtre expérimental, utilisant la forme comme un espace d’expérience affective, d’ambiguïté et de transgression. Kelley envisage la recherche comme un processus esthétique, privilégiant les modes sensoriels et spéculatifs plutôt que purement discursifs. Ses projets impliquent souvent des productions in situ, des recherches d’archives et l’intégration d’objets du quotidien ou de constructions théâtrales au sein d’environnements immersifs. Des spécimens scientifiques — empruntés à des collections d’histoire naturelle ou réinterprétés en verre, céramique ou pierre — ancrent ses installations dans une histoire matérielle tout en ouvrant la voie à des rencontres surréelles et spéculatives. Son travail a été exposé à l’international, notamment au Museum of Modern Art de New York, aux Rencontres Internationales Paris/Berlin et à The Bank, Shanghai. Ses prochaines présentations incluent le LACMA à Los Angeles et la Global Visions FotoFest Biennial 2026 à Houston. Kelley est titulaire d’un MFA de l’UC Irvine et a été boursier du Whitney Independent Study Program en 2010–2011.
Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon : Apple - Film expérimental | mov | couleur | 4:0 | France | 2025
Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon
Apple
Film expérimental | mov | couleur | 4:0 | France | 2025
Everything is Real montre les pommes les plus rouges, les call centers les plus verts, les salles de serveurs avec le plus de câbles, les employés les plus souriants, les livreurs avec leurs plus beaux colis, les bénévoles les plus efficaces, les montagnes de déchets les plus grandes – mais les pousse au paroxysme du stéréotype : insensiblement, les stéréotypes versent dans l’extrême.
Stéphane Degoutin est artiste et chercheur. Son travail explore les « systèmes obscurs », les structures qui passent souvent inaperçues mais organisent nos vies : de l’air conditionné aux aéroports internationaux, de la musique pour plantes vertes aux infrastructures urbaines. Il tente une forme de reverse engineering de ces logiques cachées, pour imaginer d’autres façons de penser et d’agir. Gwenola Wagon est artiste et chercheuse. Elle est Professeure des Universités et elle enseigne à l’École des Arts de la Sorbonne à l’Université Paris 1. À travers des installations, des films, des performances et des livres, elle imagine des récits alternatifs et paradoxaux pour penser le monde numérique contemporain.
Soren Thilo Funder : Mirror Touch (archipelago Dlc_01) - Fiction | 4k | couleur | 19:21 | Danemark | 2024
Soren Thilo Funder
Mirror Touch (Archipelago DLC_01)
Fiction | 4k | couleur | 19:21 | Danemark | 2024
La synesthésie miroir-tactile est un phénomène neurologique dans lequel une personne ressent physiquement la même sensation de toucher que celle qu’elle voit éprouvée par quelqu’un d’autre. Un stimulus perçu par un sens déclenche ainsi une sensation dans un autre. Dans la vidéo Mirror Touch (Archipelago DLC_01), les employés de l’entreprise de trading à haute fréquence Archipelago™ sont soumis à une série de tests expérimentaux destinés à développer une forme d’empathie synthétique. Le processus vise à réunifier l’espace du corps et celui de la cognition ; le corporel et l’immatériel ; le réel et l’imaginaire. Accompagné par les acteur·ices du film, le spectateur est guidé par une voix autoritaire dans un voyage suggestif qui mène des terminaux de trading jusqu’à la réalité physique de l’usine. Là, la matérialité brute — et violente — du sol industriel revient en force : le corps du travailleur y demeure le témoin physique de l’empreinte, elle aussi violente, du progrès.
Søren Thilo Funder est un artiste visuel travaillant principalement la vidéo et l’installation. Ses œuvres fonctionnent comme des hybridations de fictions populaires, de tropes culturels et de situations socio-politiques, de projections et d’histoires. Elles sont des constructions narratives qui insistent sur la formation de nouveaux sens dans la fine membrane qui sépare les fictions des réalités. Attentif aux histoires écrites et non écrites, aux paradoxes de l’engagement social, aux glissements temporels et au besoin de récits non linéaires, Thilo Funder propose des espaces où peuvent se produire des rencontres temporelles, politiques et mémorielles à contre-courant.
Bart Groenendaal : Sensitivity - Fiction | hdv | couleur | 10:18 | Pays-Bas | 2024
Bart Groenendaal
Sensitivity
Fiction | hdv | couleur | 10:18 | Pays-Bas | 2024
Une jeune femme erre dans un quartier d’affaires la nuit et, à l’aube, rencontre sept inconnus solitaires, qui tombent chacun sous le charme de son énergie. Inspiré par l’imaginaire des Primitifs flamands et réalisé en collaboration avec une véritable guérisseuse quantique, le film est une méditation sur le désir de connexion dans un contexte urbain néolibéral
Dans de courts films narratifs, des documentaires et des installations, Bart Groenendaal (Amsterdam, 1975) explore la manière dont le cinéma façonne notre subjectivité sociale et le monde qui nous entoure, en tant qu’expression toujours changeante d’une idéologie.
Zachary Epcar : Sinking Feeling - Fiction expérimentale | 16mm | couleur | 20:0 | USA | 2024
Zachary Epcar
Sinking Feeling
Fiction expérimentale | 16mm | couleur | 20:0 | USA | 2024
Trois employés de bureau se remémorent une expérience où ils se sont retrouvés piégés dans le tunnel transbay de San Francisco, chacun dérivant vers des fantasmes de sexe, de mort et d’autres formes d’intimité avec des inconnus. « Une œuvre envoûtante, ample et transportante, faite de tension suspendue, qui cherche de nouvelles formes d’intimité dans l’aseptisé. Un parc de bureaux urbain devient un bassin de réflexion pour les fantasmes érotiques d’un train déraillé où nous attendons, tremblons et survivons ensemble. » — Jury du 25 FPS
Zachary Epcar (né à San Francisco) est un cinéaste dont les films ont été projetés dans les festivals internationaux de Toronto, New York, Rotterdam, San Francisco, Vancouver, Édimbourg et Melbourne ; au Berkeley Art Museum & Pacific Film Archive, à Media City, IndieLisboa, European Media Art Festival, EXiS, 25 FPS ; ainsi que lors de programmations monographiques au Museum of Contemporary Art Chicago, au Museum of the Moving Image et à Black Hole Cinematheque. Ses films ont également été présentés en ligne sur MUBI, Le Cinéma Club et Ecstatic Static. Zachary vit à Oakland, en Californie, où il est membre du collectif de programmation Light Field. Ses films sont distribués par Light Cone (Paris).
Aurèle Ferrier traverse des paysages, et enquête sur la manière dont l’intention humaine s’inscrit dans l’espace. Moritz Frei explore les mécanismes de contrôle dans l’agitation mise en scène de notre époque, à l’ère de l’intelligence artificielle. Les frontières entre le soi, le corps et la conscience deviennent floues. Michael Dietrich crée une zone de silence dans un paysage crépusculaire, s’inspirant de la navigation maritime. David Kelley revisite la surveillance chinoise au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba et explore, via IA et archives, l’impérialisme numérique et les enjeux géopolitiques. Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon proposent une vision paroxystique des stéréotypes : insensiblement, les stéréotypes versent dans l’extrême. Soren Thilo Funder filme les employés d’une société de trading à haute fréquence, soumis à des tests expérimentaux visant le développement d’une empathie synthétique. Bart Groenendaal suit une jeune femme qui erre dans un quartier d’affaires, à l’aube. Zachary Epcar oppose corps humain et architecture, dans les non-lieux des bureaux contemporains, pour révéler une post-modernité anxieuse où émergent désirs refoulés et tensions invisibles.