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Jimmy Glasberg, Joseph CESARINI
Catalogue : 20069m2 pour deux | Fiction | betaSP | couleur | 94:0 | France | 2005
Jimmy Glasberg, Joseph CESARINI
9m2 pour deux
Fiction | betaSP | couleur | 94:0 | France | 2005
Ce film est issu d?une expérience cinématographique menée en milieu carcéral. « 9 m2 pour deux » a été mis en scène dans un décor de cellule reconstituée en studio à l?intérieur de la prison. Dix hommes détenus y deviennent tour à tour interprètes et filmeurs de leur propre vie. Chacun d?entre eux s?exprime ainsi à travers des situations quotidiennes en une série de moments forts : amitié, indifférence, confrontation, solitude.
Joseph Cesarini. Réalisateur / filmeur - Photographe Diplômé de l?école des Beaux-Arts de Marseille Photographe de formation, il découvre l?univers carcéral en 1987 et réalise son premier film sur le tatouage en prison : « Tatoo cage » 26 mn En 1989, il rencontre le cinéaste Renaud Victor et collabore à la réalisation du film « De jour comme de nuit », un long métrage de 2x52mn sur la vie quotidienne des détenus. De 1991 à 1994, il co-réalise avec Caroline Caccavale « Coursives », une série d?émissions-débats tournée en prison. Parallèlement à son travail de réalisateur il fonde avec le photographe Marcel Fortini Le Centre Méditerranéen de la Photographie à Bastia (Corse) En 1999 et 2000, il réalise deux films dans le cadre des Ateliers Video mis en place par Lieux Fictifs à la prison des Baumettes à Marseille: « Mon Ange » et « la Vraie Vie ». ces deux courts métrages expérimentent de nouvelles formes de représentation de la personne incarcérée. Le regard du détenu, sur lui, sur nous, sur la prison, et l?émotion qui s?en dégage sont intimement liés à l?acte de mémoire. A partir de 1997 il commence un travail en Corse sur l?insularité. En 2000, il réalise « Les cousins de Barbaggio » 73 mn. En 2001 « I Paceri » à la recherche des faiseurs de paix » En 2002, il retourne à la prison des Baumettes avec le projet « 9m2 pour deux » une expérience cinématographique qu?il co-écrit et réalise avec Jimmy Glasberg et la collaboration de Mourad, Roger, william, Christopher, Phillippe, Nordine, Bruno, Mohamed, Kamel, Olivier. Jimmy Glasberg Réalisateur - Directeur de la Photo AFC. Il a commencé sa carrière d?homme d?images dans les années soixante comme journaliste reporter-cameraman. Il participe ensuite activement au mouvement du ?cinéma direct? et collabore à de nombreux films utilisant cette technique de filmage : ?Continental Circus? ( Prix Jean Vigo) puis ?Shoah? (César du film documentaire) ? Français si vous saviez? etc... Parallèlement à sa carrière de directeur de la photographique dans l?industrie cinématographique ( Longs-métrages, Films publicitaires, Télé?film ) il réalise de nombreux documentaires. L?apparition des nouvelles technologies et plus particulièrement des caméras DV l?a conduit à réfléchir sur ces nouveaux outils et leur utilisation. C?est dans ce contexte qu?il entame en 2002 une expérience cinématographique en milieu carcéral à la prison des Baumettes à Marseille. Le film « 9M2 pour Deux » en est le résultat.
Ronald Glasbergen, Ronald GLASBERG
Catalogue : 2006air wave | Doc. expérimental | dv | couleur | 5:30 | Pays-Bas, Tchad | 2005
Ronald Glasbergen, Ronald GLASBERG
air wave
Doc. expérimental | dv | couleur | 5:30 | Pays-Bas, Tchad | 2005
"Air Wave", une courte vidéo et essai sonique, présente de manière simple et élégante les sujets suivants : la lenteur de la vie quotidienne dans certaines régions parmi les plus reculées du monde, mais aussi la soif d´informations de l´autre partie du monde - la partie connectée, le monde global. La pertinence du propos est durement renforcée par le fait que le sujet sur les informations soudanaises parle en partie de l´Irak (les distortions sonores le rendent accessible aux non-arabophones). Les prises de vue ont été réalisées au Tchad dans la région de Waddai et N´Djamena. L´artiste y était en tant qu´assistant pour un documentaire sur le problème des réfugiés du Darfour. "Air Waves", une des nombreuses vidéos d´artistes qui s´intéresse à des sujets concrets de la culture, est distribué par "Art for People"
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
Catalogue : 2006Black september | Vidéo expérimentale | dv | couleur | 1:0 | Suisse, USA | 2004
Jean-luc Godard
Black september
Vidéo expérimentale | dv | couleur | 1:0 | Suisse, USA | 2004
Jean-luc Godard
Catalogue : 2007De l'origine du XXIe siècle | Film expérimental | dv | couleur | 16:0 | Suisse, France | 2000
Jean-luc Godard
De l'origine du XXIe siècle
Film expérimental | dv | couleur | 16:0 | Suisse, France | 2000
D?emblée, on est époustouflé par tant de beauté : un paysage, un arbre, des promeneurs, une aria et une jeune fille à bicyclette. Peu après, un bus traverse la nuit en silence, comme dans un flottement ; on imagine un transport de prisonniers pendant la guerre en Yougoslavie ? trace mystérieuse qui se perd dans l?obscurité. Il s?agit ici de l?origine du XXIe siècle, une ?uvre de commande réalisée en 2000 pour l?ouverture du Festival de Cannes ? une tentative, comme il dit. « J?ai essayé de couvrir le souvenir des terribles explosions et crimes en tout genre des hommes par le visage des enfants et les larmes et les sourires des femmes. » Bien sûr, la tentative devait échouer, car dans cette rétrospective, il n?y a aucun remède contre les horreurs du siècle écoulé. Godard passe le XXe siècle en revue, dans le sens inverse ; ses courants majeurs sont constitués d?armées et de réfugiés, de canonnades et de prisonniers, de trains de marchandises et de montagnes de cadavres, de conquêtes et d?occupations, d?avilissement et de torture. Et quand une scène part à la recherche d?un siècle perdu, il ne s?agit pas de retrouver la douceur du souvenir mais une époque qui est perdue parce que ravagée par la violence et les guerres. L?autre scène, « Les plus belles années de notre vie » (d?après le film de William Wyler, The best years of our lives), n?est plus qu?humour macabre. Le XXe siècle, « pour moi » ? rajoute-t-il en guise d?excuse ?, est ornement et masse ; ce sont des destins isolés, noyés dans les grands courants, à moins qu?ils ne trouvent leur territoire dans une quelconque histoire qui est à la fois protection et consolation : « Il faut bien que tu comprennes que les hommes, pris en masse, jouent toujours le jeu de quelqu?un d?autre... jamais le leur. » Dans ces 17 minutes de malstrom, il est presque impossible d?identifier l?origine des images ? et c?est peut-être mieux ainsi. Celui qui vient de reconnaître dans le passage avec le petit garçon et sa voiture à pédales l?hôtel Overlook de The Shining va se demander l?instant d?après d?où vient l?autre passage, celui qui longe les cadavres gelés sur des rails couverts de neige. Les mouvements s?enchaînent, mais la juxtaposition est moins futile qu?elle ne paraît ; elle en appelle plutôt, comme un défi, à ne pas oublier les horreurs réelles par-delà les horreurs fictives. Et, inversement, de ne pas sous-estimer le cinéma, lorsqu?il s?agit de sonder et capter les courants invisibles d?une époque. Soudain, Jerry Lewis, en Nutty Professor torturé par sa métamorphose, semble offrir le commentaire adapté à un siècle qui s?est volontiers vu comme Dr Jekyll, mais plus volontiers encore transformé en M. Hyde. Même Jean Seberg ne parvient plus à rester l?observatrice neutre de l?univers de Godard, car son « qu?est-ce que c?est, dégueulasse ? » se retourne contre son temps. Que ce soit 1990, 1975, 1960, 1945, 1930 ou 1915, Godard trouverait le siècle passé tout simplement à vomir si n?étaient ces moments dans lesquels le visage d?un enfant ou le sourire d?une femme couvraient tout le reste. Mais tel qu?il le montre, ce ne sont que des épiphénomènes. « Est-ce que ce n?est pas le bonheur ? » ? « Tout de même, tu m?avoueras que tout cela est bien triste. » ? « Mais, mon cher, le bonheur n?est pas gai. »
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2007Je vous salue, Sarajevo | Documentaire | dv | couleur | 2:0 | Suisse | 1993
Jean-luc Godard
Je vous salue, Sarajevo
Documentaire | dv | couleur | 2:0 | Suisse | 1993
Ce qu?il dit dans Je vous salue, Sarajevo vaut toujours : « Il y a la culture qui est de la règle, il y a l?exception qui est de l?art. » À titre d?exemples, il cite Flaubert et Dostoïevski, Gershwin et Mozart, Cézanne et Vermeer, Antonioni et Vigo. Mais avant que l?on se demande s?il invoque le consensus culturel ou ses saints patrons, il passe en détail une photo de la guerre en Yougoslavie et énumère : Srebrenica, Mostar, Sarajevo. « Il est de la règle de vouloir la mort de l?exception. Il sera donc de la règle de l?Europe de la culture d?organiser la mort de l?art de vivre qui fleurit encore. » Puis on voit la photo dans son ensemble : deux soldats patrouillent, l?un debout sur trois passants couchés à même le sol, la tête dans les bras ; il a une cigarette à la main et, dans un mouvement de la jambe, s?apprête à donner un coup à l?une des femmes par terre. On voit bien que lui aussi a de bonnes raisons de ne se faire aucune illusion sur ce que nous appelons la culture. Toutes ses réalisations tardives portent d?ailleurs en elles le rude constat que l?Europe n?a pas retenu grand-chose d?un siècle de guerres pour se lancer ainsi, sans réfléchir, dans une nouvelle guerre. Rien que pour cela, ces films sont à tout point de vue des travaux contre l?oubli. Michael Althen Traduction : Martine Passelaigue
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2007Liberté et patrie | Documentaire | dv | couleur | 21:0 | Suisse | 2002
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
Liberté et patrie
Documentaire | dv | couleur | 21:0 | Suisse | 2002
Cette ?uvre de commande pour l?Expo Suisse 2002 est, à bien des égards, la réalisation la plus insouciante, bien qu?elle commence sur le 11 septembre. De nouveau se pose la question : qu?est-ce qu?est la réalité, qui impose son interprétation ? On assiste à un joyeux va-et-vient de trains le long du lac Léman, entrecoupé par des peintures et l?histoire du peintre Aimé Pache, qui partit pour Paris et revint dans le Vaudois dans les années 1960 pour achever un grand tableau. Là aussi, il y a un de ces moments dont la beauté époustouflant ; par exemple, quand dans un dialogue entre les narrateurs Jean-Pierre Gos et Geneviève Pasquier, on entend soudain : « Il décide de revenir au pays. Elle accepte. Elle pose la tête sur son épaule parce que l?amour est lourd à porter. C?est une fille avec un garçon. » Ces quatre ?uvres sont des symphonies d?images, de citations, de sons et de bandes sonores. C?est comme si le cinéma lui-même nous parlait, en frère de tous les autres arts, s?entretenant aimablement avec la peinture, la littérature, la musique. Par moments, on dirait que quelqu?un ici essaie de penser avec la rétine. « Une forme qui pense », comme le suggèrent ses Histoire(s) du Cinéma : de fait, on a constamment l?impression que Godard incite les formes elles-mêmes à penser. Sans pour autant que la tâche soit facile, ni pour lui ni pour ses spectateurs. Mais qu?il se le permette donc, car le cinéma, après tout, se rend et nous rend bien trop souvent la tâche bien trop facile.
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2007The Old Place | Doc. expérimental | dv | couleur | 47:0 | Suisse | 1999
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
The Old Place
Doc. expérimental | dv | couleur | 47:0 | Suisse | 1999
L??uvre de commande pour le Museum of Modern Art de New York en 1999 aurait pu s?intituler De l?Origine de l?art ? avec la mention supplémentaire « pour nous ». Car Godard et Anne-Marie Miéville, dans cette méditation sur l?art et ses rapports à la réalité, retournent sans cesse à ses origines ? autrement dit, « c?est à la fois ce qui se découvre comme absolument nouveau et ce qui se reconnaît comme ayant existé de tout temps. » Les deux établissent un aimable dialogue avec les autres arts ? la littérature, les arts plastiques, la musique. Il ne s?agit pas non plus ici de donner un aperçu de l?histoire de l?art, mais d?ouvrir des brèches en se demandant quel rapport l?art entretient avec la réalité et ses horreurs. Il ne faut pas s?attendre à quoi que ce soit d?absolu, mais se laisser porter par le cours des images, qui tissent et retissent sans cesse des liens nouveaux, les unes avec les autres, avec les textes et la musique. À une peinture de Monet, Godard et Miéville associent des images de coquelicots poussant le long d?une autoroute ; ainsi faut-il sans doute imaginer leur méthode de travail : hors des sentiers battus de l?histoire de l?art, ils rencontrent partout de l?herbe sauvage. Le matériau est tout organisé, comme par le Dr Mabuse, avec ses mille yeux, et ce qui touche dans ce travail, c?est la simultanéité avec laquelle tout semble coexister et se tendre la main. Tout d?un coup, on est pris d?une grande gratitude ? quel bonheur, en effet, pour les humains que l?art, que tous les arts veillent imperturbablement à former notre image du monde, alors que ce monde fait tout pour nous vendre d?autres images comme étant la réalité. En dépit de son côté radical, il y a toujours eu chez Godard une grande tendresse : il peut arriver que l?on entende soudain la Pastorale de Beethoven et que l?on voit une petite fille avec une natte, dans une petite robe bleue, en train de peindre des fleurs.
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2006Notre musique | Fiction | 35mm | couleur | 80:0 | Suisse | 2004
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
Notre musique
Fiction | 35mm | couleur | 80:0 | Suisse | 2004
L`enfer, d`une durée d`environ sept à huit minutes, est composée de diverses images de guerre, sans ordre chronologique ni historique, avions, tanks, navires de combat, explosions, fusillade, exécutions, populations en fuite, paysages dévastés, villes détruites, etc. Le tout en noir et blanc comme en couleur. Les images restent muettes, accompagnées de quatre phrases et de quatre musiques (piano). Le purgatoire, d`une durée d`environ une heure, se déroule de nos jours dans la ville de Sarajevo - martyre parmi d`autres - à l`ocasion des Rencontres Européennes du Livre. Une visite au pont de Mostar en reconstruction symbolise l`échange entre culpabilité et pardon. Le paradis, d`une durée d`environ dix minutes, montre une jeune femme - vue dans la deuxième séquence - qui, s`étant sacrifiée, trouve la paix sur une petite plage au bord de l`eau, laquelle est gardée par quelques Marines des USA
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990). Above: Deborah
Jean-luc Godard
Catalogue : 2018Le Livre d'Image | Film expérimental | 4k | couleur | 85:0 | France, Suisse | 2018
Jean-luc Godard
Le Livre d'Image
Film expérimental | 4k | couleur | 85:0 | France, Suisse | 2018
Te souviens-tu encore comment nous entrainions autrefois notre pensée ? Le plus souvent nous partions d’un rêve … Nous nous demandions comment dans l’obscurité totale Peuvent surgir en nous des couleurs d’une telle intensité D’une voix douce et faible Disant de grandes choses D’importantes, étonnantes, de profondes et justes choses Image et parole On dirait un mauvais rêve écrit dans une nuit d’orage Sous les yeux de l’Occident Les paradis perdus La guerre est là …
De nationalité Suisse. Né le 3 décembre 1930 à Paris (France)
Jean-luc Godard
Catalogue : 2006Black september | Vidéo expérimentale | dv | couleur | 1:0 | Suisse, USA | 2004
Jean-luc Godard
Black september
Vidéo expérimentale | dv | couleur | 1:0 | Suisse, USA | 2004
Jean-luc Godard, Jean-Pierre Gorin
Catalogue : 2022Letter to Jane: An Investigation About a Still | Doc. expérimental | 16mm | couleur et n&b | 52:0 | France | 1972
Jean-luc Godard, Jean-Pierre Gorin
Letter to Jane: An Investigation About a Still
Doc. expérimental | 16mm | couleur et n&b | 52:0 | France | 1972
Lettre à Jane (Letter to Jane: An Investigation About a Still) est un film de Jean-Luc Godard et de Jean-Pierre Gorin, réalisé sous les auspices du Groupe Dziga Vertov, datant de 1972 et qui constitue en quelque sorte un pendant à Tout va bien. Par l'utilisation de retours en arrière, ce film expérimental de 52 minutes condense un ensemble de réflexions sur la force de l'image à partir d'une seule et même photographie de Jane Fonda prise pendant la guerre du Viêt Nam. Ce fut la dernière collaboration entre Godard et Gorin.
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
Catalogue : 2007De l'origine du XXIe siècle | Film expérimental | dv | couleur | 16:0 | Suisse, France | 2000
Jean-luc Godard
De l'origine du XXIe siècle
Film expérimental | dv | couleur | 16:0 | Suisse, France | 2000
D?emblée, on est époustouflé par tant de beauté : un paysage, un arbre, des promeneurs, une aria et une jeune fille à bicyclette. Peu après, un bus traverse la nuit en silence, comme dans un flottement ; on imagine un transport de prisonniers pendant la guerre en Yougoslavie ? trace mystérieuse qui se perd dans l?obscurité. Il s?agit ici de l?origine du XXIe siècle, une ?uvre de commande réalisée en 2000 pour l?ouverture du Festival de Cannes ? une tentative, comme il dit. « J?ai essayé de couvrir le souvenir des terribles explosions et crimes en tout genre des hommes par le visage des enfants et les larmes et les sourires des femmes. » Bien sûr, la tentative devait échouer, car dans cette rétrospective, il n?y a aucun remède contre les horreurs du siècle écoulé. Godard passe le XXe siècle en revue, dans le sens inverse ; ses courants majeurs sont constitués d?armées et de réfugiés, de canonnades et de prisonniers, de trains de marchandises et de montagnes de cadavres, de conquêtes et d?occupations, d?avilissement et de torture. Et quand une scène part à la recherche d?un siècle perdu, il ne s?agit pas de retrouver la douceur du souvenir mais une époque qui est perdue parce que ravagée par la violence et les guerres. L?autre scène, « Les plus belles années de notre vie » (d?après le film de William Wyler, The best years of our lives), n?est plus qu?humour macabre. Le XXe siècle, « pour moi » ? rajoute-t-il en guise d?excuse ?, est ornement et masse ; ce sont des destins isolés, noyés dans les grands courants, à moins qu?ils ne trouvent leur territoire dans une quelconque histoire qui est à la fois protection et consolation : « Il faut bien que tu comprennes que les hommes, pris en masse, jouent toujours le jeu de quelqu?un d?autre... jamais le leur. » Dans ces 17 minutes de malstrom, il est presque impossible d?identifier l?origine des images ? et c?est peut-être mieux ainsi. Celui qui vient de reconnaître dans le passage avec le petit garçon et sa voiture à pédales l?hôtel Overlook de The Shining va se demander l?instant d?après d?où vient l?autre passage, celui qui longe les cadavres gelés sur des rails couverts de neige. Les mouvements s?enchaînent, mais la juxtaposition est moins futile qu?elle ne paraît ; elle en appelle plutôt, comme un défi, à ne pas oublier les horreurs réelles par-delà les horreurs fictives. Et, inversement, de ne pas sous-estimer le cinéma, lorsqu?il s?agit de sonder et capter les courants invisibles d?une époque. Soudain, Jerry Lewis, en Nutty Professor torturé par sa métamorphose, semble offrir le commentaire adapté à un siècle qui s?est volontiers vu comme Dr Jekyll, mais plus volontiers encore transformé en M. Hyde. Même Jean Seberg ne parvient plus à rester l?observatrice neutre de l?univers de Godard, car son « qu?est-ce que c?est, dégueulasse ? » se retourne contre son temps. Que ce soit 1990, 1975, 1960, 1945, 1930 ou 1915, Godard trouverait le siècle passé tout simplement à vomir si n?étaient ces moments dans lesquels le visage d?un enfant ou le sourire d?une femme couvraient tout le reste. Mais tel qu?il le montre, ce ne sont que des épiphénomènes. « Est-ce que ce n?est pas le bonheur ? » ? « Tout de même, tu m?avoueras que tout cela est bien triste. » ? « Mais, mon cher, le bonheur n?est pas gai. »
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2007Je vous salue, Sarajevo | Documentaire | dv | couleur | 2:0 | Suisse | 1993
Jean-luc Godard
Je vous salue, Sarajevo
Documentaire | dv | couleur | 2:0 | Suisse | 1993
Ce qu?il dit dans Je vous salue, Sarajevo vaut toujours : « Il y a la culture qui est de la règle, il y a l?exception qui est de l?art. » À titre d?exemples, il cite Flaubert et Dostoïevski, Gershwin et Mozart, Cézanne et Vermeer, Antonioni et Vigo. Mais avant que l?on se demande s?il invoque le consensus culturel ou ses saints patrons, il passe en détail une photo de la guerre en Yougoslavie et énumère : Srebrenica, Mostar, Sarajevo. « Il est de la règle de vouloir la mort de l?exception. Il sera donc de la règle de l?Europe de la culture d?organiser la mort de l?art de vivre qui fleurit encore. » Puis on voit la photo dans son ensemble : deux soldats patrouillent, l?un debout sur trois passants couchés à même le sol, la tête dans les bras ; il a une cigarette à la main et, dans un mouvement de la jambe, s?apprête à donner un coup à l?une des femmes par terre. On voit bien que lui aussi a de bonnes raisons de ne se faire aucune illusion sur ce que nous appelons la culture. Toutes ses réalisations tardives portent d?ailleurs en elles le rude constat que l?Europe n?a pas retenu grand-chose d?un siècle de guerres pour se lancer ainsi, sans réfléchir, dans une nouvelle guerre. Rien que pour cela, ces films sont à tout point de vue des travaux contre l?oubli. Michael Althen Traduction : Martine Passelaigue
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2007Liberté et patrie | Documentaire | dv | couleur | 21:0 | Suisse | 2002
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
Liberté et patrie
Documentaire | dv | couleur | 21:0 | Suisse | 2002
Cette ?uvre de commande pour l?Expo Suisse 2002 est, à bien des égards, la réalisation la plus insouciante, bien qu?elle commence sur le 11 septembre. De nouveau se pose la question : qu?est-ce qu?est la réalité, qui impose son interprétation ? On assiste à un joyeux va-et-vient de trains le long du lac Léman, entrecoupé par des peintures et l?histoire du peintre Aimé Pache, qui partit pour Paris et revint dans le Vaudois dans les années 1960 pour achever un grand tableau. Là aussi, il y a un de ces moments dont la beauté époustouflant ; par exemple, quand dans un dialogue entre les narrateurs Jean-Pierre Gos et Geneviève Pasquier, on entend soudain : « Il décide de revenir au pays. Elle accepte. Elle pose la tête sur son épaule parce que l?amour est lourd à porter. C?est une fille avec un garçon. » Ces quatre ?uvres sont des symphonies d?images, de citations, de sons et de bandes sonores. C?est comme si le cinéma lui-même nous parlait, en frère de tous les autres arts, s?entretenant aimablement avec la peinture, la littérature, la musique. Par moments, on dirait que quelqu?un ici essaie de penser avec la rétine. « Une forme qui pense », comme le suggèrent ses Histoire(s) du Cinéma : de fait, on a constamment l?impression que Godard incite les formes elles-mêmes à penser. Sans pour autant que la tâche soit facile, ni pour lui ni pour ses spectateurs. Mais qu?il se le permette donc, car le cinéma, après tout, se rend et nous rend bien trop souvent la tâche bien trop facile.
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2007The Old Place | Doc. expérimental | dv | couleur | 47:0 | Suisse | 1999
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
The Old Place
Doc. expérimental | dv | couleur | 47:0 | Suisse | 1999
L??uvre de commande pour le Museum of Modern Art de New York en 1999 aurait pu s?intituler De l?Origine de l?art ? avec la mention supplémentaire « pour nous ». Car Godard et Anne-Marie Miéville, dans cette méditation sur l?art et ses rapports à la réalité, retournent sans cesse à ses origines ? autrement dit, « c?est à la fois ce qui se découvre comme absolument nouveau et ce qui se reconnaît comme ayant existé de tout temps. » Les deux établissent un aimable dialogue avec les autres arts ? la littérature, les arts plastiques, la musique. Il ne s?agit pas non plus ici de donner un aperçu de l?histoire de l?art, mais d?ouvrir des brèches en se demandant quel rapport l?art entretient avec la réalité et ses horreurs. Il ne faut pas s?attendre à quoi que ce soit d?absolu, mais se laisser porter par le cours des images, qui tissent et retissent sans cesse des liens nouveaux, les unes avec les autres, avec les textes et la musique. À une peinture de Monet, Godard et Miéville associent des images de coquelicots poussant le long d?une autoroute ; ainsi faut-il sans doute imaginer leur méthode de travail : hors des sentiers battus de l?histoire de l?art, ils rencontrent partout de l?herbe sauvage. Le matériau est tout organisé, comme par le Dr Mabuse, avec ses mille yeux, et ce qui touche dans ce travail, c?est la simultanéité avec laquelle tout semble coexister et se tendre la main. Tout d?un coup, on est pris d?une grande gratitude ? quel bonheur, en effet, pour les humains que l?art, que tous les arts veillent imperturbablement à former notre image du monde, alors que ce monde fait tout pour nous vendre d?autres images comme étant la réalité. En dépit de son côté radical, il y a toujours eu chez Godard une grande tendresse : il peut arriver que l?on entende soudain la Pastorale de Beethoven et que l?on voit une petite fille avec une natte, dans une petite robe bleue, en train de peindre des fleurs.
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990).
Catalogue : 2006Notre musique | Fiction | 35mm | couleur | 80:0 | Suisse | 2004
Jean-luc Godard, Anne-Marie MIEVILLE
Notre musique
Fiction | 35mm | couleur | 80:0 | Suisse | 2004
L`enfer, d`une durée d`environ sept à huit minutes, est composée de diverses images de guerre, sans ordre chronologique ni historique, avions, tanks, navires de combat, explosions, fusillade, exécutions, populations en fuite, paysages dévastés, villes détruites, etc. Le tout en noir et blanc comme en couleur. Les images restent muettes, accompagnées de quatre phrases et de quatre musiques (piano). Le purgatoire, d`une durée d`environ une heure, se déroule de nos jours dans la ville de Sarajevo - martyre parmi d`autres - à l`ocasion des Rencontres Européennes du Livre. Une visite au pont de Mostar en reconstruction symbolise l`échange entre culpabilité et pardon. Le paradis, d`une durée d`environ dix minutes, montre une jeune femme - vue dans la deuxième séquence - qui, s`étant sacrifiée, trouve la paix sur une petite plage au bord de l`eau, laquelle est gardée par quelques Marines des USA
Jean-Luc Godard est né à Paris le 3 décembre 1930. Son père, brillant médecin et sa mère, issue d`une très riche famille de banquiers, lui donnent une éducation au milieu des livres. Il fait ses études d`abord à Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon à Paris. Durant toute sa jeunesse, il sera partagé entre la Suisse et la France et par la différence de classe sociale de ses parents (grande bourgeoisie pour sa mère et moyenne bourgeoisie pour son père). En 1949, il suit des cours de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d`ethnologie. Ses études se partagent entre la peinture, la littérature, l`ethnographie et le cinéma (il suit des cours de l`Institut de filmologie de la Sorbonne). Parallèlement, il est très souvent au Ciné-club du Quartier Latin (où il fait la connaissance de Jacques Rivette, d`Eric Rohmer et de François Truffaut et à la Cinémathèque Française. Dès 1950, il écrit dans La Gazette du Cinéma, créée par Jacques Rivette. En 1952, par l`intermédiaire de sa mère qui connaît Jacques Doniol-Valcroze, le fondateur, avec André Bazin, des Cahiers du Cinéma, il écrit pour la première fois dans la revue (n°8 de janvier 1952) sous le pseudonyme de Hans Lucas. Il est alors très proche de Paul Gégauff et d`Eric Rohmer. En 1952, Jean-Luc Godard retourne en Suisse pour éviter le service militaire. Puis, pour éviter également l`enrôlement suisse, il part en Amérique du Sud et en Jamaïque. De retour en Suisse, il travaille à la télévision suisse romande à laquelle il vole de l`argent, ce qui lui vaut un bref séjour en prison puis en asile psychiatrique, sous la surveillance de son père. En 1954, après la mort de sa mère dans un accident de voiture, il réalise son premier court métrage Opération Béton, ayant pour thème la construction du barrage de la Grand-Dixence. Il a alors 24 ans et ce premier film lui permet d`avoir de l`argent devant lui. Ensuite, il enchaîne quatre courts-métrages plus personnels : Le Signe (adapté de Maupassant, réalisé et produit en Suisse par JLG), Une femme coquette (1955, l`histoire d`une femme qui écrit à une amie qu`elle a trompé son mari en séduisant le premier venu), Tous les garçons s`appellent Patrick (1957, l`histoire de deux amies qui rencontrent un coureur de jupons) et Une histoire d`eau (collaboration entre JLG et Truffaut : Truffaut filme les inondations de 1958 et Godard monte et commente). La rencontre du réalisateur avec le producteur Pierre Braunberger a considérablement aidé la naissance de ces courts-métrages. Mais c`est avec Charlotte et son Jules, son quatrième court-métrage de fiction que JLG annonce le style d`A bout de souffle, tant au niveau de l`image, du lieu (l`étroite chambre de l`hôtel de Suède) ou des personnages (la jeune fille détachée et le jeune homme amoureux trahi). Parallèlement à ces courts-métrages, JLG fait l`acteur pour ses amis : Eric Rohmer dans Charlotte et son steak (1953), Jacques Rivette dans Paris nous appartient (1958)? En 1960, après le tournage d`A bout de souffle (qu`il a pu tourner grâce aux signatures de Truffaut - à l`origine du scénario - et de Chabrol, et qui devient la figure de proue de la Nouvelle Vague), il épouse Anna Karina qui sera l`égérie de ses films suivants (Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Petit soldat?). Avec elle, en 1964, il fonde sa propre maison de production, Anouchka Films. Peu après le tournage de Pierrot le fou en 1965, ils divorcent. En 1966, pour la dernière fois dans un film de Godard, Anna Karina apparaît dans Anticipation (épisode du Plus vieux métier du monde), fable futuriste dans laquelle, à la fin, l`actrice lance à la caméra un regard d`adieu des plus émouvants. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise avec Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac que l`on a déjà vu jouer dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson). Il se marient à Paris la même année. Toujours en 1967, il participe à un travail collectif, Loin du Vietnam, pour lequel il part dans la partie nord du Vietnam. En 1968, il collabore pour la première fois avec la télévision pour tourner Le Gai Savoir qui sera refusé d`antenne, les commanditaires n`approuvant finalement pas le film du cinéaste. Après avoir manifesté son désaccord avec le limogeage d`Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque Française, il fonde le groupe Dziga Vertov avec Jean-Pierre Gorin, Gérard Martin, Nathalie Billard et Armand Marco, militants marxistes-léninistes. Dans la mouvance des événements de mai 68, le groupe se consacre pendant plusieurs années à un cinéma politique aux revendications sociales exacerbées. Les années politiques de Godard durent jusqu`en 1972. Dès 1973, il commence à travailler avec Anne-Marie Miéville qui devient sa compagne. Pendant six ans, tous deux réalisent plusieurs films (dont beaucoup en vidéos) : Ici et ailleurs, Numéro deux, Six fois deux?. Cette période est marquée par une interrogation omniprésente sur le rapport entre les images et leur sujet et s`apparente finalement à des sortes de documentaires mis en scène. En 1979, il revient au " vrai " cinéma : il commence par travailler sur un projet qui ne verra jamais le jour avec Diane Keaton et Robert de Niro. Son réel retour se fait avec Sauve qui peut la vie, film tourné en 35 mm et dont le scénario a été écrit en collaboration avec Anne-Marie Miéville et Jean-Claude Carrière. Après le tournage de Passion, Jean-Luc Godard entreprend celui de Prénom Carmen. Isabelle Adjani, qui devait au départ interpréter le rôle de Carmen (finalement pris par Maruschka Detmers), quitte le plateau au bout de quelques jours. En 1984, afin de pouvoir terminer le difficile tournage de Je vous salue Marie, JLG accepte un film de commande. C`est Détective, avec Johnny Hallyday, Nathalie Baye et Claude Brasseur, film qu`il présente à Cannes où il reçoit une désormais fameuse tarte à la crème. Ensuite, entre quelques travails vidéos (dont, en vrac, Grandeur et Décadence d`un petit commerce de cinéma, hommage au septième art, On s`est tous défilés, vidéos sur les défilés de Marithé et François Girbaud, Le dernier mot, tourné pour les dix ans du Figaro Magazine) JLG tourne plusieurs longs-métrages remarqués, de Soigne ta droite à Nouvelle Vague en passant par Hélas pour moi et For ever Mozart. Parallèlement, il entreprend un ouvrage de taille : la conception d`un documentaire gigantesque visant à retracer la grande épopée du cinéma. C`est Histoire(s) du Cinéma qu`il réalise en 1998 (mais dont les deux premiers volets datent de 1988) et pour lesquelles il compile moult images de films et d`archives qu`il monte et commente. Ce document lui vaut un César d`honneur lors de la cérémonie de 1998. Cette année, c`est avec Eloge de l`amour qu`il revient au cinéma à proprement parler (après cinq ans d`absence dans les salles) et au Festival de Cannes, après avoir été nominé pour Sauve qui peut la vie (1979), Passion (1982), Détective (1985), Aria (1987, film collectif) et Nouvelle Vague (1990). Above: Deborah
Masha Godovannaya
Catalogue : 2023a text floating on a river | Film expérimental | 16mm | couleur et n&b | 8:50 | Russie, Autriche | 2021
Masha Godovannaya
a text floating on a river
Film expérimental | 16mm | couleur et n&b | 8:50 | Russie, Autriche | 2021
Marco Godoy
Catalogue : 2016The system / El sistema | Vidéo | hdv | couleur | 2:30 | Espagne, Bolivie | 2014
Marco Godoy
The system / El sistema
Vidéo | hdv | couleur | 2:30 | Espagne, Bolivie | 2014
On the 13th of November of 2014 a set speakers and a power generator was introduce in the In the Bolivian jungle, near the river Mamoré, an Amazonian affluent. For hours, El sistema (The system), a text by Eduardo Galeano was played on loop in the loud speakers. The uncontrollable and unpredictable forces of nature make the area of Trinidad a hardly habited region, one of the few areas that is still resisting the development of progress, progress understood as a destructive force.
Marco Godoy is a cross disciplinary artist currently working with photography, video and installation. Born in Madrid and now living in London he is MA in Photography at the Royal College of Art, after graduating from the UCM of Madrid and School of the Art Institute of Chicago. His work has been e exhibited internationally in galleries and institutions such as Dallas Museum of Contemporary Art, Matadero Madrid, Stedelijk Museum s-Hertogenbosch, Edinburgh Art Festival, Liverpool Biennial, ICA London, Palais de Tokyo or Whitechapel Gallery.
Vélronique Goël
Catalogue : 2011So Long No See | | | couleur | 16:0 | Suisse | 2009
Vélronique GoËl
So Long No See
| | couleur | 16:0 | Suisse | 2009
Filmées et enregistrés à partir d?un wagon, lors des arrêts dans les stations du S-Bahn (métro aérien) de Berlin, les images et les sons de «So Long No See» forment une composition cinématographique qui prend fin par la lecture d?une lettre en hommage à Luc Yersin, ingénieur du son de cinéma, mort prématurément le 30 mai 2008. Cet hommage pourtant, n?est jamais replié sur lui-même, et le film, de par son écriture, inscrit d?emblée le personnel dans l?impersonnel et propose une lecture de l?histoire individuelle en relation à l?histoire en général.
Cinéaste et plasticienne née en 1951, à Rolle (Suisse), Véronique Göel vit et travaille à Genève. Elle a commencé par une formation de couturière avant de s?orienter vers des études de peinture et de gravure à l?École des Beaux-Arts, à Lausanne puis à Genève. Sa rencontre, en 1979, lors d?un atelier de cinéma à l?École Supérieure d?Arts Visuels à Genève avec Jean-Marie Straub et Danièle Huillet est déterminante. Entre 1982 et 1989, elle vit et travaille à Londres avec le cinéaste expérimental américain Stephen Dwoskin. Véronique Goël a entrepris de nombreux séjours en Afrique, à Berlin, à New York, à Florence ainsi que dernièrement une résidence d?artiste à Barcelone.
Véronique Goël
Catalogue : 2006Agbar | Documentaire | dv | couleur | 10:45 | Suisse | 2005
Véronique GoËl
Agbar
Documentaire | dv | couleur | 10:45 | Suisse | 2005
C'est l'histoire en trois récits de la Torre Agbar que Jean Nouvel a conçue à Barcelone. Ce bâtiment de 144 mètres, se dresse en un cylindre protubérant de base ovale avec une façade circulaire de verre et de métal. Que dire d'une telle emprise sur le paysage urbain, qu'en montrer pour en prendre la mesure ? Le parti pris de Véronique Goël est radical et minimaliste. Elle décide d'en proposer quatre plans fixes qui réduisent sa prestance en la fondant dans l'épaisseur du tissu urbain. Ces images d'une Tour empêtrée plutôt qu'élancée sont d'une durée suffisante pour que le regard les détaille à sa guise et perçoive la parfaite banalité du quotidien duquel se détache massivement cette architecture. Le premier plan est muet, nonobstant le son direct de la ville en activité, les trois autres sont visités par deux voix. En espagnol, français et anglais, elles disent trois textes sur un ton à l'articulation neutre, sans emphase. Le premier est tiré d'une affiche promotionnelle de la Ville de Barcelone, le deuxième est une liste descriptive de la fonction d'utilisation des étages et le troisième est la description de la tour par Jean Nouvel lui-même. Comme dans le film mythique de Chris Marker « Lettres de Sibérie », les commentaires donnent à une même scène des sens différents. Mais plus avant, la superposition des voix dans le dernier plan suggère un babil qui ne peut définitivement pas venir à bout de cette Tour Agbar, dont le film de Véronique Goël consigne le mutisme obtus. (jp)
Véronique Goël est née en 1951 à Rolle, Suisse. Elle vit à Genève. De 1967 à 1970, elle suit une formation de couturière modéliste. Elle vit et travaille à Rome et à Bruxelles dans la Haute Couture et le prêt-à-porter (1970-71), puis effectue en 1972 un voyage en Afrique du Nord et de l'Ouest. Elle travaille ensuite comme modéliste indépendante (1973-75). En 1974-75, elle effectue un séjour à New York puis à Florence, avant d'étudier la peinture et la gravure à l'Ecole des Beaux-Arts de Lausanne (1976-78). L'année suivante, en 1979, elle participe à l'atelier cinéma de l'Ecole supérieure d'arts visuels de Genève, et suit des séminaires avec J-M. Straub et D. Huillet, J. van der Keuken. De 1983 à 1989, elle vit et travaille à Londres avec le cinéaste expérimental américain Stephen Dwoskin. En 1987, elle séjourne à Berlin. En 1998, elle mène une recherche et développe le projet d'un film sur l'architecte bâlois Hans Schmidt (1893-1972). En 2000, « Mémento », installation photographique, fait l'objet d'une exposition au Palais de l`Athénée à Genève. En 2001, elle conçoit et réalise un DVD pour l'exposition PAIX au musée d'ethnographie de Genève. En 2002, « Fugue », installation vidéo, est exposée à la Triennale de sculpture suisse contemporaine, Bex. En 2002-03, elle enseigne la vidéo dans la section Communication visuelle HEAA, Genève. En 2004, «On the Other Side of the See», installation photo et «Cubes and Plots», jeu de cubes, sont exposés à la Galerie Ruine à Genève. De juillet à décembre, elle obtient une bourse et entre en résidence artistique à Barcelone; elle réalise une série photographique sur la Ciutat Vella et vidéo sur le Poblenou.
Niklas Goldbach
Catalogue : 20221550 San Remo Drive | Vidéo expérimentale | mov | couleur | 18:0 | Allemagne | 2017
Niklas Goldbach
1550 San Remo Drive
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 18:0 | Allemagne | 2017
"1550 San Remo Drive" was filmed in February 2017 on the premises of the Thomas Mann House in Pacific Palisades, California, USA. The video features quotes from Thomas Manns diaries (1940-1943), architect JR Davidson and advertisements from the real estate companies which marketed the house, before it was bought by the German government in November 2016 for $13.25 million. The video features detailed shots of the uninhabited house before its recent renovation, quotes from Thomas Manns diaries (1940-1943) and advertisements from the real estate companies which marketed the house. "1550 San Remo Drive" reflects on personal, economical and representational desires and aspirations.
Niklas Goldbach, born in Witten, Germany, lives and works in Berlin. After studying Sociology at Bielefeld University and "Photography and Video" at the Unversity of Applied Sciences Bielefeld, he was awarded with the "Meisterschüler" degree at the University of the Arts Berlin in 2006. In 2005 he received the Fulbright Grant New York and majored in the MFA program of Hunter College, New York City. In his videos, photographies and installations Goldbach is involved in the relation between architecture and ethics within modernist traditions and postmodern cities. Established between reality and fiction, Goldbach's works use architectural concepts and elements to create ambiguous perceptions of man-made environments. In his recent videos and photographs, he appropriates urban environments as stages to examine the relationship between subjectivity and hierarchical societal structures within and beyond the nation state through the lens of a globally expanding interconnectivity of these sites. In his earlier film works, his often duplicated protagonists have colonized epic stages of modern architectural complexes, postmodern urban environments or alleged paradises defying civilisation, all finding their commonality as places oscillating between utopia and dystopia. Niklas Goldbach received several scholarships (among others Stiftung Kunstfonds Bonn 2010, Arbeitsstipendium Bildende Kunst des Berliner Senats 2013, Projektförderung des Berliner Senats 2014, Dresdener Stipendium für Fotografie 2016, Villa Aurora Los Angeles 2017) and presented his works in numerous solo shows, group exhibitions, and festivals in venues such as the Museum der Moderne, Salzburg, Museo Reina Sofia, Madrid, Mori-Art Museum, Tokyo, Neuer Berliner Kunstverein n.b.k., documenta 14 public programs, Berlinische Galerie - Museum of Modern Art Berlin, Cornerhouse, Manchester, National Taiwan Museum of Fine Arts, Centre Pompidou, Paris, Houston FotoFest Biennial 2016 and the Short Film Festival Oberhausen.
Catalogue : 2014Bel Air | Installation vidéo | hdcam | couleur | 8:4 | Allemagne | 2012
Niklas Goldbach
Bel Air
Installation vidéo | hdcam | couleur | 8:4 | Allemagne | 2012
In his video works, photographs and sculptures, Niklas Goldbach questions the relation between hierarchic societal structures and individual, liberal courses of action. Goldbach ́s protagonists ? dressed in the garment of the urban prototype in white shirts and black trousers and referred to as ?representatives? or ?placeholders? by the artist ? colonize seemingly epic stages of modern architectural complexes, postmodern urban environments or alleged paradises defying civilization, all finding their commonality as places oscillating between utopia, dystopia and heterotopia, while lacking any clearance for an escape. This theme is present in his video "Bel Air" (2011): the video takes us on an inner journey, on a real trip by car through the deserted landscape of the Everglades National Park in Miami. Using elaborate post-production, four of Goldbach ́s representatives negotiate solely via nonverbal communication the various levels of hierarchal conflicts whose result can only anticipate evil. While letting his protagonists (all played by German actor Christoph Bach) act the entire repertoire of male body language as encoded by the media, the parallels to the schizophrenic psychological situation of the individual or the society he is born into are hard to ignore. Text: Viktor Neumann
Niklas Goldbach, born in Witten, Germany, lives and works in Berlin. After studying Sociology at Bielefeld University and ?Photography and Video? at the Unversity of Applied Sciences Bielefeld, he was awarded with a "Meisterschüler" degree at the University of the Arts Berlin in 2006. In 2005 he received the Fulbright Grant New York and majored in the MFA program of Hunter College, New York City. Niklas Goldbach received several sholarships (i.e. Stiftung Kunstfonds Bonn 2010, Arbeitsstipendium Bildende Kunst des Berliner Senats 2013) and has presented his works in numerous solo shows, group exhibitions, and festivals in venues like the Reina Sofia National Museum Madrid, Mori-Art Museum Tokyo, Centre Pompidou Paris, National Taiwan Museum of Fine Art, Museum der Moderne Salzburg, Museum Ludwig Köln, Kunstmuseum Mülheim an der Ruhr, Neuer Berliner Kunstverein, City Galery Gdansk, European Media Art Festival Osnabrück and the Shortfilm-Festival Oberhausen. Since 2009 he teaches as ?Visisting Professor? at the ?Umeå University - Academy Of Fine Arts?, Sweden. From 2012-13 he worked as guestprofessor for "Basics of Moving Image" at the University of the Arts (UdK) Berlin.
Catalogue : 2009DAWN | Vidéo | dv | couleur | 1:12 | Allemagne | 2008
Niklas Goldbach
DAWN
Vidéo | dv | couleur | 1:12 | Allemagne | 2008
« Dawn » a été filmé dans le sous-sol du Palais de Tokyo à Paris. Le Palais a été réalisé pour l'Exposition Universelle de 1937. Bien que la façade classique années trente soit encore conservée aujourd?hui, l'intérieur a subi toute une série de modifications. En 2001, le Palais a été partiellement reconstruit. La vidéo montre une soixantaine de personnes immobiles, étendues sur des sacs de couchage dans le sous-sol encore non restauré du Palais de Tokyo, tandis qu'une boule disco tourne lentement.
Niklas Goldbach est né en 1973 à Witten (Allemagne). Il a étudié la photographie à l'Université de Bielefeld (Allemagne) et les arts médiatiques expérimentaux à l'Université des Arts de Berlin où il a obtenu son diplôme en 2004, avec la meilleure mention. En 2005, il s?est spécialisé en suivant le programme Integrated Media Arts du Master of Fine Arts du Hunter College, City University de New York, avant de poursuivre ses études en troisième cycle à l'Université des Arts de Berlin, où il a obtenu son diplôme de « Meisterschüler ». Depuis 2001, son travail est exposé internationalement.
Catalogue : 2009RISE | 0 | dv | couleur | 2:22 | Allemagne, Thaïlande | 2007
Niklas Goldbach
RISE
0 | dv | couleur | 2:22 | Allemagne, Thaïlande | 2007
Les bâtiments filmés dans cette vidéo sont les tours jumelles RCK, édifices inachevés de la rue Charoen Krung à Bangkok (Taïland). Ces « bâtiments fantômes », comme les ont dénommés les médias thaïlandais, ont été abandonnés au cours de l?année 1997, suite à la crise économique asiatique. Beaucoup d'entre eux restent encore délabrés aujourd'hui.
Niklas Goldbach est né en 1973 à Witten (Allemagne). Il a étudié la photographie à l'Université de Bielefeld (Allemagne) et les arts médiatiques expérimentaux à l'Université des Arts de Berlin (Allemagne) où il a obtenu son diplôme en 2004, avec la meilleure mention. En 2005, il s?est spécialisé en suivant le programme Integrated Media Arts du Master of Fine Arts du Hunter College, City University de New York (USA) avant de poursuivre ses études en troisième cycle à l'Université des Arts de Berlin, où il a obtenu son diplôme de « Meisterschüler ». Depuis 2001, son travail est exposé internationalement.
Gabriela Golder
Catalogue : 2021Instancias de lucha | Installation vidéo | mov | couleur | 18:0 | Argentine | 2019
Gabriela Golder
Instancias de lucha
Installation vidéo | mov | couleur | 18:0 | Argentine | 2019
Répétitions pour le poing levé. La création d'un geste, sa naissance et sa mémoire. "Instancias de Lucha" a été réalisé avec des ouvriers d'usines récupérées par les travailleurs de Buenos Aires et des acteurs de groupes de théâtre communautaire. Je les ai invités à répéter un geste de lutte. Le choix du plan séquence, du cadre fixe et du ralenti permet d'observer la déconstruction de chaque mouvement, sa gestation, son développement et sa fin. Cette œuvre appartient à la série "Scenes of work". Elle prend comme point de départ les thèmes, les préoccupations et les représentations visuelles du groupe "Les artistes du peuple" (Los Artistas del Pueblo, actif entre 1915 et 1930 en Argentine) et en propose une relecture contemporaine en format vidéo.
Gabriela Golder est née en 1971 à Buenos Aires (Argentine), où elle vit et travaille. Artiste visuelle, commissaire d'exposition et professeure, elle est directrice de la BIM - Bienal de la Imagen en Movimiento, Buenos Aires (Argentine), et commissaire de El Cine es otra cosa, le programme de vidéo et de film expérimentaux du Buenos Aires Museum of Modern Art (Argentine). Elle travaille essentiellement les "images en mouvement", et sa pratique artistique soulève principalement les questions de la mémoire, de l'identité et du monde du travail. Ses vidéos, films et installations, pour lesquels elle a remporté plusieurs prix et bourses, ont été présentés dans de nombreux lieux d'exposition et festivals dans le monde entier. Elle a notamment reçu les prix suivants: le Estado da Arte, de la 21a Bienal de Arte Contemporánea Sesc_Videobrasil, São Paulo (Brasil); le "Sigwart Blum Award" de la Asociación Argentina de Críticos de Arte (Argentine); le Media Art Award du ZKM – Zentrum für Kunst und Medien, Karlsruhe (Allemagne); le premier prix du Festival Videoformes, Clermont-Ferrand (France) et le Tokyo Video Award (Japon).
Piero Golia
Catalogue : 2006Killer Shrimps | Documentaire | | couleur | 80:0 | Italie, USA | 2005
Piero Golia
Killer Shrimps
Documentaire | | couleur | 80:0 | Italie, USA | 2005
"Poolside at a ranch-style house in the canyons of Los Angeles, two filmmakers and their crew are filming a documentary about a young director. An interesting exploration of the ambitions and expectations of a rising star. Going back and forth between different realities and possible futures, the arrival of a peculiar food delivery will open their experience to an alternative world populated with hallucinations. This sets the stage for the mother of all gore fests, as the two directors and their crew end up as characters in the eternal battle against evil creatures."
Piero Golia was born 1974 in Naples. He lives in Los Angeles. "He is considered one of the most interesting young emerging contemporary artists. His work has been shown in major museums and galleries all over the world, from Turin to Los Angeles, from Paris to Miami. Eccentric and provocative, he makes installations which involve the audience, as in Faccio sul serio, presented in 2002 in Milan, where a visible elecric flux goes through a gold inscription informing the audience about the dangers surrounding them. In his works he plays with dimension ? as in Retrospettiva, a model museum in which all his productions are reproduced in miniatures ? alternating technological and physical issues. When the Tirana Art Biennal invited him to participate, he arrived in his own boat. Killer Shrimps is his first feature film."
Ivan Golovnev
Catalogue : 2006Malenkaya Katerina | Documentaire | dv | couleur | 24:0 | Russie | 2004
Ivan Golovnev
Malenkaya Katerina
Documentaire | dv | couleur | 24:0 | Russie | 2004
Sibérie Nord occidentale, Russie. La caméra observe très attentivement la manière dont une petite fille du peuple Khanty, prénommée Katerina, découvre le monde qui l'entoure à partir de ses deux ans jusqu'à l'âge de quatre ans. Toutes les activités des "adultes" comme ramasser du bois, nourrir les chiens ou parler aux cerfs, sont effectuées avec une intense concentration et avec une autonomie surprenante. Katerina acquiert un talent certain pour reconnaître les voix des gens et les cris des animaux. Petit à petit, elle va vers l'inconnu et l'inconnu se fait plus proche. Cependant cette coexistence traditionnelle avec la nature est sur le point d'être compromise avec la découverte d'un gisement de pétrole non loin du campement de nomades où vit Katerina.
Golovnev Ivan est diplômé du département d'histoire de la Omsk State University. En 2002, il finit ses études au Sverdlovsk Film Studio. Cette même année, il suit les Cours Supérieurs des Scénaristes et Metteurs en Scène à Moscou.
Géraldine Gomez
Catalogue : 2007Centre Pompidou | 0 | 0 | | 0:0 | France | 2007
Géraldine Gomez
Centre Pompidou
0 | 0 | | 0:0 | France | 2007
Le Centre National d`Art et de Culture Georges-Pompidou est une institution culturelle originale crée avec la volonté manifeste de dynamiser, après la déshérence du Palais de Tokyo, le concept de musée d?art Contemporain, de redynamiser le rôle de la France comme centre artistique de référence et de permettre la coexistence de toute les formes de création artistique moderne. Arts plastiques, arts vivants et arts visuels y apparaissent au sein d?une architecture novatrice, profondément contemporaine et controversée, conçue par Renzo Piano et Richard Rogers. Le Centre Pompidou a ouvert ses portes au public en 1977. A l?occasion de son vingtième anniversaire, il subit une profonde rénovation et une réorganisation de ses espaces et de ses volumes internes, permettant d?accroître la superficie totale de 8000 m². Aujourd?hui, il est l?un des monuments les plus visités de France et quelque cinq millions de personnes s?y laissent happer chaque année. Le Centre Pompidou abrite la première collection d?art moderne et contemporain d?Europe. Lieu d?interdisciplinarité et de diffusion de l?art contemporain, le Centre organise une trentaine d?expositions différentes par an. Mais, le Centre Pompidou n?est pas qu?un simple musée, c?est aussi un lieu d?échange et de vie. Il accueille deux bibliothèques, la bibliothèque publique d?information (BPI) qui, à elle seule, attire le tiers des visiteurs du Centre et la bibliothèque Kandinsky, consacrée à l?art du XXème siècle, ainsi qu`un centre de recherche musicale, l?IRCAM. Le Centre dispose aussi de salles de cinémas, de spectacles et de débats où il programme colloques, rencontres, projections, lectures et spectacles rassemblant publics et personnalités venus du monde entier. Fort d?un espace dédié, le Centre propose une galerie et des ateliers destinés au jeune public. En 2009, le Centre Pompidou ouvrira une antenne décentralisée, une annexe, à Metz en Lorraine.
Géraldine Gomez est programmatrice cinéma au Musée National d?Art Moderne. Dans le cadre de ses fonctions elle participe à différents événements, des projets à la croisée des chemins entre cinéma, monde numérique et arts nouveaux, des projets comme "Cinémas de demain", "Troisième Oeil", "Plasticiens du web" ou "Demain dès l`aube".
Rosina Gomez Baeza
Xiana Gomez-diaz
Catalogue : 2017Carretera de una sola dirección | Doc. expérimental | hdv | couleur | 27:20 | Espagne | 2016
Xiana Gomez-diaz
Carretera de una sola dirección
Doc. expérimental | hdv | couleur | 27:20 | Espagne | 2016
Approximation to the brothel as a non-place, through its matter, architecture, location and advertising elements, as well as through the social silence that surrounds it. A road trip to catalogue the 22 active road brothels in 2015 in Navarra (Spain), looking into omission, desertion and resilience.
Filmmaker and visual artist, Xiana is the co-founder of independent film company Walkie Talkie Films (Barcelona, 2008), which specializes in creative documentary and experimental work. Researcher in fields of representation, gender, and identity - PhD in Audiovisual Communication. Music producer and artist (TA!, The Adaptation Dance). Her films frequently take in subjects such as intimate storytelling, identity and the construction of gender, as well as the observation of nature.
Guillermo Gomez-pena
Catalogue : 2007Declaration of Poetic Disobedience | Vidéo expérimentale | dv | couleur | 15:15 | USA, Canada | 2005
Guillermo Gomez-pena
Declaration of Poetic Disobedience
Vidéo expérimentale | dv | couleur | 15:15 | USA, Canada | 2005
As a 'Post-Mexican' performance artist operating out of the US for over 20 years, one of the artist's conceptual obsessions has been to constantly reposition himself within the hegemonic maps. Whether this map is the Americas, the larger cartography of art, or his personal biography, one of his jobs has been to move around, cross dangerous borders, disappear and reappear somewhere else, and in the process create 'imaginary cartographies'.
Born in 1955 and raised in Mexico City, interdisciplinary artist/writer Guillermo Gómez Peña came to the U.S. in 1978. Since then he has been exploring cross-cultural issues and North/South relations with the use of multiple mediums: performance, radio art, book art, bilingual poetry, journalism, video and installation art. His performances and critical writings have been instrumental in the development of debates on cultural diversity, identity and U.S. Mexico relations. Gómez Peña was a founding member of the Border Arts Workshop/Taller de Arte Fronterizo (1985-1990), a contributor to the NPR radio magazine Crossroads (1987-1990) and the editor of the experimental arts magazine The Broken Line/La Linea Quebrada (1985-1990). He has been an associate of Post-Arte, the network of Latin American conceptual artists and visual poets; a writer for newspapers and magazines in the U.S. and Mexico; and a collaborator in two award-winning films. He is a 1991 recipient of a MacArthur Fellowship. His performance and installation work has been presented internationally, extensively touring many countries such as Canada, England, Germany, Spain, Switzerland, the Soviet Union to name a few. His performance Border Brujo was awarded the Prix de la Parole at the International Theatre Festival of the Americas (Montreal), and the 1989 New York Bessie. The film version of Border Brujo made in collaboration with Isaac Artenstein premiered at the Film Festival of San Juan (Puerto Rico), and later on was awarded first prize in the 1991 National Latino Film and Video Festival (New York) and first prize in the category of performance film at the Cine-Festival (San Antonio). He has also appeared on the films In The Pursuit of Happiness by Louis Malle, Mi Otro Yo by Philip and Amy Brookman, and Seeing is Believing by Lynn Hershman. A collection of his writings was recently published by Graywolf Press under the title Warrior For Gringostrioka.
Alain Gomis